Chapitre 18

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Ça y est c'est fait, Gabriel vient d'envoyer l'un de ses hommes pour délivrer son message à Lincoln. J'ai un trac terrible, j'ai tellement peur de ce qu'il pourrait arriver si ça tournait mal ? Et si Gabriel perdait la vie par ma faute ? Ou Azraël ? Je n'ai pas peur pour la vie d'Aaron, mon petit ami m'a promis qu'il ne viendrait pas avec nous, lui non plus ne veux pas risquer sa peau.

Je n'arrive pas à me tenir tranquille, je tourne en rond comme un lion en cage. Je sens deux bras qui m'entourent pour me coller contre un corps ferme et chaud :

- Pourquoi es-tu si tendu chaton ? murmure l'ange déchu d'une voix douce.

- Tu poses la question sérieusement ? Dès que nous aurons la réponse de Lincoln, nous irons nous confronter à eux. Je ne sais pas si tu te rends compte de ce que ça veut dire pour moi. Je vais affronter mon plus grand cauchemar, celui qui m'a hanté pendant des années. Je vais aussi me retrouver en face de l'assassin de ma mère ! Et je suis mort de trouille. J'ai beau être un adulte, l'enfant qui est en moi est toujours terrifié par l'horrible monstre qui a éviscéré ma mère sous mes yeux quand j'étais petit.

- Je comprends, je n'aurais jamais dû poser la question je suis désolé. Mais je te promets que je serais là pour veiller sur toi. Je te protégerais sache que je donnerais ma vie pour toi.

Il m'embrasse et je m'agrippe à lui avant de lui poser la question qui me taraude :

- Et s'ils ne veulent pas faire d'échange ? Ou bien s'ils devinent que nous leur tendons un piège ? m'alarmé-je angoissé.

- Ça n'arrivera pas et tu sais pourquoi ? Parce que nous avons tout prévu : nous allons là-bas avec autant d'homme que possible, nous attentons qu'ils soient tous présents et nous les tuons, rien de plus simple ! C'est un bon plan.

-Nous allons vraiment devoir leur ôter la vie à tous ?

- Non, il faut en priorité éliminer le chef de meute, et si les loups refusent de se rendre après cela, alors on les massacrera. J'en laisserais peut-être un ou deux en vie, histoire qu'ils rentrent chez eux et disent aux autres qui si jamais ils veulent de nouveau s'en prendre à toi, ils connaîtront une mort douloureuse et violente.

Je sais que j'aurais dû être effrayé de l'entendre dire de telles choses, mais pas vraiment. Je sais qu'il les dits par amour pour moi et étrangement cela me donne envie de lui bondir dessus et le plaquer au lit pour abuser de son corps, cela change de mes envies précédentes de lui sauter à la gorge pour le tuer !

Il doit le deviner car il rigole :

- Chaton, je sais que je suis aussi beau qu'un dieu, mais ce n'est pas pour cette raison que tu dois me regarder avec autant d'envie dit-il avec malice.

Je grommelle, ce qui semble l'amuser un peu plus. Il resserre sa prise autour de moi et je sens une bosse contre mes fesses :

- Gabriel, ne me dis pas que tu as encore envie de faire l'amour ?

- Si ! Ton corps est un appel à la luxure. Et puis il faut bien que je t'aide à te détendre, sinon tu seras tellement stressé que tu risqueras de tout faire foirer une fois qu'on aura fixé le rendez-vous !

Je me mords la lèvre, il n'a pas vraiment tort après tout. Je le laisse alors m'emmener dans ce tourbillon de plaisir, de désirs et d'émotion ssensuelles. Je m'abandonne à ses mains expertes.

***

Les jours passent de la même manière : je me lève et Gabriel s'occupe « de me détendre » toute la matinée, ce que j'adore. Ensuite il va travailler, ce qui me plaît beaucoup moins car je me retrouve tout seul. Alors je m'ennuis, même si j'ai le droit de déambuler seul, à l'intérieur du Quartier Général de mon petit ami... ai-je dit « petit ami » ? J'assume ! Je suis fier d'admettre qu'enfin, je peux envisager un avenir. Je n'ai jamais vraiment eu de relations sociales car à tout moment, je devais fuir devant la menace et jamais je n'aurais pris le risque de mettre quelqu'un en danger... alors quant à avoir un amoureux... c'était mission impossible !

Heureusement que Aaron vient souvent rompre mes moments de solitude, sinon le temps serait mortellement ennuyeux, parfois c'est même Azraël qui recherche ma compagnie.

Celui-ci est d'ailleurs en train de jouer à la console avec moi, j'adore le jeu « Crash Of Titans » j'y jouais tout le temps quand j'étais gosse et je dois avouer que ça me fait un bien fou de l'avoir à nouveau en mains :

- Dis-moi Az, pourquoi n'habites-tu plus au Paradis ?

- Et bien, quand Dieu a fait de mon frère un déchu, je lui ai dit que c'était injuste de le punir pour quelque chose dont il n'était pas responsable. Après tout il s'était fait manipuler par un Incube. Dieu s'est fâché et m'a menacé de me déchoir moi aussi. Seulement je lui ai rappelé qu'il n'en avait pas le droit car je n'avais commis aucun crime. Je suis ensuite descendu sur Terre pour prendre soin de mon frère et l'aider à calmer sa colère. Au début, je regagnais souvent le Paradis pour voir mes amis. Mais plus le temps passait et moins je le faisais car je me suis rendu compte que ma vraie place était ici, aux côtés de mon frère. Du coup, j'ai cessé d'y retourner et je vis ici.

- Il n'y a rien que te manque au Paradis ? Et Dieu ne t'a jamais demandé de t'y établir définitivement ? lui demandé-je tout en me battant contre lui dans le jeu.

- Non, j'ai tout ce qu'il faut ici. Quant à Dieu, il m'a déjà fait part de son souhait de me revoir mais j'ai refusé. Je lui ai dit que tant qu'il ne rendrait pas son statut d'Ange à mon frère, ce n'était pas la peine qu'il espère me revoir un jour. Mais Dieu est quelqu'un de borné, il n'acceptera jamais de pardonner Gabriel.

Je me sens triste pour lui, il ne pourra jamais reprendre sa place au Paradis, finalement j'ai raison de penser que Dieu est aussi horrible que Satan. Cependant, et à contratio, je suis content de savoir qu'il n'y retournera jamais auquel cas, je me retrouverais de nouveau seul :

- Yes j'ai gagné ! crie Azraël.

Je sursaute et regarde l'écran de la télévision, j'étais tellement perdu dans mes pensées que je n'ai même pas vu que Azraël me battait à plates coutures.

Je fais la moue et lui tire la langue dans une expression faussement boudeuse et enfantine mais avec un brin de colère dans la voix :

- C'est pas juste tu as triché ! Ça ne se fait pas de profiter du fait que je réfléchisse ! argué-je d très mauvaise foi.

- N'importe quoi, c'est toi qui n'avais qu'à faire attention à ce qu'il se passait à l'écran !

On se regarde sans rien dire pendant quelques secondes avant d'exploser tous les deux de rire. Il m'ébouriffe la tête. J'adore cet ange, il me remonte toujours le moral et me rend joyeux, tout comme Aaron :

- Au fait Killian, puisque tu es un Léopard est-ce que tu peux avoir une queue et des oreilles de félin ? demande-t-il avec des yeux brillants de curiosité.

J'écarquille les yeux, je ne m'attendais pas vraiment à cette indélicatesse qui tient plus de l'indiscrétion. Je me mords un peu la lèvre avant d'hocher la tête.

- Oui, je peux en faire apparaître, pourquoi ?

- J'adore les félins ! Tu veux bien que je les caresse ?

Après un long moment d'hésitation, car c'est bien la première fois que l'on me le demande, je finis par accéder à sa requête.

Après tout, il ne me fera aucun mal.

Je laisse donc mes oreilles et ma queue de léopard des neiges apparaître. Des étoiles apparaissent dans les yeux de mon ami. Il s'empresse de caresser délicatement mes attributs de félin. Un long frémissement me parcourt des pieds à la tête. Ce sont des zones vraiment très sensibles et érogènes. Mais je me retiens de le dire à Azraël qui a l'air de beaucoup apprécier mon pelage :

- C'est doux ? l'interrogé-je en souriant un peu.

- Oh que oui ! Gabriel les as déjà vus ? Tu peux te transformer complètement en léopard ?

- Non il ne les as jamais vus et oui je peux me transformer complètement en léopard si je le désire. Mais je ne le fais presque jamais car dans une ville, ce n'est pas forcément une bonne idée et en plus c'est assez douloureux.

Il ne dit rien et continue de me câliner les oreilles et la queue avant de finalement s'arrêter. Tant mieux parce que je n'aurais pas pu tenir plus longtemps.

Nous nous remettons rapidement à jouer à la console et au bout d'un moment, Aaron entre dans la chambre avec un air étrange sur le visage :

- Killian, Gabriel veut te voir.

Je le regarde, assez perplexe, le fait qu'il ait une expression aussi bizarre, entre la tristesse et la peur, m'inquiète. Qu'est-ce que Gabriel peut bien avoir à me dire ?

Je me lève et m'approche du rouquin qui regarde Azraël :

- Tu peux venir aussi si tu veux l'informe-t-il en souriant.

Le blond ne dit rien mais se lève également et nous suivons le vampire dans les dédales des couloirs. J'ai beau avoir le droit de me balader librement ici, j'arrive encore à me perdre dans ce labyrinthe.

Nous arrivons devant une grande porte en bois massif, couverte de gravures élégantes et fines et nous entrons.

Le bureau de Gabriel est immense. Le sol est recouvert par un épais tapis rouge et les murs sont ornés de toutes sortes de décorations. Il y a de grandes armoires pleines de livres et devant le bureau, deux canapés se font face avec une table en verre les séparant. Au fond, un grand bureau recouvert de paperasse.

Gabriel lève la tête en nous voyant arriver et un petit sourire étire ses belles lèvres que j'adore :

- Tu voulais nous voir Gabriel ? questionné-je en m'approchant.

- Oui, la réponse de la meute vient d'arriver.

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