Chapitre 21

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Swanne

Plus d'un mois s'est écoulé depuis mon arrivée à Denver et les emmerdes par-dessus le marché.
Blanche avait accepté mon retour à Bordeaux, pour vivre pleinement mon histoire avec Gareth. Cameron, était heureux et rassuré que son meilleur pote se pose enfin avec une jeune femme comme moi, malgré nos vingt ans d'écart. Sur le moment, j'étais sur mon petit nuage, mon billet de retour en main. Je n'avais rien révélé à Gareth pour lui faire la surprise. Mais, les ennuis ont pris le dessus la veille de mon départ. 

Mon petit frère Louis n'était toujours pas rentré d'une soirée, la veille de mon départ. Ce qui a surpris les membres de la famille, mais surtout nous a angoissé et effrayé qu'il ait pu avoir un quelconque accident. Mon cadet a toujours été le plus sage ainsi que le plus discret de nous deux. Louis a toujours prévenu pour ses retards ou ses absences. Sauf aujourd'hui et plus les heures défilent et plus mes entrailles se tordent de peur. Nous avons même appelé ses amis pour savoir s'il dormait chez eux, mais les réponses négatives que l'on nous donnait, accentuaient notre stress à tous.

Vers seize heures, ma tante Blanche a reçu un appel du commissariat central de Denver, pour signaler que mon frère était en cellule de dégrisement pour conduite sous emprise de stupéfiant et alcool. J'ai bien cru que mon monde allait s'écrouler. C'était tout bonnement impossible venant de la part de Louis. Immédiatement, après l'appel du sergent, j'ai suivi ma tante et nous avons récupéré mon frère dans un état minable. Ma colère mélangée à ma déception était telle que je lui aurais décoché une sacrée paire de claques pour lui remettre les esprits en ordre. Sur le chemin du retour, aucun de nous n'avons parlé. C'est une fois à la villa que nous avons exigé des explications et discuté avec Louis. Celui-ci s'est refermé comme une coquille d'huître, envoyant chier  tout le monde, avant de rejoindre en courant sa chambre.

Cameron, dépité, a contacté notre oncle Thomas qui nous a rejoint au plus vite afin de discuter avec son filleul, et surtout lui faire lâcher le morceau. Mais en vain, rien y a fait, mon frère a continué ses déboires, tous les week-ends, en rentrant ivre et défoncé, malgré l'interdiction de sortie. Il était tout simplement en train de détruire sa vie et ça me rendait malade. Nous ne savions même plus comment faire face à la situation. C'est avec regret que j'ai dû reporter mon départ, pour être présente auprès de mon petit frère. M'étant pour un temps indéterminé ma relation de côté avec Gareth.

Les jours passent et je deviens de plus en plus distante, j'appelle Gareth quand j'en ai l'occasion et je crains de finir par perdre, l'homme que j'aime. Néanmoins, mon frère reste ma priorité, au grand damne de Blanche et Cameron qui ne comprennent pas mon choix de cacher la vérité. Ce que ne savent pas mon oncle et la tante c'est que  Gareth doit gérer les agences de sa mère souffrante. Il a suffisamment de soucis pour que je lui en inflige un supplémentaire. Rose m'a promis de garder son fils à l'œil et je n'en doute pas.

Ce lundi matin de septembre, j'accompagne mon frère au Lycée, malgré sa réticence, mais nous ne lui laissons plus le choix, il ne veut pas suivre une thérapie. Alors chacun d'entre nous le surveillons au maximum, jusqu'à qu'il se confie par lui-même, mais il est aussi têtu qu'un mulet, un trait de caractère de notre père. Sur le trajet, je tente d'amorcer la discussion, mais en vain. 

— Swanne, arrête d'insister, m'annonce t-il le regard fuyard.

—  Mais merde à la fin! Arrête de jouer au con et admets que tu as besoin d'aide,nous sommes tous là pour toi. M'écrié-je ne comprenant pas son attitude.

— C'est faux, tu n'étais pas là quand j'ai eu besoin de ma sœur, tu batifolait avec Gareth. Alors fou moi la paix, tu veux. Éructe-t-il avant de soupirer. 

Merde ! Tout ça c'est de ma faute alors ? Pourquoi Louis ne m'a pas dit ce qu'il ressentait auparavant ?

Je  suis complètement sonnée et paumée par ses mots, les larmes s'écoulent de mes yeux, que je m'empresse d'effacer du revers de ma main. Je prends sur moi et surveille mon frère, qui se dirige vers une blonde décolorée, habillée dans une tenue assez vulgaire et qui inhale la fumée d'une cigarette. A son approche, Louis check deux mecs que je connais pas avant d'embrasser à pleine bouche la nana à l'allure louche. Je reste estomaquée car ce genre de fille n'a jamais intéressé mon frère. Est-ce que son changement de comportement serait lié à elle et aux gars qui l'entourent ? Je suis prête à descendre pour avoir une confrontation avec mon frère. Cependant, je laisse tomber pour ce matin, j'essaierai d'en savoir un peu  plus ce soir en venant le récupérer à la sortie de ses cours. 

Le reste de la journée, je la passe dans un état second, entre la cuisine et ma chambre. Je ressens le besoin de me retrouver dans les bras réconfortants de Gareth. C'est hésitante que je me saisis de mon portable pour l'appeler, j'avoue avoir peur de sa réaction quand il aura décroché. Le numéro composé, je patiente assise en tailleur sur mon lit. Une sonnerie, puis deux, trois et enfin, je peux entendre le timbre de sa voix qui me réchauffe le cœur. 

— Bonjour ma princesse, comment vas-tu ? 

— Ça peut aller et toi ? 

— Je vais bien, juste que tu me manques énormément ma douce. 

— Tu me manques aussi. 

S'il savait qu'à cet instant, j'aimerais tant être avec lui afin de tout oublier. Rien que d'y songer une larme s'échappe et roule sur ma joue. . 

— Swanne.. Qu'est-ce qu'il y a ? M'interroge t-il inquiet.

—  Rien, murmuré-je tout bas. 

— Princesse tu ne me la feras pas à moi,je te connais et au son de ta voix, je sais parfaitement que tu ne vas pas bien. 

— Je ne peux pas t'en parler pour le moment, désolée, énoncé-je avec des trémolos dans ma voix.

— Pourquoi te renfermes-tu de la sorte avec moi, que me caches-tu princesse ?

— C'est compliqué, je vais devoir te laisser. Je t'aime prends soin de toi à plus tard. 

— Swanne ne raccroche pas s'il te plaît, ça me rend fou, bordel ! 

— Gareth… C'est déjà assez compliqué comme ça, soupiré-je.

—  Est-ce qu'il y a un autre homme dans ta vie? 

Comment peut-il penser ou m'annoncer une telle chose ? Oui il y en a un et c'est mon frère, mais je veux pas le tracasser avec mes problèmes.

— Gareth, il n'y a que toi pour lequel mon cœur vibre, désolée de te faire imaginer d'autres scénarios. Sache que je t'aime et qu'il me tarde de te retrouver. Je  vais  te laisser, je dois partir récupérer les jumeaux. A plus tard, je t'aime.

— Ok à plus tard ma princesse. 

La communication rompue, je file dans ma salle de bain me nettoyer le visage, pour ne pas montrer ma tristesse. Je quitte ma chambre, rejoins au plus vite ma voiture, mets le moteur en route et pars en trombe récupérer Louis au lycée. 
Heureusement qu'il n'y a aucun agent de police sur la route, sinon j'étais bonne pour un sermon et une belle amende voir un retrait de permis.

Arrivée sur le parking, je remarque à nouveau la même fille que ce matin embrassant goulûment un jeune homme qui n'est autre que mon cadet. Je vérifie l'heure et remarque que j'ai dix minutes d'avance. Alors que fou mon frère à cette heure-ci dehors ? 

Furieuse, je klaxonne à plusieurs reprises pour qu'ils se détachent de cette poupée refaite. Pour seule réponse, j'ai droit à un beau majeur levé au ciel. Je serre la mâchoire, quitte l'habitacle en claquant la portière et marche rapidement vers le couple frère. Les deux tourtereaux ne remarquent toujours pas ma présence. Je décide qu'il est tant d'interrompre ce spectacle. Je me racle la gorge, pose une main sur l'épaule de mon frère, qui sursaute en m'apercevant, avant de m'agresser verbalement. Je me recule d'un bon et remarque que ses yeux sont dilatés et rouges. Ce n'est plus mon petit frère qui est en face de moi, mais à cet instant un inconnu. Louis tend une main tremblante vers moi pour s'excuser, mais je la frappe de toutes mes forces avec la mienne. Je me retourne et lui ordonne de se bouger le cul et de monter dans le véhicule. Il va devoir s'expliquer avec moi, mais en particulier avec ma tante.

Une fois qu'il s'est installé, j'enclenche la marche arrière et sort de ma place, les mains serrées sur le volant fixant la route. Je vois du coin de l'œil mon frère se masser les tempes et vois sa bouche s'entrouvrir et les mots franchissent enfin la barrière de ses lèvres.

— Je suis désolé, je n'aurais jamais dû te parler comme je l'ai fait, le pire, c'est que je t'ai fait peur et je le regrette, s'exprime t-il en s'effondrant en larmes. 

Ma gorge se serre et ma vue se trouble. Je ne peux pas conduire dans cet état, alors je me gare sur le bas côté de la route, détache ma ceinture et viens enlacer mon frère. Le réconfortant comme je peux, en lui caressant le dos. Il se détache progressivement de moi, me sourit avant de me remercier. 

— Louis, tu dois en parler, tu ne peux pas rester ainsi. Je ne supporte pas de te voir souffrir, m'exprimé-je en attrapant son visage de mes deux mains. 

— Je sais.. Répond-il en détournant son regard. 

— Alors fait-le, je resterai avec toi jusqu'à ce que je retrouve mon petit frère, le rassuré-je en essuyant une dernière larme qui roule sur sa joue.

Louis va devoir s'ouvrir et dévoiler ses souffrances, tandis que moi, je me tiendrais à ses côtés afin de le soutenir jusqu'à ce qu'il soit complètement rétablit.

Fin de ce chapitre.

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