Chapitre 8

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Swanne

Un mois s'est écoulé depuis mon arrivée à Bordeaux et tout se passe à merveille. Ma grand-mère est géniale, compréhensive, à l'écoute .On s'entend très bien malgré  les années qui nous ont séparé. J'ai repris les cours à la fac depuis quelques semaines, je me suis fait de nouveaux amis dont un en particulier, Greg ma bouffée d'oxygène quotidienne. C'est un très bel homme, blond aux yeux marron, il a tout pour plaire avec son corps d'athlète, mais il est gay ce que je regrette parfois. Je suis persuadée qu'il aurait pu me faire oublier Gareth, qui envahit mon esprit chaque jour qui passe.

Aujourd'hui, encore, j'ai pensé à lui à ses yeux verts et son sourire, il me manque à un point que je ne saurais décrire. Greg en voyant mon air peiné sur mon visage m'a proposé ce soir de faire un resto, pour me changer les idées. 

Dix neuf heures, mon pantalon skinny noir, mon pull blanc revêtus, je file à la salle de bain brosser ma crinière et me mettre une petite touche de maquillage avant de me chausser d'une paire d'escarpin. Je quitte la maison pour rejoindre Greg aux alentours de vingt heures. J'arrive vingt minutes plus tard devant le Break où nous avons rendez-vous. Quand mon ami me voit, il me fait un signe de la main et s'avance jusqu'à ma hauteur, il m'embrasse sur la joue et nous pénétrons dans l'enceinte.

À l'intérieur, tout a été fait pour créer une ambiance chaleureuse, les petites tables de formes rectangulaires sont recouvertes de nappes grises assorties à la teinte des murs de couleur prune avec des liserets de couleur doré. Cet endroit respire la modernité tout comme la musique de fond qui sort des petites enceintes dissimulées dans les quatre coins de la salle. Greg n'a pas tort, cet endroit est cosy et chic à la fois.

Installés confortablement à notre table, nous consultons le menu et décidons de prendre un apéritif avant l'arrivée de nos plats. 
Le repas se passe bien, nous discutons de nos cours et des greluches qui sont dans les amphis avec nous tout en dégustant les mets qui nous ont été servis. À la fin du repas, Greg part aux toilettes me laissant quelques minutes seule. En l'attendant, je fais un petit tour d'horizon de la salle, lorsque mon regard est attiré sur une personne que je reconnaîtrais entre mille. Ma bonne humeur s'estompe et c'est angoissée que j'observe l'homme qui ouvre la porte battante, Gareth pénétrer dans le restaurant seul. Je soupire de soulagement et reporte mon attention sur Greg qui m'interpelle.

— Swanne tout va bien ? Me demande t-il l'air inquiet. 

—  Euh.. Oui désolée, ça va, pourquoi ?

— Ça n'a pas l'air pourtant tu es devenu toute blanche d'un coup. 

— Si,si, je t'assure que tout va bien, prononcé-je en m'essuyant la bouche avec ma serviette. 

Nous continuons à discuter, mais mon attention reste attirée par l'homme assis au comptoir une bière à la main. Gareth est somptueux avec son jean et son pull col en v, moulant à merveille son torse. Il sourit à l'homme qui se trouve face à lui et mon cœur bondit de joie en quand j'imagine être à la place du barman.

— Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? Me questionne Greg en se retournant vers le comptoir du bar.

— Je ne vois pas ce que tu veux dire, m'exprimé-je en sentant mes joues chauffer.

— Attends, tu es en train de mater le mec au pull bleu marine ?

Je hoche la tête et camoufle mon visage rougit avec mes mains. 

— Ok, j'ai ma réponse et je dois reconnaître qu'il est canon pour son âge, j'en ferai bien mon quatre-heures. 

— Mais, tu n'en feras rien, car d'une il n'est pas du même bord que toi et de deux c'est mon parrain, m'expliqué-je d'un ton agacé.

Greg me regarde avec des yeux ahuris avant de vouloir savoir pour quelles raisons, je lui ai parlé de la sorte. Je lâche un soupir de frustration et lui raconte mon histoire et les sentiments que je ressens envers Gareth. Mon ami me fixe effaré avant de hocher de la tête et de me dire qu'il comprend mieux mon changement d'attitude. Il me propose de partir pour me changer les esprits. Une fois l'addition réglée, Greg me tient par la taille et dépose un baiser sur ma tempe, il me  murmure que Gareth vient de se retourner à notre sortie et qu'il semble très énervé. Mon cœur à cette annonce bondit dans ma poitrine satisfait de la réponse que Greg vient de me communiquer.

De retour chez ma grand-mère, je pars me démaquiller et me laver les dents avant de revêtir ma nuisette. Dans ma chambre, je saute sur mon lit, heureuse d'avoir éventuellement rendu jaloux Gareth. Je ferme les yeux et ne tarde pas à m'endormir dans le confort moelleux de mes draps. 
Le week-end est passé extrêmement vite entre mes révisions, le ménage et quelques courses. En ce dimanche soir, je stresse énormément, demain commence mon premier jour de stage à l'agence immobilière.  J'espère que je serai à la hauteur et pour ça  je dois déjà faire une bonne impression par ma tenue. Pendant plus d'une heure j'ai tout essayé: jupes, chemisier avant de reporter mon choix sur un pantalon et veste assortie noire avec un chemisier bleu pâle. Je dépose mes vêtements sur un cintre avant de m'allonger pour rejoindre les bras de Morphée. 

Réveillée par le bruit assourdissant de mon réveil, je me redresse tout en m'étirant, file à la douche, m'habille, me maquille légèrement et attache mes cheveux en une queue-de-cheval. Je rejoins Ingrid dans la salle à manger puis prends mon petit-déjeuner. 

— Bien dormie ma puce ? 

— Oui, réponds-je légèrement angoissée. 

— Tout va bien se passer ma chérie, s'exprime ma grand-mère d'une voix bienveillante.

— J'espère, mais j'appréhende quand même, prononcé-je en me relevant pour lisser mon pantalon. 

Ingrid sourit, me serre dans ses bras en me stipulant que c'est tout à fait normal. Je quitte la maison vers huit heures et quart, ayant plus d'une demi-heure de transport en commun. J'arrive devant l'agence dix minutes en avance et piste avec impatience la venue de Rose, la mère de Gareth qui a accepté de me prendre en stage. 
Neuf heures pile, toujours aucune trace de Rose, je vérifie ma montre quand un homme en costard cravate s'avance vers moi, il n'est plus qu'à quelques centimètres et mon cœur s'emballe. Impossible ce ne peut pas être lui. 
Pourtant, c'est bien mon parrain qui se rapproche le sourire aux lèvres.

— Bonjour, Swanne, alors c'est toi la stagiaire, je suppose ? Déclare-t-il en me fixant droit dans les yeux. 

— Bonjour, Gareth, et oui, murmuré-je en baissant la tête gênée.

— Bien dans ce cas, entre, nous allons faire un point rapide avant de partir pour la première visite, m'annonce t-il d'un ton glacial.

J'exécute son ordre en étant perturbée par sa prestance et son comportement envers moi. Je conçois qu'il doit être déçu de sa filleule, voir même dégoûté qu'elle puisse éprouver des sentiments pour lui, mais ce n'est pas une raison valable pour se comporter comme un con.

Une fois à l'intérieur, j'écoute et note chacune de ses recommandations tout en évitant son regard. À plusieurs reprises, je l'entends se racler la gorge afin que je puisse relever la tête. Pourtant je n'en fait rien et Gareth finit par se lever de son fauteuil et se rapprocher de moi. Il se penche à mon niveau et m'oblige à le regarder en posant sa main sur la mienne.

— Écoute, on ne va pas s'éviter ainsi pendant ton mois de stage. On oublie tout ce qui s'est passé à Denver et on repart à zéro, qu'est-ce que tu en dis ? 

Je hoche la tête pour acquiescer, mais je reste quand même surprise et déçue, qu'il veuille tout oublier. Après tout, c'est Gareth, l'homme qui cache ses émotions. 

Neuf heures et demi, nous quittons l'agence direction la rive droite de Bordeaux pour la première visite. Le silence règne en maître dans la voiture, aucun de nous ne parle. Je suis soulagée quand il se gare et que nous quittons l'habitacle. Je suis ses pas, toujours silencieuse, observant les lieux qui nous entourent. Nous arrivons devant une échoppe en pierre où deux couples nous attendent. Nous les saluons avant de faire visiter la maison. La visite dure une heure, je note avec précaution chaque mot que  Gareth prononce et j'avoue que c'est un excellent vendeur.

Nous sommes sur le trottoir en train de marcher pour rejoindre la voiture, Gareth est devant lorsqu'il s'immobilise pour je ne sais quelle raison, je n'ai pas le temps de réagir et ralentir ma cadence que je le percute de plein fouet en m'entravant en prime avec un pavé. Je bascule vers l'avant et tente de me rattraper à un objet avec mes mains, lorsque deux bras ferment et muscler m'enveloppe dans leur étaux pour me maintenir debout. Je relève la tête pour remercier mon sauveur qui n'est autre que, Gareth.

— Swanne est ce que ça va ? Demande-t-il inquiet. 

— Oui, merci, murmuré-je en m'écartant de lui.

Je l'entends marmonner dans sa barbe et  sans même m'en rendre compte, je me retrouve à nouveau dans ses bras musclés, ma tête posée contre son torse. Un frisson exquis me parcourt l'échine, lorsqu'il caresse mon dos du bout des doigts tandis que mon cœur bat à vive allure. Néanmoins tout a une fin et Gareth rompt le contact en me regardant droit dans les yeux.

— Ça m'avait manqué de ne plus t'avoir dans mes bras, tu sais, m'annonce t-il en s'éloignant pour reprendre son allure.

A moi aussi si tu savais me parlé je à moi même, en le rattrapant pour marcher à ses côtés en silence.

—  Bon sinon raconte moi tout depuis ton arrivée, car ma filleule est une vilaine jeune femme qui ne m'a pas donné une seule fois de ses nouvelles à son parrain.

J'esquisse un sourire gêné et lui conte ma nouvelle vie auprès d'Ingrid, mes études à la fac et ma rencontre avec Greg, sans trop rentrer dans les détails. J'aime rester mystérieuse ce qui n'est pas au goût de Gareth, qui n'a pas l'air d'apprécier certaines de mes paroles vu son regard emplit de colère.  Serait-il possible qu'il soit jaloux? J'aimerais bien être dans sa tête pour le savoir. Une fois installés dans la berline, Gareth met le moteur en route et nous roulons direction l'agence. Le temps du trajet je lui pose à mon tour des questions et un semblant de notre complicité renaît. J'apprends que Rose a fait un malaise pendant son voyage organisé dont je n'étais pas au courant et qu'il est arrivé samedi matin à Bordeaux pour la remplacer quelque temps. De retour au bureau, Gareth passe de multiples appels auprès des clients qui ont laissé des messages sur le répondeur. 

La journée s'est écoulée rapidement, je n'ai même pas vu le temps passé. Vers dix-sept heures, Gareth m'autorise à quitter le local. Il doit se rendre à la deuxième agence pour faire le point. Je m'apprête à sortir, quand il m'intercepte en me retenant par le poignet, je me retourne et le fixe surprise par cette intervention.

— Désolé, mais j'ai juste oublié de t'informer que nous avons une discussion à terminer  datant de plus d'un mois. Quand tu auras du temps à m'accorder, j'aimerais qu'on en parle ensemble, tu veux bien ? s'exprime t-il en déposant un baiser sur ma joue. 

Euh, non car c'est la loose totale et que je suis à deux doigts de m'évanouir face à ton regard de braise. Pourtant contre toute attente, je hoche la tête lui donnant ainsi mon aval. 

Putain, qu'est-ce que tu viens de faire là ? Tu n'es vraiment qu'une idiote, me sermonner-je en soupirant à plusieurs reprises. En même tant je ne m'attendais pas à ce qu'il remette le sujet sur le tapis. Comment vais-je faire maintenant ? Gareth m'obligera à lui révéler les raisons de mon éloignement et là réellement je suis dans la merde jusqu'au cou. Je dois trouver une solution et pour cela rien de mieux que d'appeler Greg et en parler à ma grand-mère, qui je l'espère sauront me conseiller et me guider.

Fin de ce chapitre.

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