Lukas était tracassé par ce qui lui était arrivé et sentait qu'il n’était pas loin de l'explication qu'il recherchait. Il remémora image par image tout ce qu’il avait vécu, visualisa le tableau puis se focalisa sur la femme. La femme du tableau, oui, c’était dans son regard qu’il y avait vu une invite à croquer les graines de grenade.

C’est ainsi qu’il a pu accéder à cet autre état de conscience, hallucination ou non, il avait traversé le monde-ci pour aller dans un autre.

Il avait besoin de comprendre et pour cela, il devait rejoindre ce professeur.

Il attendit que le silence se fasse dans la maison et bien au chaud dans son lit, il remit l’image du tableau. Il plongea son regard dans celui de la femme et visualisa les graines dans son esprit. Il en croqua une en fermant les yeux et sentit son corps partir comme la première fois.

Mais cette fois-ci, il ne ressentait plus de vertiges et le transfert se fit plus rapidement.

Il se retrouva assis au même endroit, dans le cercle de pierres et attendit.

— Ah ! Te revoilà fit le vieil homme devant lui.

Lukas eut un sursaut.

— Il faudra que vous m’expliquiez comment vous faites pour apparaître soudainement devant moi !

— Tu l’apprendras très vite. Mais une chose est plus urgente. Regarde autour de toi et dis-moi ce qui manque.

Lukas parcourut le paysage. Ce n’était que gris et brouillard.

— Non pas là-bas. Observe mieux autour de toi. Ne constates-tu rien ?

— Euh…

Lukas regarda autour de lui, il ne vit que des pierres placées en cercle, le vieillard, quelques arbres, rien d’extraordinaire.

— Tu n’es guère perspicace, je te donne un indice, essaie d’imaginer ce qui n’est plus.

Lukas fronça les sourcils et se concentra sur chaque détail qu’il rencontrait. Il regarda le sol et constata des cercles de terre qui marquaient l'emplacement de blocs qu'il supposa de pierre. Il nota cinq places vides.

— Oui ce sont ces pierres absentes qui sont une des raisons qui t’ont mené jusqu’ici.

Il serait long de t’expliquer comment leur absence menace l’équilibre cosmique mais si nous vous avons choisis c'est pour agir rapidement. Bien que le temps ne soit pas un problème ici, il est primordial dans le tien et tu n’en possèdes plus guère pour ta mission.

— Quand vous dites « vous », c’est qu’il y a plusieurs personnes ? Qui sont-ils ? Où sont-ils ?

— Tu vas les rencontrer et ensemble vous devrez ramener ce qui nous appartient.

— Mais comment je dois faire ? Et comment je vais trouver ?

— Ne te soucie pas. Tu vas tout comprendre dès ton réveil.

Puis ce fut le trou noir. Lukas se retrouva dans sa chambre. Il jeta un œil au réveil, il était 3 h. Tiens, comme l’autre fois se dit-il.

Puis il sombra dans un lourd sommeil.