Chapitre 3

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Swanne

Après le départ de tous les invités, je rejoins au plus vite ma chambre. Il me reste un présent à ouvrir le cadeau de Gareth, c'est les mains tremblantes que je m'évertue à le faire. Je détache scrupuleusement le papier cadeau recouvrant une boîte rectangulaire, d'où une petite carte en sort. Je m'en saisis avec émotion et lorsque je lis son contenu, mon cœur rate un battement.

" Joyeux anniversaire ma princesse !
Tu resteras toujours à mes yeux unique."
Gareth.

Les yeux larmoyant, j'ouvre l'écrin, où à l'intérieur est déposé un magnifique bracelet en or avec un pendentif en forme de ballon ovale. Je frôle le bijou du bout des doigts avant de l'apposer sur mon poignet pleurant de joie. C'est le plus beau cadeau que j'ai reçu et celui-ci me touche particulièrement, car il est de l'homme dont je suis secrètement amoureuse.

Ce dimanche matin, c'est le sourire aux lèvres que je me lève en m'étirant de tout mon long. Une fois douchée, habillée, je rejoins mon oncle Cameron et ma tante Blanche dans la cuisine.

— Bonjour, m'exprimé-je sur un ton enjoué.

— Salut ma chérie, je vois que tu es en forme aujourd'hui, s'exclame ma tante de son regard maternelle.

— Oui, j'ai bien dormi, réponds-je en lui faisant un clin d'œil.

— Mais dis moi, tu n'as pas entraînement aujourd'hui ? Demande mon oncle surpris que je ne sois pas en tenue.

— Non, j'en suis dispensée.

— Je le reconnais bien là, se feignant quand il faut se lever un lendemain de fête, c'est toujours le dernier.

Ma tante se racle la gorge, croise les bras sur sa poitrine, avant de rappeller à son cher et tendre qu'il est exactement pareil que mon parrain. Mon oncle se lève de son siège, vient prendre sa femme dans ses bras et l'embrasse avec passion. Mais ma tante n'est pas dupe et le repousse gentiment en lui ordonnant d'aller réveiller le jumeaux et mon frère.

Après mon petit-déjeuner, je préviens ma tante que je sors avec mon amie Lisa pour le restant de la journée. Elle acquiesce d'un signe de tête avant de me dire de bien en profiter. Vers midi, je quitte la maison et rejoins Lisa qui m'attend devant son cabriolet.

— Salut, prête pour une après-midi shopping? M'interroge mon amie en ouvrant sa portière.

— Oui et non, j'ai déjà fait les boutiques avec ma tante hier, réponds-je en m'installant dans la voiture.

— Et bein pas de bol pour toi car on y retourne, se marre-t-elle en mettant en route le moteur.

Cette fille est vraiment disjonctée, mais je l'adore, elle va énormément me manquer.

Une fois stationnée, nous quittons le véhicule et prenons la direction de la pizzeria où nous avons l'habitude de manger. Une fois installées, nous commandons et papotons de mon futur départ. Nos pizzas arrivent et la discussion va de bon train, l'addition réglée direction les boutiques. L'après-midi est passées à une vitesse folle en sa compagnies, entre les magasins et un arrêt dans un pub pour déguster une boisson chaude. Je n'ai pas vu le temps passé, la ville de Denver va me manquer, mais le besoin de m'éloigner me tient trop à cœur.

Vers dix huit heures, nous quittons le centre commercial et nous reprenons le chemin du retour. Je demande à Lisa de me déposer devant la villa de Gareth, pour le remercier de son présent. Je laisse un message à ma tante pour la prévenir.
Devant la porte de la maison où j'ai vécu des années fabuleuses, s'est angoissée que j'insère la clé dans la serrure. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment en poussant la porte d'entrée. Une fois mon pied posé sur la dernière marche en pierre menant au salon, je m'arrête dans mon avancée quand des gémissements me parviennent aux oreilles. Mon cœur palpite à vive allure et une boule d'angoisse se forme au fond de ma gorge. Je reprends une inspiration puis interpelle mon parrain.

— Gareth, tu es là ?

Des cris de plaisir me répondent à sa place.
Mon cœur se brise, à chaque pas que je fais.
Je réitère une seconde fois ma demande sur un ton plus élevé, quand deux têtes émergent du canapé. La première que j'aperçois est celle d'une femme blonde, sourire aux lèvres, quand à la seconde c'est celle de mon oncle qui se redresse surpris avant de me hurler dessus.

— Swanne, qu'est ce que tu fous ici ? Crie t-il en se relevant nu cachant de ses mains ses parties intimes.

— Je.. je voulais..

Je n'arrive même pas à finir ma phrase que des larmes s'échappent de mes paupières. Je suis qu'une idiote d'avoir imaginé qu'il serait heureux de me voir. Je dois filer d'ici rapidement.

— Excusez-moi de vous avoir dérangé, prononcé-je en me retournant vers la porte pour fuir au plus vite.

— Swanne ! Hurle mon parrain.

Je ne m'arrête pas et court le plus vite possible, mon cœur est en miette. Finalement, je ne regrette en rien mon choix de partir.

— Putain, Swanne arrête toi s'il te plaît ! Crie-t-il l en me suivant torse nu avec un bas de jogging.

Je ne l'écoute pas puis continue ma course, lorsque par malheur, je rencontre une pierre me faisant partir à la renverse. Mes mains se positionnent prêtes à amortir ma chute. Pourtant, je ne tombe pas, deux bras ferment me retiennent et me ramènent contre un torse chaud.

— Princesse tout va bien ? Demande t-il d'une voix saccadée.

Non, ça ne va pas, je déteste la souffrance que cet homme me fait subir. Je ne veux plus le voir, il me dégoûte. Je me détache de son emprise et finit par lui répondre.

— Ça va, merci, je m'excuse de t'avoir déranger, je peux y aller ou tu comptes encore me crier dessus, m'énerve-je en reculant pour reprendre ma route.

— Bordel, pourquoi tu me repousses à chaque fois que tu te trouves dans mes bras? Dit-il en me retenant par le poignet.

— Je n'ai pas à te répondre Gareth, rétorqué-je en me détachant. Écoute, je vais te laisser rejoindre ta copine, je voulais juste te remercier pour ton cadeau. Amuses toi bien, bonne soirée, m'esclamé je en lui faisant un signe d'au revoir de la main.

— Non, tu restes ici, tu m'entends Swanne , m'ordonne t-il d'une voix glaciale.

Telle une furie, je me retourne, le fixe droit dans les yeux avant de faire ressortir toute ma colère envers lui.

— Qu'est-ce que tu veux savoir hein ? Que tu me dégoûtes, c'est ce que tu veux entendre ? Que je te déteste, car je souffre ?

Il me regarde choqué par les mots que je prononce. Il s'approche de moi, mais je refuse tout contact avec cet homme qui vient de me blesser une nouvelle fois.

— Désolé princesse.

— Je t'interdis de m'appeler comme ça, tu n'en a plus le droit Gareth, je...je..

Je n'arrive même plus à trouver mes mots. Je veux l'atteindre, le faire souffrir comme je souffre. Pourtant j'abandonne ça ne sert à rien de lutter. Je m'échappe le plus rapidement possible sans me retourner, sur l'homme que j'aime et que je viens de perdre définitivement. Le lien qui nous unissait vient d'être brisé, tout comme mon cœur que je décide de protéger. Je l'entends m'appeler à plusieurs reprises mais plus rien ne m'importe.

Essoufflée comme un bœuf, je reprends ma respiration avant de franchir la porte. Je vérifie que Gareth ne m'ait pas suivi et entre. Je la claque et grimpe les marches menant dans ma chambre deux par deux avant de m'effondrer sur mon lit en larmes. Pourquoi l'amour fait-il si mal ? De rage, je frappe le matelas de mes mains, quand ma tante choisit pile ce moment pour pénétrer dans mon antre.

— Swanne, ma puce qu'est ce qui se passe? Me demande t-elle en venant s'asseoir à mes côtés.

— Je ne veux pas en parler, aide moi juste à faire partir cette douleur qui me brise de l'intérieur, marmonné-je à travers mon coussin.

— Je ne peux pas t'aider si je ne sais pas ce qui te mets dans cet état, prononce-t-elle avec douceur.

— Tu veux bien me faire un câlin ?

— Oh, ma puce bien sûr, allez viens là.

Je me redresse, essuie mes larmes, puis me blottis contre elle en la serrant fort en retour contre moi.

— Tu ne veux vraiment pas en discuter ? Ça te ferait du bien et je ne te jugerais pas, tente t-elle de me rassurer.

Comment pourrais-je lui dire que je suis tombée amoureuse du meilleur ami de son mari ? Elle prêtant qu'elle ne me jugera pas pourtant pour moi cela est impossible.
Après quelques minutes de réconfort et de silence, je me détache de ma tante dépose un baiser sur sa joue pour la remercier.

— Est ce que ça va aller ? M'interroge t-elle compatissante.

— Oui, merci, je vais me reposer.

— D'accord, ma puce je te monte quand même un plateau repas. Tu dois manger malgré ton chagrin d'amour, me sourit-elle en se redressant.

— Co.. comment tu sais ?

— Swanne, je l'ai vécu, je sais ce que l'on ressent. Tu verras qu'avec le temps et un homme qui t'aimeras plus que sa propre vie, tu finiras par oublier celui qui te fait souffrir. Je te le promets.

Ma tante Blanche quitte la pièce après avoir déposé un baiser sur mon front. Je m'extirpe de mon lit, me place devant la baie vitrée puis observe les étoiles qui scintillent dans l'obscurité. Je mémorise les paroles de ma seconde mère qui ont su réchauffer une partie de mon cœur. Dans moins de deux semaines, je serais partie. C'est peut-être à Bordeaux que je referais ma vie? Cependant, plusieurs choses me manqueront, la douceur, la tendresse et le réconfort que m'apporte ma famille.

Fin de ce chapitre.

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