Ivresse

6 minutes de lecture

Bon, arrivé à ce moment de l’histoire, je sais ce que vous vous dites. Ouais, ça parle d’une rencontre extraordinaire. Ça se flatte à tout va. Alors pourquoi il ne se passe toujours rien ? Et pourquoi je continue à lire cette histoire à la con ?

Hé, d'abord, vous allez baisser d’un ton, s’il vous plaît. Même s’il est vrai que je vous promets quelque chose d’énorme, ça reste une histoire banale entre deux mecs. Ah bah, je vous ai dit de partir si vous le souhaitez. Maintenant, c’est trop tard pour faire marche arrière.

Pour les autres, vous avez de la chance car les choses vont commencer à se pimenter. Jusqu’à présent, vous avez vu comment, Lucas et moi, nous nous sommes rencontré et puis, comment nous nous sommes rapproché. Nous arrivons désormais au moment où notre relation a véritablement commencé. D’abord, laissez-moi vous placer dans le contexte.

Lucas et moi, nous passions plus en plus de temps ensemble; de quoi alimenter un bon nombre de rumeurs. Je sais pas combien de fois on a dû nous demander si on était en couple mais je dirais une centaine à tout casser. En tout cas, tous les projecteurs étaient braqué sur nous deux.

En réalité, même si on voulait qu'il y ait quelque chose entre nous, on n‘osait pas faire le premier pas. Je pense qu'on était trop timides ou qu’on ne savait pas comment l’autre allait réagir. Pour conclure, c’était statique entre nous. Mais en l’espace d’une seule nuit, tout allait changer.

Bien, pour que vous pussiez voir cette soirée, essayez de revoir la toute première scène. Autre soirée, même bar. C’est bon, vous voyez ? Maintenant, prenez en compte que les deux bandes de potes sont mélangées et bourrées. À présent que vous avez tous les éléments, allons-y.

En sirotant ma bière, je tapais la discussion avec Marie, une louve d'un peu près mon âge. Avec Lucas, elle était l’une des rares personnes à qui je peux parler de tout et ça, c’est vraiment chouette. Pour revenir à cette soirée, on était lancé sur le sujet qui intéressait presque tout mon entourage : notre pseudo-couple.

  • Et tu es bien sûr qu'il est avec personne ?
  • Mais oui sinon il m'aurait déjà mis au parfum.
  • Fais gaffe, n'empêche, il est possible que quelqu’un d’autre l'est dans son viseur.
  • Ça m'étonnerais sinon j’aurais été au courant depuis longtemps.
  • Ouais. Juste pour te dire, si tu attends trop pour lui dire, tu risques de le perdre.
  • Je sais, je sais.

Soudain, Lucas s’est mis à hurler et complimenter tous ceux qu'il croisait. Visiblement, il avait bu plus que de raison.

  • Oh là, elle est chaude, la panthère, si je m’abuse.
  • Tu crois qu'il est bourré ?
  • Franchement, pas besoin d’être un génie pour voir ça.

C'était la première fois que je le voyais dans cet état. Balbutiant quelques phrases en mandarin, j'étais pas certain du sens de celles-ci mais j’ai réussi à distinguer un “pauvres cons.”

  • Il vient de dire quoi, là ?
  • Oooh, il faudrait pas que je traduise, souriai-je.

Si l'on prend cette scène au second degré, c'était plutôt drôle à voir. Sur le coup, ça me faisait bien rire car j'avais rarement vu Lucas aussi content (même si l’alcool l'avait aidé ici.) Mais je ne savais pas pourquoi mais je sentais la douille venir. Et j'avais eu raison : deux types aussi bourrés que lui sont venus l'interpeller.

Mon p'tit doigt me disait d'intervenir avant ça dégénère. Cependant, j'étais incapable de bouger. En plus, si j'étais intervenu, ça aurait pu être pire. Non, en vrai, je ne savais pas quoi faire ici.

Du coup, je suis contenté de regarder. Pour revenir à ces deux cons, ils critiquaient son physique. Clairement, c'était pas tout ce qu'il fallait lui dire dans son état. Résultat : la baston a éclaté.

Or, la prise de bec s'était fini aussi vite qu'elle avait commencé. Il a envoyé bouler l'un sur une table de billard. Et l'autre a reçu une bonne patate avant de s'écrouler à terre, tout le monde a soufflé de douleur. À l'heure qu'il est, le mec doit encore avoir une marque rouge. En tout cas, je n'avais jamais soupçonné qu'il avait une telle force.

Essoufflé, il a zigzagué vers la sortie. Cette fois-ci, j'étais décidé d'agir. Du coup, je me suis levé parce que, vu son état, il ne risquerait pas d'aller bien loin. Malheureusement, je me suis vite fait interpellé par les autres.

  • Hé, tu vas où ?
  • Désolé les gars mais je passe mon tour cette fois-ci.
  • Allez, reste encore un peu, il est encore tôt.
  • Sauf que, si je continue, je risque de dépasser ma limite.
  • Dis plutôt que tu veux rejoindre l’autre idiot.
  • PUTAIN MAIS LAISSEZ-MOI !

Un silence de mort s'est alors abattu dans tout le bar. D'un ton froid, j'ai lancé : « Tâchez de passer une bonne soirée… pauvres types ! » Et je me suis tiré sans me retourner. Tant pis pour la soirée, j'expliquerai à Marie ce qu'il s'est passé après. Dès cet instant, le plus important, c'était de retrouver Lucas.

Et bien que j'étais un peu étourdi, je l'ai vite retrouvé, appuyé contre un réverbère.

  • Hé, ça va ?
  • Akio… tu es venu me rejoindre ?
  • Bien sûr, je n'allais pas te laisser partir dans ton état.
  • Tu sais, t'es pas obligé de me suivre.
  • Non, j'insiste. Vu les circonstances, je préfère te raccompagner.
  • J'suis qu'une décharge ambulaaaanteee.
  • Dis pas de bêtises. Attends, j'appelle un taxi.

Heureusement, notre trajet s'est déroulé sans embûche. Et vu qu'on était plus proche de chez moi, j'ai demandé au chauffeur de nous y amener.

  • Purée, je sens pas très bien… oouf…
  • T'en fais pas, tu verras qu'après une bonne nuit de sommeil, ça ira beaucoup mieux.

Par chance, nous étions arrivé à ma porte en un seul morceau. Bien que j'avais pas beaucoup bu, je flanchais légèrement, le sommeil n'allait pas tarder à se faire sentir. Donc j'invitais Lucas à se débarbouiller et prendre un anti-douleur. De mon côté, je fis de même (par précaution.)

Puis est venu le temps d'aller se coucher. En voulant lui trouver un pyjama, j'ai vite constaté que ce serait trop juste vu sa taille. Ouais. Ben en même temps, nous n'avons pas le même gabarit alors... Quoi qu'il soit, il fallait trouver une autre solution.

  • Ah, je suis désolé. Je n'ai pas de pyjama qui soit à ta taille.
  • Oh, c’est pas un problème. Je peux dormir en caleçon. Dis, tu peux me donner un coup de main, s’il-te-plaît ? J’suis un peu engourdi, là.
  • Heu… d'accord.

J’étais peu intimidé par sa requête. Cependant, comme il n'était pas maître de tous ses mouvements, sa demande était justifiée. Sans attendre, je me suis exécuté en essayant de ne pas saliver sur son corps. En me remerciant, il s'est affalé sur le lit avant de se glisser sous la couette.

Pendant que je me changeais, j'avais comme l'impression que Lucas était en train de me mater. C'était peu probable mais cette idée ne me déplaisait pas.

Une fois mon pyjama enfilé, je me dirigeais vers le salon mais Lucas m'arrêta dans ma course : « Ben, où est-ce que tu vas ?

  • Je vais me coucher dans le salon, je te laisse mon lit.
  • Mais y’a assez de place pour nous deux, non ?
  • Oui mais ça ne serait pas raisonnable, surtout après ce soir.
  • Oh, s’il te plaît, j’ai pas envie de dormir tout seul. »

Il semblait tellement égaré, j’ai eu du mal à lui dire non. Dès lors, je savais pas ce qui était le plus étrange : dormir à côté de mon coup de foudre ou que celui-ci dorme uniquement en caleçon ? Au final, j’étais tellement fatigué que je me suis dormi sans me soucier de la réponse. Bien que cette nuit fut particulièrement agitée, il s’était rien passé d’incroyable. Non.. cela viendrait par la suite.

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