Chapitre 5

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Gareth

Non, mais quel con ! Pourquoi avons-nous fait l'amour avec Beth dans le salon ? Tu voulais l'oublier avec une autre et résultat Swanne t'a vu nu et en pleine action. De colère, je frappe le comptoir, j'aurais dû y penser ma princesse à le double de mes clés. Tôt ou tard, ça devait arriver qu'elle me surprenne dans les bras d'une de mes sexfriend. Le pire c'est produit quand je me suis redressé et aperçu les larmes qui devalaient ses joues, mon cœur c'est serré avant de faire une chute vertigineuse vers mes pieds . Je me suis empressé de me vêtir le plus vite possible pour la rattraper, laissant ma conquête nue comme un ver sur le canapé.

Au loin je l'ai aperçu, j'ai accéléré ma foulée pour être à sa hauteur. Je suis arrivé in-extremis quand son pied à taper une racine d'arbre lui évitant ainsi une chute. Mon bras s'est enroulé autour de ses hanches, afin de la ramener contre mon torse, lorsque son dos à percuter mon corps un courant électrique a traversé tout mon être. Mon cœur s'est emballé à son contact, c'est simple je ne voulais plus la lâcher, mais Swanne s'est détachée de mon emprise et une sensation de vide s'est installée en moi.

Je l'observe, la détaille de la tête aux pieds, elle est magnifique, même en cet instant où sa colère surgit à mon encontre. J'admets amplement la comprendre, moi-même, je n'aurais pas accepté de la voir dans une position indécente avec un autre homme. Je me secoue mentalement car je n'ai pas le droit d'éprouver de tels sentiments à son égard. Pourtant le plus dur reste à venir, lorsqu'elle m'annonce ne plus jamais vouloir me revoir, ses mots résonnent dans ma tête tandis que ma colère grimpe à vive allure. Je n'ai pas le temps de rétorquer que Swanne s'éloigne de moi, brisant notre lien et mon organe vital.

Je reste planté là, comme un con sur le trottoir, analysant ce qu'elle vient de me dire tout en la regardant partir s'en pouvoir réagir. Alors qu'au final, je ne souhaite qu'une seule chose la rattraper, l'embrasser et la sentir frémir au creux de mes bras en lui faisant l'amour.

Putain, arrête de disjoncter Gareth, c'est ta filleule, la fille de ton pote décédé !

Je reprends mes esprits lorsqu'une de mes voisines klaxonne arrivé à ma hauteur. Et merde, c'est vrai que je suis sorti qu'avec un bas de survêtement. Je reviens sur mes pas et retrouve Beth toujours allongée sur mon sofa, aguichante à souhait, elle se lève puis se frotte à moi tel un chat désireux d'avoir une caresse. Malheureusement pour elle, je n'en ressens plus l'envie et lui demande de quitter les lieux.

Seul, dans ma chambre, je visualise ma dispute avec Swanne. Elle est devant moi en larmes, un air dégoûté sur son visage de poupée et ses paroles blessantes. Je me déteste de lui avoir fait du mal et c'est à cet instant que je pense comprendre. Ce pourrait-il que Swanne ait des sentiments envers moi? Je dois en avoir le cœur net, avant son départ. Une discussion va s'imposer entre elle et moi, qu'elle le veuille ou non. Elle ne m'échappera pas sans m'avoir dit la vérité et quels sont les motifs qui la poussent à quitter le pays. Je jure que
demain matin, j'irai la chercher pour qu'on en discute tous les deux.

**************

Devant la porte de la villa de Blanche et Cameron, j'hésite un moment avant de me décider à appuyer sur la sonnette, je pose mon index tremblant et la sonnerie résonne dans les lieux. Je patiente nerveusement en attendant l'ouverture de la porte.
Blanche apparaît sous mes yeux, avec un regard furieux. Merde, serait-elle au courant? Je me racle le fond de gorge et me jette à l'eau.

— Salut Blanche, excuse moi de te déranger, mais est-ce que Swanne est là ? Demandé-je stressé.

— Oui, entre je vais la chercher, me répond-elle d'un regard compatissant.

Bordel, Blanche est au courant pour hier soir.

— Attends Blanche, tu es au courant pour hier n'est-ce pas ? L'interrogé-je gêné.

— Oui, m'annonce-t-elle avant de se lancer à la recherche de Swanne.

Je m'avance de quelques pas et vois ma princesse, le visage marqué et fatigué. Elle se lève du canapé et s'échappe vers la terrasse. Bordel ! Pourquoi elle refuse de me voir ? Alors que nous sommes si proches habituellement.

Elle t'en veux, me souffle la voix de ma conscience.

Ouais, j'ai grave merdé et je m'en aperçois à cet instant. Je pourrais aller la rejoindre, néanmoins à l'intérieur de moi, quelque chose me retient de la retrouver. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque, à la place, je patiente dans le corridor.
Blanche revient quelques minutes plus tard en me donnant une excuse bidon que j'accepte malgré moi, même si tout est faux. J'ai assisté à toute la scène, quand elle a rejoint ma princesse à l'extérieur qui a sursauté en pensant certainement que c'était moi. C'est frustré, peiné, que je m'excuse du dérangement et quitte les lieux en stipulant bien à Blanche que j'aurais une discussion avec Swanne qu'elle le veuille ou non.

En remontant dans ma voiture, je prends la direction de l'agence de tourisme, pour me renseigner sur les tarifs et éventuellement effectuer un voyage. Le besoin de m'évader devient omniprésent, surtout avec tous les chamboulements qui ont lieu dans ma vie actuellement. Je ressors deux heures après avec des devis en main, je rentre chez moi, dépose les documents sur la table basse et file me mettre en tenue pour l'entraînement de ce soir. J'espère de tout mon cœur que Swanne sera présente, son contact me manque à un point inimaginable.

Vers dix-huit heures, je quitte mon domicile direction le stade. Les filles sont prêtes en même temps, il y a moins d'accessoires que pour les gars, mais une personne manque dans l'équipe quand l'heure arrive de s'entraîner. C'est fou de rage que je donne mes consignes, telle que les filles en prennent chacune pour leur statut. Je n'arrive tout simplement pas à contrôler ma déception et ma frustration lié à son absence. À mon coup de sifflet final, les filles sont essoufflées, dégoulinantes de sueur. Je suis persuadé qu'elles me maudissent, elles me le montrent dans leurs regards. Je me suis comporté comme un pur connard et je le regrette.
*************

Dix jours, dix putain de jours que je ne l'ai pas revu, elle ne reponds même plus à mes appels et messages, Swanne fait sa sourde oreille et putain ma princesse me manque. Son absence est éprouvante, me blesse, j'ai l'impression que l'on m'arrache le cœur à chaque fois que je pense à elle. J'aurais pu aller la voir et l'obliger à me parler, mais je suis un trouillard. Swanne veut m'effacer de sa vie et pour moi il en est hors de question. Je me suis résolu à lui laisser l'espace nécessaire dont elle avait besoin, mais je le regrette amèrement, car demain elle quitte les États-Unis. Ce qu'elle sait pas, c'est que je serais présent à l'aéroport pour lui dire au revoir. Je ne la laisserai pas filer sans l'avoir serré dans mes bras une dernière fois et sans connaître ses sentiments. Je suis persuadé être la cause de son départ, malgré les démentis de sa tante.

Dix heures et demi, c'est dans un état second que j'attends de voir apparaître Swanne et sa famille, dans le hall de l'aéroport. Quand je la vois enfin devant mes yeux, c'est fou de joie que je m'approche d'elle et de mes amis.
Swanne à mon arrivée perd son sourire, je suis déçu qu'elle réagisse de la sorte et le garde pour moi. Je fais comme si rien n'était et dis bonjour à mes amis puis avec l'accord de sa tante, je saisis Swanne par un de ses bras pour l'eloigner et discuter.

— Lâche moi, Gareth tu me fais mal, crie t-elle en se débattant.

— Oh, non, tous les deux nous allons discuté, tu m'as bien entendu? rétorqué-je énervé.

— Oui, soupire t'elle en me suivant.

— Bien, m'exclamé-je en m'arrêtant près d'une immense plante verte.

Un fois camouflé, je l'oblige à me regarder en saisissant son doux visage de mes deux mains. Elle dévie son regard, néanmoins un grognement de ma part la rappelle à l'ordre. Une fois nos regards soudés, je prends un inspiration et me lance.

— Maintenant que nous sommes seuls, explique moi pourquoi tu m'évites depuis plus de dix jours ?

Swanne, rougit avant de baisser sa tête pour éviter de m'affronter, sa réaction me rend dingue. À tel point que je lui crie dessus pour obtenir une réponse, sans prêter attention aux voyageurs qui nous observent.

— Mais, merde réponds-moi à la fin, pourquoi tu m'esquive? Questionné-je en me rapprochant dangereusement de son corps.

Après plusieurs minutes, muet dans un silence de plomb, elle finit enfin par me regarder et à travers ses yeux bleus, je peux lire tout un tas d'émotions qui les traversent, celle qui me surprend le plus c'est la tristesse qui s'en dégage.

— Swanne.. Dis-je calmement en caressant sa joue.

— Je.. je...je suis désolée.

— Pourquoi ma princesse ?

— Je ne voulais pas ressentir tout ça et ça fait trop mal, répond-elle en désignant son cœur.

— Qu'est-ce qui te fait souffrir ma puce ? Demandé-je en pointant de mon doigt l'endroit où se situe son cœur.

— Toi, m'annonce Swanne en essayant de s'échapper.

Putain, je m'en doutais !

— Moi, pourquoi ? Insisté je curieux de connaître sa réponse.

— Je n'ai pas envie d'en parler Gareth.

— Oh que si ma princesse parce que si c'est ce que je pense, alors je ressens la même chose pour toi. Swanne regarde moi et dis moi que je me trompe.

— Non, je suis tombée amou..

Mais elle n'a pas le temps de finir sa phrase que Blanche vient nous interrompre, Swanne doit embarquer. Je me recule de quelques pas, laissant passer ma princesse avec un goût d'amertume me restant à travers la gorge. Je les suis jusqu'aux portes, Swanne salue tout le monde avant de revenir vers moi un sourire triste sur le visage. Je lui ouvre mes bras et elle vient s'y blottir, je referme mon étreinte sur son corps qui épouse parfaitement le mien. Je ne veux pas la perdre, je veux la garder dans cette position pour la vie. Hors le dernier appel des voyageurs annoncé au micro par l'hôtesse me pousse à la laisser me quitter.

— Prends soin de toi, tu vas me manquer. Je te promets que l'on se revoit bientôt, murmuré-je à son oreille avant de déposer un baiser sur son front.

Swanne acquiesce d'un mouvement de tête et franchie les portes vitrées qui l'emmènent loin de moi et de mon cœur qui se brise en milliers d'éclats. Blanche à mes côtés, serre ma main avant de me glisser un bout de papier sous le regard jaloux de Cameron.

— C'est de sa part, me prévient t-elle avec un sourire compatissant.

— Merci, chuchoté-je.

Une fois mes amis partis, je reste seul à l'aéroport en regardant les avions décollé. Je m'assois sur un fauteuil libre et ouvre l'enveloppe blanche où je reconnais l'écriture de Swanne inscrite dessus. C'est hésitant que je l'ouvre et commence la lecture. Swanne m'explique qu'elle est tombée amoureuse de moi depuis six mois environ. C'est également pour ça qu'elle évitait tout contact physique avec moi. Le lendemain de son anniversaire, elle s'était décidée enfin à venir me l'annoncer et se confier quitte à prendre un rateau, malheureusement c'est un coup de massue qu'elle a eu ce jour là en me surprenant avec Beth. Et je le regrette car elle ne serait pas dans l'avion direction la France, mais à mes côtés, dans mes draps et ma villa. La lettre terminée, j'essuie une larme qui s'est échappée et roule sur ma joue avant de quitter ce lieu à la fois heureux et malheureux.

Une fois à l'extérieur, je lève les yeux en direction du ciel et lorsque j'entrevois le premier avion je hurle à plein poumons quitte à passer pour un fou, que je l'aime aussi et que je lui promets de l'attendre.

Fin de ce chapitre.

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