CH. 1 - Lukas

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— Lukas ! Lukas ! S’époumonait Mme Lapierre, prof d’arts du lycée Condorcet. Elle essayait de rassembler tant bien que mal tous les élèves devant l’entrée des Beaux-Arts d’Angers. Elle avait déjà dix minutes de retard et toujours pas de trace de ce bougre de Lukas à la traîne, comme à son habitude.

— Madame, nous allons rater la visite guidée si on tarde trop, fit remarquer Justine.

— Si vous voulez, je lui envoie un texto pour qu’il nous rejoigne ? proposa Damien.

Mme Lapierre tordait ses doigts, elle hésitait entre les deux solutions mais sa responsabilité prit le dessus et elle se résigna à attendre l’élève récalcitrant.

Par enchantement, une silhouette apparut devant elle, répondant à sa prière intérieure. Capuche rabattue sur des cheveux noirs en bataille, la mine sombre et yeux fixés au sol, Lukas n’avait pas l’air d’être ravi. Mais il était toujours ainsi depuis le début de l’année, songea-t-elle.

— Enfin, te voilà, où étais-tu passé ?

Puis se tournant vers toute la classe, elle les mit en ordre et engagea la marche en s’engouffrant dans l’ouverture du musée.

Elle n’entendit pas la réponse de Lukas, un genre de ronchonnement indistinct comme réponse.

— Cela promet ! grommelait ce dernier entre ses dents serrées.

— Ça va ? questionna Damien.

Lukas se contenta de lui lancer un regard plein de colère.

Damien recula par réflexe et rejoignit le reste du groupe sans demander son reste.

« Peintre italien né en Florence, formé dans l'entourage de Matteo Rosselli, il se distingue par ses tendances naturalistes… » le reste de l’explication se perdit dans le murmure ambiant.

De toute façon, Lukas avait l’esprit ailleurs. Il trainait derrière, se contentant de jeter un regard indifférent aux œuvres qui ornaient les murs.

Quand soudain il crut voir une femme brune lui faire un clin d’œil.

« Impossible ! »

Curieux, il se rapprocha du tableau et lut l’étiquette « Allégorie de la Simulation » qui ne lui évoquait rien.

Il observa plus attentivement la peinture. Le visage ovale et pâle de la femme qui se tenait face à lui semblait l’évaluer et l’observer. Mal à l’aise sans savoir pourquoi, un frisson parcourut sa colonne vertébrale.

Il s’empressa de rejoindre sa classe et était conscient qu’il fuyait. Une sensation indéfinissable et désagréable le troublait.

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