Chapitre 20

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Gareth

Trois semaines que Swanne est retournée à Denver. Au début, tout se passait à merveille, on se contactait tous les jours, mais plus le passe et moins j'ai de ses nouvelles. Je me pose énormément de questions, comme me reviendra t-elle ? M'a t-elle remplacé dans les bras d'un autre ? 

Elle m'avait juré de discuter sérieusement avec Blanche pour revenir et emménager avec moi. Cependant, je ressens comme une drôle de sensation dans mon cœur, qui m'alerte, m'indiquant que ma princesse n'est pas prête à me rejoindre d'aussitôt. Ça me rend fou de ne rien savoir et tout particulièrement de ne plus être à ses côtés. Sa bonne humeur, sa beauté, son corps me manquent à un point inimaginable, si je le pouvais je laisserai tout en plan pour retrouver la femme que j'aime et obtenir une réponse sur ce qui la tient éloigné de moi.

Malheureusement, mes désirs sont illusoires,  il m'est impossible de quitter Bordeaux avec les deux agences immobilières à gérer. L'état de santé de ma mère se détériore et ça m'inquiète énormément. Les médecins lui font passer des examens plus approfondis et je flippe grave. Je n'en ai même pas parlé à ma princesse, pour ne pas la bouleverser, mais, bordel que j'aimerais que Swanne soit ici pour me rassurer et me cajoler dans ses bras.

Allez mec, ressaisis toi, ne perds pas confiance en toi et tu verras que tout roulera sur des roulettes. Je soupire de frustration, ingurgite ma dernière gorgée de café, puis me dirige à la douche pour me préparer. Une fois, mon costard cravate revêtu, je ferme mon appartement, rejoins le parking et démarre sur les chapeaux de roue. La journée a été merdique dans tous les sens du terme. Charlotte a recommencé ses avances depuis peu en apprenant le départ de Swanne, par l'un des employés de ma mère. J'ai dû la repousser en permanence, lorsque son corps venait frôler le mien et que dire des acheteurs, et bien...ils étaient tous chiants. 

Vingt heures, je respire à nouveau en pénétrant dans le salon. Je m'installe confortablement sur le canapé et savoure une bonne pizza lorsque mes pensées m'emmènent vers la seule femme qui fait vibrer mon corps, ma princesse. Rien qu'en me remémorant nos moments intimes, des frissons courent sur ma peau et une bosse déforme mon pantalon. Bordel! Même absente, Swanne réussie à me faire bander, je vais être bon pour une douche bien froide afin de calmer cette tension sexuelle qui grandit pour elle. 

Allongé dans notre chambre, j'allume la télé  et zappe sur toutes les chaînes, mais aucune émission ne m'interpelle, alors je laisse le documentaire animalier sur les requins, pour trouver le sommeil. Je ne tarde pas à cligner des yeux prêt à rejoindre Morphée, quand la sonnerie de mon téléphone retentit, me faisant sursauter de peur sous les draps. Je me saisis de l'objet et m'empresse de le déverrouiller en voyant le prénom de mon ange apparaître à l'écran.

— Bonjour ma douce. 

— Bonsoir Gareth, comment vas-tu ? 

—  Bien, mais tu me manques princesse. 

— Toi aussi, tu me manques amour.

Alors pourquoi tu n'es pas là à mes côtés? Ai-je envie de crier.

— Tu as parlé à Blanche ? 

— Non pas encore, souffle-t-elle d'une voix terne.

Bon sang, elle va me lourder c'est certain et je ne le supporterai pas la preuve en est je rage contre elle au téléphone.

— Swanne qu'est ce que tu me caches à la fin? 

— Rien, je te le promets, je voudrais tellement que tu sois là, soupire t-elle avec peine.

Ressentir sa douleur me fend le cœur en deux. Pourquoi devons- nous être séparés de la sorte à chaque fois que le bonheur nous ouvre les bras ? 

— Bientôt ma douce on se retrouvera, la rassuré-je. 

— Gareth...j'ai tant besoin de toi, s'effondre-t-elle en larmes. 

Oh non mon ange, ne craque pas, car là tu me mets dans une situation inconfortable. Je suis tiraillé entre les deux femmes que j'aime le plus au monde et je ne peux résoudre que le problème de l'une pour le moment, ma mère.

— Swanne, qu'est ce qui te retient de revenir à Bordeaux ? L'interrogé-je le palpitant pulsant à vive allure.

Après quelques secondes de silence qui me semble, une éternité, Swanne finit par se confier sans en dévoiler plus que nécessaire.  

— Je ne peux pas revenir Gareth, pas avant quelques mois, une personne qui compte énormément a besoin de moi.

— Qu'est-ce que tu insinues par là ? 

—  Tu as parfaitement compris, je suis désolée, je dois te laisser ma tante m'appelle. À plus tard et n'oublie pas que je t'aime. Bisous. 

— Swanne ! Hurlé-je à travers le combiné, mais il est déjà trop tard car la tonalité Mme répond à sa place.

La communication terminée, c'est les mains tremblantes que je me frotte le visage, avant de balancer le téléphone de colère. Bon sang, que vient-il de se passer ? Et qui est cet inconnu pour qui elle doit rester? Putain j'ai besoin d'air, si je reste ici, je vais peter un fusible et tout défoncer. Je m'expulse de la couette, enfile à la va vite un jogging et pars me dégourdir les jambes afin d'oublier cette conversation. Je cours depuis je ne sais combien de temps, sans réussir à effacer de mon crâne ses questions qui tournent en boucle. Elle m'a dit m'aimais, alors pourquoi je ressens ce point compressible dans ma poitrine ? Fais chier! Crié-je en direction du ciel, avant de ralentir ma cadence. La tête basse, je marche vers le hall lorsque je percute de plein fouet une personne, qui me retient par les épaules et prononce mon prénom.

— Gareth, je venais te voir justement, m'annonce mon frère. 

Je relève ma tête et essaye tant bien que mal de redresser mon corps endolori par la souffrance. 

— Putain de Merde! Tu as vu ta tronche? S'exclame t-il en m'examinant de la tête aux pieds

— Non, rétorqué-je haletant.

— Bon sang mec t'es livide qu'est qui se passe ? Raconte, parce que là franchement tu me fais peur.

Et à cet instant, sans le vouloir, je m'effondre en larmes dans les bras de Johan, qui me serre dans les siens en tapotant mon dos 
Je retrouve contenance après quelques minutes et m'excuse auprès de mon cadet. 

— Gareth...

— Je crois que je suis en train de perdre Swanne.

Mon frère me regarde éberlué, secoue sa tête et me propose de m'accompagner pour en savoir plus. Je refuse de retourner chez moi, alors nous prenons son véhicule et mon frère m'emmène dans un bar-karaoke. Devant la devanture mes nerfs se relâchent et j'explose de rire. 

— Hors de question, je n'ai plus l'âge pour ça, dis je en pointant l'enseigne.

— Arrête tes conneries et de toute façon, je ne te laisse pas le choix, m'avertit-il en me poussant. 

Je rumine tout ce que je peux  mais une fois à l'intérieur, je découvre un endroit sympathique et des personnes de tout âge confondus. Nous nous installons à une table disposées de banquette de couleur noir et rouge. Je détaille la salle où l'ambiance est bonne enfant, les rires des groupes d'amis se mêlent au son des chansons diffusées sur un grand écran et un petit sur la scène situé à quelques mètres de nous. Johan lève la main vers une serveuse plutôt mignonne qui vient  à nous pour prendre nos commandes. 

Une fois fait, elle revient avec un verre de whisky et une bière. J'ingurgite la première gorgée pétillante d'alcool, quand Johan me pose la question que je redoutais. Je lui explique la raison de mon état et un air de surprise se dessine sur son visage. Il me demande ce que je compte faire pour remédier à tout ça, mais je n'ai aucune réponse à lui apporter. Après trois bières et un sacré fou rire, nous quittons le karaoké et déambulons dans les rues de Bordeaux. 

Mon cadet ne tenant pas trop sur ses jambes, se fait bousculer par un groupe de jeunes qui ne se retournent même pas pour s'excuser. Je bous intérieurement et les interpelle, malgré le désaccord de mon frère. 
Une violente bagarre explose entre nous après le premier poing parti de nos assaillants. Parfait j'ai besoin de ça pour extérioriser ma colère. Les coups pleuvent de tous les côtés, mais c'est la voix grave d'un habitant qui met un terme à notre affrontement en nous menaçant d'appeler les flics. Nous nous éparpillons et reprenons chacun notre route. C'est la lèvre fendue et l'arcade sourcilière légèrement ouverte que je rentre avec Johan à mon appartement, une bonne demi-heure plus tard. Je regarde l'état physique de mon frère, qui vraisemblablement est le même que le mien. Nous nous désinfectons mutuellement et nous passons de la glace sur le visage. 

Notre mère va nous tuer quand elle verra ses deux fils dans cet état dans quelques heures, pour le repas de famille quotidien du dimanche. Je propose à mon frère de rester coucher et de prendre la deuxième chambre. Il se relève avec difficulté en se touchant les côtes. Je l'observe prêt à me redresser pour l'aider, mais il me fait signe que non de la tête et emprunte le couloir qui le mène dans la chambre d'ami.

Je reste seul un moment dans l'obscurité du salon, assis sur le canapé les coudes posés sur mes genoux et ma tête entre mes mains. 
Qu'est-ce qu'il m'a pris, je n'ai jamais été violent, mais cette nuit pourtant m'a prouvé le contraire. Je vois apparaître devant mes yeux le visage de Swanne qui me sermonnerait face à mon visage tuméfié. De tristesse et de rage, je propulse tout ce qui se trouve sur la table basse au sol du revers de ma main, avant d'essuyer les larmes qui s'écoulent de mes yeux. Elle me manque, putain ! Jamais une femme n'avait réussi à me faire pleurer, pourtant avec elle tout à toujours été différent. C'est dans un dernier râle de souffrance que je me lève et pars m'écrouler sur mon ou plutôt notre lit, en m'allongeant de son côté, reniflant son odeur qui n'est plus perceptible.

Fin de ce chapitre.

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