Chapitre 2

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Bon, sans noircir absolument le tableau, Joseph n'était pas tout-à-fait retombé dans ses travers d'avant conversion. Bien que d'apparence, il fonctionnait avec ses anciens schémas de pensées et ses vieilles habitudes, ce n'était plus le même homme. Certes, Joseph avait glissé d'un amour ardent à un attachement tiède, mais il ne lâchait pas pour autant la main de Dieu et conservait l'assurance de son Salut.

Il faut dire que sa rencontre avec le Dieu vivant et agissant l'avait marqué et impacté. Par le biais du Saint-Esprit reçu à la conversion, Joseph avait ouvert les yeux sur son pauvre état, sur ses faiblesses et ses erreurs. Profondément attristé, il s'était juré de ne plus faire n'importe quoi et de marcher en odeur de sainteté. Mais les promesses n'engagent que ceux qui y croient et s'y accrochent. Le monde et les tourments du monde avaient tôt fait de rattacher Joseph dans leurs filets quotidiens.

Était-ce par paresse, par facilité, par orgueil, par peur ou pour d'inconscientes raisons que Joseph s'était réinstallé derrière le volant de sa vie et avait remisé Dieu sur le siège passager ?

À l'époque, cela ne posait pas question à Joseph qui conduisait son existence et celle de sa famille en se disant : " Tout va bien, Dieu est avec moi. Dorénavant, je suis dans de bonnes mains, et rien de grave ne pourra plus m'arriver. "

Erreur fatale !

Devenu quasiment un chrétien du dimanche, chauffant les bancs de sa petite église, lisant, réfléchissant et méditant semaine après semaine avec ses frères et sœurs en Christ, sur les psaumes et les versets de la Bible sans jamais les appliquer à sa propre vie, Joseph était loin de se douter qu'une tempête allait bientôt s'abattre et chamboulerait sa vie bien organisée.

Boulot ok, mariage ok, enfants ok, maison ok et amis triés sur le volet, Joseph se pensait à l'abri. Sa maison à étages était belle, presque luxueuse. Son salaire cumulé à celui de son épouse était plus qu'honorable. Les fins de mois n'étaient jamais difficiles. Son travail le satisfaisait plutôt, et ses trois enfants de dix-sept, vingt-deux et vingt-trois ans étaient assez gentils et équilibrés.

Dans sa volonté de garder le volant et de conduire son existence à sa guise, Joseph était certain que Dieu bénirait ses projets. De plus, il l'estimait suffisamment bon et puissant pour lui fermer les mauvaises portes et l'empêcher de prendre de mauvais chemins. Malgré les enseignements reçus, Joseph n'avait pas saisi la notion de libre-arbitre. Il n'avait pas compris que Dieu interférait dans la vie de ses enfants s'ils étaient soumis à sa volonté et le sollicitaient en ce sens. Faisant route avec une compréhension faussée, Joseph ne consultait que rarement Dieu. Malgré sa nouvelle identité en Christ, il avançait en roue libre sans se soucier de l'approbation de Dieu. Par besoin et par volonté de contrôle, il prévoyait puis décidait seul de son avenir et de celui de sa famille.

Par péché d'ignorance, Joseph avait oublié que l'arrogance précède la chute. Il était loin de se douter que ce voyage en solitaire écroulerait son monde et toutes ses certitudes.

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