Chapitre 7

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Joseph avait pensé refaire sa vie, reformer un couple pour ne pas mourir et se sentir à nouveau, homme dans des bras féminins. Pour se savoir apprécié, utile, intéressant et surtout... pour ne plus être seul et abandonné à son tourment. Seul sans personne à qui parler, se confier. Avec qui partager tous ses maux... Joseph n'avait jamais aimé la solitude et dans cette période de chagrin, c'était encore plus vrai.

Et puis, vint Carole-Anne.

Avant Carole-Anne, Joseph s'était perdu dans des fantasmes hors de portée ou risqués pour sa Foi. A l'époque où Carole-Anne débarqua dans la vie de Joseph l'homme révolté ; l'homme qui n'avait plus confiance en lui, il y eut une petite éclaircie. Un an avait passé entre les premières révélations de désamour de Valentine et sa rencontre avec Carole-Anne. Une année de bas, très bas et de hauts éphémères. Lorsque la vie de Carole-Anne croisa celle de Joseph, il était encore à vif... Il n'était qu'une blessure à ciel ouvert.

L'année avait été si difficile, éprouvante. Tant et tant de fois, Joseph avait pensé au retour de Valentine, contrite, repentante, amoureuse... Elle avait hanté ses nuits, tour-à-tour, se lovant sur son torse où se prenant d'énormes claques. Le subconscient de Joseph retranscrivait ses émotions. Comment lutter ? Il l'aimait autant qu'il la détestait. Ses sentiments pour elle, ne s'étaient pas envolés au moment où la vague du tsunami l'avait anéanti, ni même les mois suivants. 

Désireux de pardonner pour tout recommencer et conscient de ne pas avoir toujours été un mari tendre, attentionné et patient, Joseph s'était rendu humble et serviable à l'égard de Valentine. Dans d'autres dispositions, elle lui avait rétorqué s'être sacrifiée pour lui et les enfants, vouloir vivre son amour au grand jour et l'assumer au détriment de tous. Un amour qui, manifestement, ne datait pas d'hier... 

Pour sauver son mariage, Joseph avait tout tenté pour que Valentine lui revienne. Par amour, il lui avait concédé la maison familiale et s'était plié à ses moindres demandes, acceptant de débarrasser ses affaires personnelles au plus vite et de ne visiter ses enfants qu'entre deux portes. Joseph, à peine part, Robert n'avait pas tardé à s'installer dans le fauteuil de son ami d'enfance et à s'étendre dans son lit.

Parmi les sentiments qui habitaient Joseph, ses sentiments pour Valentine avaient encombré sa convalescence et freiné sa reconstruction. Ne plus l'aimer, ne plus la voir, ne plus la sentir tout près de lui, avait été un dur combat. D'une heure à l'autre, Joseph pouvait se terrer dans un profond chagrin, puis se relever avec l'espoir au bord du cœur. Dans ce chemin de deuil, il avait du mal à se projeter vers demain, même s'il avait pensé tout plaquer et partir loin de son malheur. Là-bas, sur les îles au soleil. Là, où tout semblait plus doux et plus facile. Il y avait pensé. Il s'était longuement renseigné. C'était possible, une mutation de boulot et hop, il se retrouvait les pieds dans le sable, la tête sous les palmiers et ciao la compagnie. Le rêve était beau, mais Joseph savait que s'enfuir n'était pas la solution. S'enfuir, c'était emmener sa misère avec soi.

Et puis, il y avait les enfants...


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