Chapitre 26

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Gareth

De jour en jour, Swanne fait et crée mon bonheur depuis trois mois. J'ai réellement trouvé la femme de ma vie. Celle que je recherche éperdument depuis des années. Je n'arrive tout simplement plus à me séparer d'elle, ma princesse est devenue ma bouffée d'oxygène quotidienne qui me manquait jusqu'à présent pour respirer. Et que dire au niveau du travail… Notre duo fonctionne à merveille, Swanne séduit par son physique, son entrain et son sourire enjôleur, il ne me reste plus qu'à finaliser les ventes avec mon discours, sous les yeux azuréens attentifs et tendres de ma princesse. 

En train d'observer ma belle préparer le dîner, je continue ma tâche qui est de mettre la table. Cette situation m'amuse et me réjouis, j'ai cette impression de revenir quelques années en arrière, quand Swanne jouait à la dînette et qu'elle m'invitait à manger des biscuits. Si ma mère me voyait à cet instant, elle serait au bord de la crise cardiaque. Je n'ai jamais voulu mettre les couverts quand j'étais plus jeune, mon père était obligé de me crier dessus pour que je le fasse. J'esquisse un sourire en repensant à cette période, cependant, il s'efface rapidement quand l'image de la femme qui m'a mis au monde, fatiguée, m'apparaît devant les yeux. Je ferme les yeux et serre les poings afin de contrôler l'angoisse qui se propage dans mes veines. Demain matin, ma mère doit se faire opérer, un donneur compatible a été trouvé pour la greffe d'un nouveau rein. J'ai peur pour elle et de la perdre, l'opération n'est pas sans risque. Je suis interrompu dans mes pensées par Swanne qui a dû s'apercevoir de mon malaise. Elle se trouve en face de moi une de ses mains posée sur ma joue. 

— Gareth, tout va bien ? Demande-t-elle d'une voix inquiète.

— Ouais, désolé je pensais à ma mère, rétorqué-je en détaillant la femme de ma vie.

— Tout va bien se passer, Rose est une battante, me rassure t-elle d'un sourire compatissant.

— Ouais, mais je flippe. 

— Et c'est tout à fait normal, j'étais comme toi pour Louis quand il partait à la dérive,  certes ce n'est pas la même chose mais je comprends ta peur, m'annonce t-elle en déposant un baiser sur mes lèvres. 

Je hoche la tête et  maintiens ma princesse dans mes bras afin de sentir son cœur battre contre le mien de la tenir ainsi me procure du réconfort. Après quelques minutes, Swanne me relâche et jure lorsque une légère odeur de cramé se propage dans l'appartement.

– Hé merde, fait chier! Râle t-elle en s'empressant d'éteindre le brûleur de la gaziniere.

Je la rejoins et ne peux m'empêcher de rire face à sa mine déconfite. Elle se retourne et me menace de son index tout en fronçant les sourcils, un torchon dans les mains. 

— Oh lieu de te foutre de moi, prends mon portable et appelle la pizzeria, le repas de ce soir est cuit de chez cuit, ronchonne-t-elle en s'activant pour nettoyer la cuisinière. 

— Oui m'dame, je commande comme d'hab pour toi ? Questionné-je en me retenant une nouvelle fois de rire. 

— Sors de cette cuisine où je t'assomme, me menace-t-elle en me désignant la casserole.

Je lève mes mains en signe de reddition et passe la commande, je rejoins ma déesse et lui file un coup de main pour finir de nettoyer. Swanne part se laver pendant que j'attends le livreur. Nous dînons tranquillement devant un film, avant de partir nous coucher et faire l'amour comme chaque soir. Ma princesse dort paisiblement dans mes bras tandis que moi je cherche le sommeil qui ne vient pas, trop préoccupé par la journée de demain.

                         *********

Je suis réveillé par une beauté divine, positionnée au-dessus de moi qui embrasse mon torse. Bordel, j'adore sortir de mes songes de cette façon. 

— Bonjour amour bien dormi?

— Oui et je veux être réveillé tous les jours comme ça, réponds-je en m'emparant de sa bouche. 

— J'essayerai de m'en souvenir, s'exprime t-elle en me faisant un clin d'œil.

— J'espère bien, prononcé-je en lui prodiguant des chatouilles. 

Notre moment intime terminé, il est tant de se préparer pour nous rendre à la clinique où l'intervention de ma mère a lieu. Devant les portes en verre coulissantes, le stress s'empare de moi, ma princesse serre sa main un peu plus dans la mienne. Je l'observe en reprenant une inspiration et nous entrons dans le bâtiment. Arrivés au deuxième étage, je retrouve mon père dans la chambre réservée pour ma mère le temps de son hospitalisation. 

— Bonjour fils, que fais-tu là ? Ta mère t'avait dit de ne pas venir aujourd'hui. Tu es aussi têtu qu'elle ma parole, prononce-t-il en lâchant un soupir de frustration. 

— Je sais papa, mais je ne pouvais pas l'écouter. J'ai fermé l'agence pour ce matin, expliqué-je avant de le prendre dans mes bras. 

— OK, vous me tiendrez compagnie, je me sentirais moins seul comme ça, m'annonce t-il rassuré.

Trois heures et vingt minutes plus tard, le néphrologue apparaît dans la pièce un sourire fier aux lèvres. Il nous explique que tout s'est bien passé, mais le plus dur reste à venir, son corps va devoir accepter cette transplantation. Le chirurgien nous rassure en détaillant la tonne d'examen que ma mère devra effectuer avant de quitter les lieux.
Vers treize heures, après un sandwich mangé sur le pouce, Swanne et moi restons silencieux en sortant de la clinique pour rejoindre la voiture stationnée sur le parking.

— Gareth, ça va ? Questionne ma princesse en m'obligeant à m'arrêter.

— Oui, ne t'inquiète pas.

— Sûre ?

— Ouais, je vais gérer, sourie-je afin de l'apaiser.

Je l'observe quelques secondes, elle hoche  la tête et nous reprenons notre trajet main dans la main en direction de la berline. Nous arrivons pile à l'heure pour ouvrir l'agence immobilière et commencer la première visite de l'après-midi. Mon père m'appelle vers seize heures pour m'annoncer que ma mère est réveillée et qu'elle vient de monter dans la chambre. Je suis soulagé et lui demande de l'embrasser de ma part avant de raccrocher. Vers dix-huit heures, avec Swanne, je me dirige vers la deuxième agence en voiture pour faire le point habituel.  Je sais que je n'en n'aurai pas pour longtemps, je propose donc à ma déesse de rester au chaud à l'intérieur du véhicule. C'est au pas de course que j'arrive devant le local, Charlotte m'ouvre puis regarde tout autour de moi, cherchant je ne sais quoi avant de fermer la porte à clé.

— Comment va Rose ? demande-t-elle. 

— Bien, répliqué-je méfiant.

— Très bien, tiens j'ai imprimé les chiffres du jour, dit-elle en se rapprochant dangereusement de moi pour me confier la feuille.

Je me retiens de lui balancer une réflexion n'aimant pas son changement de comportement. Je tapote des doigts sur le bureau et attends qu'elle veuille bien lâcher le papier. Charlotte en décide autrement, elle se penche en avant ses lèvres à quelques centimètres des miennes. Putain! Elle joue a quoi là? Je sens que je vais craquer et lui faire passer l'envie de me provoquer.
Elle se ressaisit suite au regard noir que je lui lance, puis me tend le document dont j'ai besoin pour le transmettre au comptable. Je me retourne et m'apprête à déverrouiller la porte, quand Charlotte m'interpelle, je me détourne les sourcils froncés et les bras croisés sur mon torse. Elle me gonfle Swanne m'attend depuis vingt bonnes minutes maintenant. 

— Qu'est ce que tu veux ? m'impatiente-je en tapant du pied. 

Charlotte s'avance et dépose sa bouche sur la mienne. Bordel ! Comment a-t-elle osé faire ça ?Je la repousse violemment en grognant, prêt à l'insulter mais une voix m'interpelle et je me détourne de l'allumeuse pour regarder la femme de ma vie. 

— Gareth... Murmure ma princesse, les yeux larmoyant. 

— Ce n'est pas ce que tu crois, crié-je en sortant en vitesse afin de la rattraper.

Malheureusement, je ne suis pas assez rapide que Swanne s'enfuit dans les rues de Bordeaux. Charlotte rit avant de balancer un bienfait salle garce, tandis que je cours rapidement et rattrape ma princesse in-extremis. Je reprends mon souffle tout en maintenant mon lien sur son poignet.

– Swanne... je te jure que je n'ai rien vue venir, je l'ai repoussé, m'expliqué-je essoufflé.

Elle fronce les sourcils, secoue la tête avant de prononcer ce que j'ai toujours eu peur d'entendre ressortir de sa bouche. 

— Tu n'es qu'un menteur en fait, tu en as bien profité pendant mon absence, hein ? Hurle t-elle en me poussant. 

— Non, putain ! Je ne t'ai pas trompé, je te le promets, Johan pourra même te le certifier, réponds-je calmement sentant mon pouls battre dans mes tempes. 

— Ne mêle pas ton frère à ça, tu n'es qu'un salaud, je n'arrive toujours pas à croire que je me sois autant fait berner. Je suis qu'une idiote, finit-elle de dire avant de se défaire de mon emprise.

— C'est faux bordel ! Il n'y a jamais eu que toi. Swanne je t'aime plus que ma propre vie, m'exclamé-je en désignant mon l'emplacement de mon cœur.

—  Tais-toi  ! Je ne veux plus t'entendre, éructe-t-elle en se maintenant contre un lampadaire.

Résigné je ferme ma gueule, le cœur battant à tout rompre et la boule au ventre. Mes membres tremblent en redoutant ce qu'elle pourrait m'annoncer. Je vois sa poitrine s'abaisser et monter rapidement avant qu'elle se passe une main sur son visage, puis d'une voix posée elle prononce ma sentence. 

— C'est terminé Gareth plus de retour en arrière cette fois-ci.

– Non, s'il te plaît écoute moi, m'approché-je à grand pas, attrapant son visage entre mes  mains et collant mon front au sien. Je t'aime, tu m'entends et enregistre le bien dans cette jolie tête. 

Je m'apprête à l'embrasser pour lui confirmer mes dires, mais Swanne se saisit de mes poignées avant de se détacher de moi. Elle ancre ses yeux larmoyant aux miens et m'achève sur place. 

— Je n'y arriverai pas à oublier Gareth, de savoir que tes lèvres ont touché les siennes, j'ai envie de vomir, renifle-t-elle en s'essuyant les joues.

— Je ne veux pas te perdre, murmuré-je la voix tremblante par l'émotion. 

—  Laisse-moi du temps, je ne sais plus ou j'en suis. J'ai besoin d'etre loin de toi pour réfléchir à ma décision finale, m'annonce t-elle en déposant un baiser furtif sur mes lèvres. 

Résigné, je n'ai d'autre choix que de la laisser s'éloigner à nouveau de moi. Pourtant son attitude me prouve que j'ai un infime espoir de pouvoir regagner son amour. Néanmoins, je dois m'occuper d'une personne en priorité, cette salope de Charlotte cherche les emmerdes et bien elle va être servie. Dépité et le cœur en miette, j'accompagne ma princesse dans le plus grand des silences chez Ingrid. Cette erreur de jugement m'a valu l'explosion de mon couple. Swanne quitte la voiture et claque la portière, sans me jeter le moindre regard. Je l'observe pénétrer chez sa grand-mère les larmes aux yeux et jure devant tous les saints, de la reconquérir et de la faire mienne pour l'éternité jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Fin de ce chapitre. 

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