Chapitre 7

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Gareth

Deux semaines que je suis parti, laissant derrière moi mes amis et mon pays. Tout comme ma princesse, je ressentais le besoin de m'évader et de réfléchir à ces quelques mois écoulés. Après avoir visité pendant une semaine le Maroc et l'Italie où je me suis promis de revenir accompagné, pour faire découvrir les somptueux décors et paysages de Venise et de Marrakech. Je suis en partance pour mon prochain périple l'Espagne, en compagnie d'un groupe de personnes âgées. Je soupire de désolation, franchement quelle idée m'est passée par la tête pour faire ce voyage de groupe. Je ne pourrais pas y répondre de suite mais une chose est sûre c'est que découvre de nombreux pays et des cultures différentes tous les trois jours. Je regarde la programmation du jour avant notre atterrissage et découvre que nous faisons escale à Madrid. J'en connais une qui aurait été heureuse de m'accompagner, malheureusement elle s'est enfuie loin de moi. Allez mec ressaisis toi un peu et pense à ta future visite.

Une fois nos bagages en main, nous montons dans le bus direction l'hôtel pour déposer nos bagages avant de repartir à l'assaut de Madrid. Une heure que nous déambulons à petit pas dans le centre- ville en s'arrêtant devant chaque boutiques de luxe. Je commence sérieusement à en avoir ras le cul, et en prime mes pensées repartent vers Swanne. Je l'imagine sourire et me tirer par la main avant de sautiller un peu partout devant tout ce luxe et la beauté des lieux. Ce qui me fait rire comme un con sous le regard stupéfait des passants. Je me sermonne intérieurement pour oublier ce rêve inconcevable en sa présence. Mais, bordel elle me manque à un point inimaginable, même mon cœur se tord de douleur de ne plus la voir à chaque seconde , chaque minute, chaque heures et chaque jours qui passent. J'ai vraiment été aveugle de ne rien avoir vu auparavant. Aujourd'hui, je le regrette amèrement de l'avoir peut-être perdue définitivement. J'attrape sa lettre qui me suit partout, dans ma poche de bermuda et la frôle du bout des doigts, tel un trésor inestimable qui pourrait m'être ôter à tout moment.

Vers midi, Mark, notre guide touristique, nous emmène vers une auberge pour nous restaurer avant de partir découvrir les monuments les plus réputés de la capitale espagnole. Une fois la paella engloutie, notre groupe quitte ce petit restaurant chaleureux pour continuer notre excursion direction le palais royal. J'observe les bâtiments en pierre et la verdure qui se dessine sous mes yeux, quand je suis interrompu dans ma contemplation, par la sonnerie de mon téléphone. Je regarde l'appelant et décroche rapidement.

-Bonjour, papa, comment vas-tu ?

- Pas bien mon fils, soupire t-il.

Le ton de sa voix m'inquiète, c'est rare quand mon père m'appelle. C'est plutôt ma mère que j'ai le plus souvent au téléphone.

- Que se passe t-il ? Tu es malade ? Un soucis financier tu sais que tu peux me demander de l'aide?

- Gareth, me coupe-t-il, c'est ta mère, elle a fait un malaise et elle est à l'hôpital.

A cette énoncé mon cœur loupe plusieurs battements.

- Attends, quoi maman est à l'hôpital, c'est bien ce que j'ai entendu ?

- Oui, Gareth.

- Putain de merde! m'écrié-je en me frottant les yeux fatigué par tout ce qui me tombe sur la tronche.

- C'est le cas de le dire, cependant d'après les médecins il n'y a rien d'alarmant. Elle a uniquement besoin de repos pour éviter le surmenage.

- Ah tu me rassures là, réponds-je en reprenant mon souffle.

- Néanmoins, pour que ta mère puisse se reposer, il nous faut une personne compétente pour gérer les agences immobilières et...

- C'est bon papa j'ai compris, Johan ne peut pas s'en occuper, donc il ne reste que moi.
Écoute, je suis en Espagne, je vais voir avec mon agence de voyage à écourter mon séjour pour rentrer au plus vite à Bordeaux.

- Merci, Gareth, j'attends ton retour.

- D'accord, à très vite et embrasse maman de ma part.

La communication terminée, c'est le moral au plus bas que je termine cette journée.
Décidément, rien ne va en ce moment dans ma vie, d'abord ma princesse qui s'exile et ensuite ma mère. De retour à l'hôtel, je me rends dans la chambre de Mark pour voir les modalités d'annulation du reste de mon séjour. Il m'informe que je dois contacter l'agence de voyage par laquelle je suis passé et voir directement avec eux. Je le remercie avant de rejoindre mon antre pour passer le coup de fil. Malheureusement, ce n'est pas aujourd'hui que je pourrais les avoir en ligne vu l'heure. Je lâche un soupir de frustration avant de prendre mes affaires pour prendre une bonne douche afin d 'évacuer tout ce stress engrangé.

Réveillé par le réveil que j'avais programmé à trois heures du matin, je me lève légèrement déboussolé avant de me diriger vers la salle de bain et me passer un coup d'eau sur le visage. Je m'installe confortablement sur mon lit puis appelle l'agence de tourisme. Après trois tonalités, une voix féminine décroche et j'explique ma situation sans trop rentrer dans les détails.

La personne m'explique qu'il n'y a aucun souci, par contre mon voyage ne pourra pas être remboursé, chose à laquelle je m'attendais et dont je me fou royalement. L'opératrice me propose de réserver une voiture et un billet d'avion pour rejoindre la France dès demain, j'accepte immédiatement son offre et la remercie. Je repars me coucher quelques heures, avant de me préparer pour une nouvelle journée dans les rues madrilènes qui je l'espère changera mes esprits. De retour à l'hôtel, Mark vient me trouver afin de m'annoncer qu'il a bien reçu le mail, pour l'annulation de mon séjour ainsi que toutes les démarches à suivre pour mon départ. Je boucle ma valise et range mes emplettes dans mon sac de cabine avant de prévenir mon père de mon arrivée imminente.

****************

Dans l'avion à destination de Bordeaux qui vient d'atterrir, c'est angoissé et stressé que je retrouve mon père à l'aéroport. Je le prends dans mes bras après plus d'un an sans l'avoir vu et me renseigne sur l'état de santé de ma mère.

- Ta mère, va mieux, mais elle reste encore fatiguée, me répond-il un sourire rassurant sur ses lèvres.

J'acquiesce d'un signe de tête gardant le silence. Le trajet jusqu'à la maison de mes parents se fait dans la bonne humeur. Mon paternel gare la berline et une fois le moteur éteint, je quitte le véhicule pour me saisir de mes bagages. Devant la porte d'entrée ma mère m'accueille les yeux larmoyant et le sourire aux lèvres, malgré ses traits tirés et la fatigue lisible sur son visage.

- Bonjour maman, la, salué-je en l'embrassant et la serrant dans mes bras.

- Bonjour mon chéri, comment vas-tu ? Demande-t-elle en m'examinant sous toutes les coutures.

- Bien et toi ? Questionné-je en l'emmenant
s'asseoir sur le canapé.

- Je vais beaucoup mieux, me rassure-t-elle en me caressant la joue d'une de ses mains tremblantes.

Tout comme moi, maintenant que je me trouve à ses côtés, car sans le savoir elle m'apporte tout le réconfort dont j'ai besoin. Je lui souris et l'enlace avec force pour lui prouver tout l'amour que je lui porte. Ce moment de pur bonheur est interrompu par mon père, qui nous propose de venir nous installer à table. Tout le long du repas, nous parlons de ma carrière au sein de la NFL et d'une personne qui, à l'annonce de son prénom, me fait changer rapidement d'humeur. Putain ! Je me répète encore et toujours mais ma princesse me manque. J'aimerais tant avoir de ses nouvelles et entendre sa voix douce et joyeuse, mais cela est impossible, Swanne a besoin de temps.

- Gareth... Chéri tout va bien ? M'interroge ma mère le visage inquiet.

- Oui, ça va, je suis légèrement fatigué par le voyage, la rassuré-je en souriant.

- Dans ce cas, va te reposer et nous discuterons ensemble plus tard de mon remplacement au sein des agences immobilières.

J'acquiesce, quitte la table, débarrasse les couverts avant d'embrasser mes parents et de retrouver ma chambre d'ado.
Allongé sur le matelas, j'observe les nombreux trophées qui sont rangés sur les étagères, quand un souvenir ressurgit de ma mémoire.

- C'est une fille, nous annonce Noah fier comme un paon en quittant la salle d'accouchement.

Nous venons tous le féliciter avant de nous avancer dans la chambre pour voir cette petite merveille. Lorsque je pénètre dans la pièce, un petit corps frêle, rosé et endormi se trouve dans les bras de sa mère.

- Les gars, je vous présente Swanne, s'exclame Noah en prenant son bébé dans ses bras.

Sa fille se réveille puis s'agite dans les bras de son père, il s'apprête à la rendre à sa femme Louanne. Mais mon timbre de voix résonne dans la chambre.

- Est-ce que je peux la prendre ? Demandé-je encore surpris de mon intervention.

-Bien sûr, me répondent Louane et Noah.

Noah dépose délicatement Swanne dans les bras et mon cœur bondit de joie, sans que j'en comprenne la raison. Cette petite fille, à peine âgée de quelques heures, me procure un apaisement total. Un lien se créé entre elle et moi, au moment où elle ouvre ses petits yeux. Durant ces quelques secondes, j'ai eu l'impression qu'elle me comprenait et lisait en moi.

Au fur et à mesure des années, notre lien s'est renforcé, jusqu'à ce que l'amour prenne le dessus sans même que l'on s'en rende compte avant de venir nous briser.

Vers seize heures, je retourne auprès de ma mère et vois avec elle les modalités pour son remplacement. Elle m'informe que je dois accueillir une petite stagiaire, dès lundi matin à l'agence du centre-ville et qu'elle devra me suivre dans chacun de mes déplacements. A ce que j'ai compris, c'est une étudiante en commerce. La fin de l'après-midi se passe à voir les différents contrats de vente et de location puis le planning des visites.

Après le dîner, je pars en ville retrouver mon petit frère Johan dans son restaurant qui m'accueille les bras ouverts. Assis au comptoir, je savoure une bière en pression, quand il me semble reconnaître une personne à une table à quelques mètres. Lorsqu'elle se lève, mon cœur flanche, je ne pensais certainement pas la voir ici. Swanne est magnifique, ses longs cheveux châtains flottent à chacun de ses mouvements, provoquant des frissons qui transpercent la moindre parcelle de ma peau. Je m'apprête à aller la rejoindre, quand je suis interrompu dans mon élan par l'arrivée d'un jeune homme brun qui s'avance vers elle. Il passe son bras autour de sa taille et dépose un baiser sur sa tempe. La jalousie s'infiltre dans mes veines en apercevant la scène qui se joue devant mes yeux. Je m'empare de ma bière, l'enquille en un temps record et quitte le pub devant les yeux effarés de Johan. Une fois à l'extérieur, je me dirige à grand pas vers la voiture de mon père. À l'intérieur de l'habitacle, je frappe le volant de plusieurs coups de poings afin d'évacuer la colère et la déception qui me tordent le bide. Je n'arrive tout simplement pas à accepter que Swanne ait pu m'oublier, en si peu de temps, alors que je ne cesse de penser à elle. Mon calme retrouvé, je rentre au bercail plus que déterminé à l'effacer définitivement de ma mémoire.

Fin de ce chapitre.

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