Un frisson te parcourt

Eau étale et limpide

Le vent marin qui te secoue

Te dessine de divines rides

Tu as dans tes reflets

Le miroir du monde

La face de la terre te sourit

L'azur céleste vient à toi

Et lorsque le soleil

Disparait à l'occident

Laissant derrière lui

Planer un relief mort

Tu n'en es que plus princière

Dans ta robe ébène

Aux reflets argentés

De l'astre nocturne...

Et lorsque dans l'air vespéral

La brise fouette tes vagues

Et modèle ton manteau soyeux

Il y règne une atmosphère onirique

Et lorsque, dans le tourbillon de ta beauté

Tu portes le spectacle

D'une apothéose de carmin et d'or

Ton grenat et indogo accueillent le jour

Et lorsque, à perte de vue tu t'étales,

Dans l'immensité du monde

L'histoire de l'humanité

S'identifie à toi