Chapitre 28

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Gareth

Deux jours que je n'ai pas vu ma princesse, tout ça pour un simple malentendu. Merci cette pétasse de Charlotte. J'aurais dû me douter de son coup foireux, je l'ai ressenti et voilà où j'en suis...Je prie tous les soirs les saints des saints pour ne pas perdre définitivement Swanne. Depuis qu'elle est venue récupérer quelques affaires dans notre appartement, je me morfonds dans l'obscurité de mon salon, encastrant les boîtes de pizzas et de chinois les unes sur les autres.
Je n'ai pas la force de lutter cette fois-ci, je sais que du plus profond de mon être, ma beauté brune est la femme de ma vie, celle que j'épouserai et avec qui je fonderai ma famille.

Mais, elle est partie me souffle cette satanée voix.

Ouais, elle m'a une fois de plus abandonné, me laissant seul dériver sur une étendue d'eau salée. Je suis ce naufragé proche de son île déserte, qu'il n'atteindra jamais son point de chute secoué par les vagues.

Swanne vient de me broyer le cœur, elle m'a anéanti par de simples mots.

Une larme roule sur ma pommette à ce souvenir douloureux. Je m'empresse de l'essuyer du revers de ma main, passant de l'état dépressif à celui de colérique.

Putain ! Pourquoi je n'ai pas réagi plutôt quand Charlotte m'a retenu à l'intérieur de l'agence. Je frappe du poing ma table basse à plusieurs reprises, l'exposant en plusieurs morceaux, m'écorchant par la même occasion la main. Pourtant, même cette douleur est supportable, face à ma peine. Je ne veux plus souffrir, mais retrouver l'amour de ma vie. Après avoir lâché un dernier soupir de frustration mélangé à de l'agacement, je décide qu'il est tant de me secouer. Je dois quitter cet état de loque attitude pour ranger mon bordel. Je me redresse du canapé, sur lequel je suis allongé depuis 48 heures et enlève la table que je viens de détruire avant de partir me doucher. Je ne dois plus réfléchir à ma relation amoureuse pour le moment. Une autre personne importante dans ma vie a besoin de moi à son chevet. Ma mère.

Quatorze heures, je reprends une expiration puis inspiration avant de grimper dans ma bagnole et de prendre la route direction la clinique. Devant la porte de la chambre où est installée ma mère, je prends une grande inspiration avant de frapper. Lorsque j'ouvre je découvre une femme d'une soixantaine d'années le sourire aux lèvres et qui m'accueille avec un sourire radieux sur les lèvres.

— Gareth, mon chéri approche toi, me demande t-elle d'une voix affaiblie mais heureuse.

— Bonjour, maman comment vas-tu ? L'interrogé-je en détaillant son visage fatigué.

— Beaucoup mieux, par contre toi, ça n'a pas l'air d'être le cas vu tes cernes sous les yeux, m'explique en caressant ma joue de son pouce.

— Ne t'inquiète pas, ça va, réponds-je en m'installant à ses côtés et déposant un baiser sur sa joue.

— Cesse de mentir Gareth, je suis au courant, ton frère est passé me voir hier, s'exprime t-elle en ancrant son regard au mien.

Bon sang, si je choppe Johan il va m'entendre le pti con ! Il aurait pu se taire pour une fois, au lieu d'en parler derriere mon dos et d'inquiéter notre mère.

— Que t'a-t-il raconté ? Soupiré-je blasé.

— Que Charlotte a brisé ton couple et que mon fils aîné est malheureux.

— Maman, je risque de perdre Swanne définitivement, elle ne veut plus m'entendre, justifié-je en me frictionnant le visage.

— chéri si je te dis que je peux fournir la preuve que tu n'as rien fais, mais bien au contraire que c'est Charlotte qui a tout manigancé, prononce-t-elle en attrapant ma main.

Je la regarde surpris par cette dernière phrase, quand un rire mélodieux quitte ses lèvres pour résonner dans la pièce, me laissant pantois. Une fois que ma mère retrouve son souffle, je reprends mes esprits suite à sa grimace liée certainement à la douleur de sa cicatrisation. Je lui demande si tout va bien avant d'exécuter sa requête, celle d'ouvrir le tiroir de la table de chevet et de prendre l'enveloppe. Je hausse un sourcil interrogatif avant de l'attraper et lui remettre, de ses doigts tremblants elle la déchire et saisis une clé usb et un document.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Ce qui va te permettre de te discréditer aux yeux de Swanne et la lettre de licenciement de Charlotte. Tu dois l'envoyer dès lundi matin, je veux qu'elle quitte mon entreprise, cette femme est nuisible. La clé usb est une copie de l'enregistrement de la caméra de surveillance de l'agence. On voit bien que Charlotte te saute dessus, montre ça à Swanne mon chéri, je suis persuadée qu'elle reviendra avec un peu de patience de ta part, s'exprime-t-elle en me remettant le tout dans le creux de ma main.

— Merci maman, dis-je en me blottissant dans ses bras.

— Gareth, ne me remercie pas. Tu es mon fils, tout comme Johan et je ferai tout ce qui est en mon possible pour voir mes garçons heureux.

— Je t'aime, hoquetté je en mimant un cœur avec mes doigts.

— Je t'aime aussi, allez files maintenant, laisse moi me reposer avant que ton père arrive et la prochaine fois que je te vois ici c'est avec Swanne et le sourire aux lèvres.

— Je te le promets.

J'embrasse ma mère, quitte la clinique, puis prends la direction de la maison d'Ingrid, la grand-mère de ma princesse. Je suis stationné depuis cinq minutes, en train d'essayer de contrôler au maximum mon stress. La peur d'être rejeté est tellement forte que je peine à sortir de mon véhicule en fermant la portière. Je m'encourage mentalement en remontant l'allée, sonne à la porte d'entrée et patiente. La grand-mère de Swanne entrouvre le battant, me lance un regard noir, avant de m'autoriser à pénétrer chez elle.

— Bonjour Gareth, Swanne est dans sa chambre, prononce t-elle d'un ton glacial.

— Bonjour Ingrid, je peux aller la voir ? Demandé-je mal à l'aise.

— Oui, mais avant de la rejoindre, je te garantis que si tu la blesses une nouvelle fois j'en informerai Blanche, avant de te faire subir les pires souffrances. Tu m'as bien comprise ? M'avertit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

— Parfaitement.

— Bien, dans ce cas tu peux aller la voir.

Je soupire soulagé et grimpe les marches qui mènent à l'étage. Je donne deux petits coups à sa porte, puis je pénètre dans la pièce qui est plongée dans une semi-obscurité. Ma princesse est allongée sur son matelas, sur le côté, ses cheveux longs sont éparpillés tout autour de son corps. Elle dort et me paraît paisible, mais plus je franchis les centimètres qui me séparent d'elle et plus mon cœur se tord de douleur. Son visage de poupée est marqué par la souffrance, de la voir ainsi me donne une furieuse envie de détruire la vie de cette salope de Charlotte.
Elle a réussi à nous anéantir en un claquement de doigt.
À la hauteur de Swanne, je m'agenouille au sol et frôle son visage du bout de mes doigts. Un gémissement sort de ses lèvres et elle prononce mon prénom. Instantanément mon cœur se rechausse de bonheur de savoir qu'elle pense à moi.

— Princesse, je suis tellement désolé de tout ce qui nous arrive, si tu savais à quel point tu me manques. Deux jours sans toi et je suis au plus bas. Je t'aime plus que tout Swanne. Laisse-nous cette chance d'être définitivement heureux, murmuré-je à son oreille.

Je dépose un baiser sur ses lèvres puis me relève, je l'admire encore quelques secondes puis quitte son antre. Je retrouve Ingrid dans le salon qui patiente, assise devant sa tasse de thé.

— Est ce que je peux vous remettre ceci? Demandé-je en lui tendant la clé usb.

— Qu'est-ce que c'est? m'interpelle t-elle.

— C'est la preuve que je n'ai jamais voulu blesser votre petite fille. Je l'aime, elle est mon tout, sans elle, je suis perdu. Rétorqué-je en la fixant droit dans les yeux.

— Je lui remettrai ne t'en fais pas. Sache qu'elle t'aime également, vous êtes liés depuis sa naissance et tu le sais parfaitement, comme nous l'avons d'ailleurs tous vu. Je souhaite la voir à nouveau sourire et être joyeuse et il n'y aura que toi pour réussir.

— Merci de me faire confiance et me rassurer, vous êtes une brave femme, complimenté-je avant de me détourner pour partir.

Des bruits de pas dans les escaliers me figent sur place. Swanne vient d'arriver dans la pièce, son parfum vanillé s'insinue dans mes narines et mon palpitant bat la chamade.

— Gareth, c'est toi ? Questionne-t-elle dans mon dos.

— Oui, j'allais partir, annoncé-je en tentant de contrôler mes pulsions.

— Alors, tu abandonnes c'est ça? murmure-t-elle avec des trémolos dans sa voix.

C'en est trop pour moi, je refuse d'entendre cette souffrance qui émane de sa voix, je me retourne vers elle, m'avance à grand pas, saisis son visage et colle mon front au sien frôlant ses lèvres au passage.

— Jamais je ne t'abandonnerai, je lutte juste contre moi-même pour te laisser du temps, je t'aime ma princesse. Tu es toute ma vie. Susurré-je avant de me détacher d'elle avec réticence.

Des larmes s'échappent de ses beaux yeux bleus, que je m'empresse d'essuyer de la pulpe de mes pouces. Ma princesse dépose ses lèvres sur les miennes et s'agrippe à moi et mes bras la rapproche de mon corps, tandis que tout mon être reprend vie. Je la laisse puiser en moi ce dont elle a besoin, avant de me détacher d'elle essoufflé. Je la laisse dans le même que je suis , en gros accroc et heureux enfin je l'espère. Je quitte la maison, malgré le mot "reste"  qui franchit la barrière de sa bouche.

— Je ne peux pas tu as besoin de prendre une décision, m'excusé-je en fermant la porte d'entrée avec regret.

De retour chez moi, je croise les doigts pour la voir réapparaître au plus vite dans ma vie. Je laisse notre destinée entre ses mains. J'espère seulement qu'elle choisira la meilleure option pour notre bonheur à tous les deux.

Fin de ce chapitre.

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