Rencontre

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Un peu de temps après, je remontais dans le train quotidien; à savoir : réveil-petit déjeuner-cours-déjeuner-cours-boulot-dîner. Et ce, depuis deux ans, sans interruption parce que je ne tombe quasiment jamais malade.

Heureusement pour moi, il y a les vacances et les jours de congé.

D'ailleurs, c’est lors d’un de ces jours de repos que j'ai enfin rencontré la gros panthère. Par chance, il ne lira pas ces lignes, car il m’aurait sûrement engueulé pour l’avoir surnommer ainsi, hihi.

Bref, habituellement, je prends un café, je me pose et j’observe les environs. À mon avis, il n’y a rien de mieux que de contempler l’ambiance dégagée de la rue.

Et puis, un beau jour, (un mercredi je pense,) le félin est venu perturber ma routine. Tout comme moi, il a passé sa commande et s'est installé près d’une vitre. Du coup, je me suis focalisé sur tout l’ensemble de son corps, et je n’en suis pas privé.

Cependant, lors de cette séance de voyeurisme, je n’étais pas du tout discret, il aurait pu me griller facilement. Par chance, j'étais assez rapide pour détourner mon regard avant qu'il s'en aperçoive.

Du moins, c'est ce que je pensais. Ainsi, je me prêtai à ce petit numéro à plusieurs reprises.

Puis, il est arrivé ce qu’il devait arriver : je l’ai fixé avec plus beaucoup d'attention que d'habitude et il m’a pris sur le fait.

Du coup, j’ai eu le réflexe de me retourner en pensant qu’il ne me passerait pas de savon. J’avais tort : non seulement il s'est levé mais il est venu se poser devant moi.

Moi qui voulait voir de plus près ses yeux, je les voyais très bien sur le moment.
Ils étaient d’un vert émeraude de toute beauté, mais sur le moment, j’avais plus peur qu'ils me foudroient.

  • Je peux savoir quel est le problème ?

À l'entendre, il semblait bien agacé mais je soupçonnais autre chose, sauf que je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. J’ai donc joué la carte du déni.

  • Un problème ? Je ne vois aucun problème.

En temps normal, on m’aurait défoncé la gueule excepté ce gars-là qui avait préféré le dialogue, ce qui m’arrangeais beaucoup. Ainsi, j’ai continué à me défendre bec et ongles.

  • Alors pourquoi vous me regardez de cette façon ?
  • Attendez, c’est ça, le problème ? J’ai bien le droit de regarder autour de moi, c’est pas interdit que je sache ?
  • Non, par contre, lorsqu’on fixe quelqu’un avec autant d’indiscrétion pendant plusieurs jours, il y a de quoi de se poser des questions !

PAF ! Je n’avais pas vu venir celle-ci. Si je comprends bien, non seulement il m’avait grillé et en plus, il avait fait la sourde oreille. Mon visage était devenu rouge écarlate, tellement j’avais honte.

  • Maintenant, répondez-moi. Pourquoi vous me regardez comme ça ? Qu'est-ce que je vous dégoûte ?
  • Non, ce n’est pas ça, c'est… heu…

Je me contentais de le fixer. Mais visiblement, il s’en fichait que je sois gêné ou non, il voulait sa réponse. Bah, au point ou j'étais, autant lui dire la vérité.

  • Et bien… je… je vous trouve plutôt c-c-charmant et c'est… c'est pour ça que je vous ai autant regardé.
  • Vraiment ? (je hochais la tête en l’évitant du regard.)

À ma grande surprise, lui aussi était devenu tout rouge. Honnêtement, j’avais anticipé toute sorte de réaction sauf celle-ci. « Oh, je suis désolé… je n'attendais pas à ce que… waouh, je… on me l'a jamais fait celle-là. »

Dès cet instant, on pouvait sentir le malaise à plein truffe.

  • Franchement, excuse-moi, il s’agit là, d‘un affreux malentendu.
  • Non, vous n’avez pas à vous excuser.

Le silence persistant, j’ai jugé qu’il était plus sage de m'éclipser, je m'étais suffisamment fait humilier. Donc pas la peine d'en rajouter.

  • Il faudrait mieux que je m'en aille.
  • Non, attendez !

Avant que j'aie le temps de déguerpir, il eût le temps de me retenir par la patte. En passant, il a une sacrée poigne, le gaillard.

  • Écoutez, je… je pense qu'on n’est pas parti du bon pied donc je propose qu'on repart sur de bonnes bases et de mieux se connaître. Qu'est-ce que vous en dites ?
  • Ça me semble honnête.

Soudain, la panthère me tend la main : « Bon, je me présente. Moi, c'est Lucas Bonnet. » J’ai vaguement hésité aux premiers abords. Cependant, son sourire m’a mis en confiance donc j’ai fini par lui serrer : « Akio Ono. »

On ne le savait pas encore mais cette poignée de mains marquait le début d’une belle histoire…

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