Chapitre 2

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Gareth

Assis seul dans le salon une bière à la main, je visionne un match des Broncos, mais impossible de me concentrer sur l'écran. La discussion puis la dispute que j'ai eue avec Swanne m'a vraiment mis sur les nerfs. Je n'arrive pas à croire qu'elle souhaite partir loin de nous et surtout de moi, sans même m'en avoir parlé auparavant. 

Elle a grandi, c'est une femme, elle a besoin d'avoir sa propre indépendance, me souffle la voix de ma conscience. 

Je soupire pour la centième fois au moins, me remémorant le passé. Je visualise cette petite fille brune, aux yeux bleus, coquette et au sourire éclatant, que j'ai vu grandir au fil des années et qui venait se réfugier dans mes bras en souriant ou en pleurant. J'étais un des seuls à savoir apaiser Swanne, même son père commençait à devenir jaloux de notre lien affectif.

Aujourd'hui, tout est différent et je dois avouer que notre complicité me manque. Swanne ne se confie plus à moi, je dirais mieux elle s'éloigne, évitant tout contact physique. Je n'arrive plus à la déchiffrer.  Pourquoi réagit-elle de la sorte ? Pourquoi je me sens si mal de ne plus être aussi proche?
J'ai l'impression que l'on me retourne les tripes de l'intérieur, quand elle repousse le moindre de mes gestes.

Je repense encore à sa réaction sur le terrain, tout à l'heure, quand je me suis énervé contre elle, pour une erreur que Swanne n'aurait jamais commise, Ses yeux se sont mis à flamber de colère avant que des larmes apparaissent, me touchant en plein cœur, lorsqu'elle est partie au vestiaire. J'aurais tant aimé la rejoindre, la prendre dans mes bras pour m'excuser, la consoler et la sentir frémir contre mon corps.

Putain Gareth! Qu'est ce que tu racontes? Tu pourrais être son père. Je secoue la tête afin de reprendre mes esprits. J'ingurgite ma dernière gorgée de bière, quitte le salon et file dans ma piaule pour me doucher et me changer les esprits sans avoir d'arrières pensées. C'est avec une atroce migraine, la peau moite et mon cœur battant à une vitesse effrénée, que je me redresse de mon lit. J'essaye de contrôler ma respiration et d'effacer de ma mémoire le cauchemar que je viens de faire, pour cela rien ne vaut un bon coup d'eau sur la tronche et du paracétamol. Il me faut bien quelques minutes supplémentaires pour retrouver le sommeil. 

En milieu de matinée, allongé sur le canapé je zappe les chaînes télé et vu l'heure qu'il est,  il n'y a rien d'intéressant à visualiser. Je décide de rester sur la chaine documentaires et tombe sur un sujet intéressant : "éffectuer un tour du monde". Le reportage touche à sa fin, quand une idée germe dans ma tête. C'est peut-être stupide, mais je pourrais partir en voyage organisé en Europe, après tout, je n'ai aucune attache ici, pas de femme ni d'enfants. Je fêterai bientôt mes trente-neuf ans, et je pourrais pourquoi pas m'offrir ce plaisir qui sait je trouverais peut-être mon bonheur. En attendant de réfléchir à cette option, il est temps que je me prépare, pour sortir acheter le cadeau d'anniversaire de Swanne. 

Arrivé dans le centre-ville de Denver, je m'arrête devant une bijouterie à la devanture connue et pénètre à l'intérieur. Une vendeuse m'accueille avec le sourire aux lèvres avant de s'approcher pour me renseigner.

— Bonjour, monsieur, puis-je vous aider ? Me questionne l'employée d'une cinquantaine d'années. 

— Oui, avec plaisir j'aimerais voir vos bracelets en or blanc, j'ai un cadeau à faire et j'hésite énormément.

— Quel style recherchez-vous monsieur ? M'interroge t-elle.

— Je dirais simple et épuré, c'est pour ma filleule de dix-neuf ans, éxplique-je soudain mal à l'aise. 

Je vois la femme devant moi hocher de la tête, partir près d'une vitrine l'ouvrir et déposer sur un plateau en velours plusieurs bijoux, avant de revenir vers moi posant le tout sur le présentoir. 

— Voici ce que je vous propose, trois bracelets chic et moderne avec de très belles mailles, m'annonce t-elle en les posant un à un sur son poignet. 

— Je peux revoir le deuxième, s'il vous plaît? 

— Bien sûr, tenez le voici, s'exclame t'elle en me le déposant dans la main. 

Je l'examine en détail, il est torsadé, ni trop gros ni trop fin, parfait pour mettre en valeur le poignet de ma princesse.

— Je le prends avec un pendentif en forme de ballon ovale si vous avez à mettre dessus, déclaré-je. 

— Oui nous avons ça, en or également ?

— Oui, s'il vous plaît et pas trop gros.

Une fois le cadeau en main, je rentre à mon domicile. Je n'ai pas vu le temps passé et il est tant de me préparer pour la soirée d'anniversaire de Swanne.

Devant la villa de Blanche et Cameron, je me gare sur le trottoir et croise dans l'allée Thomas et son compagnon. Nous nous saluons avant de sonner à la porte. Notre ami ouvre et nous pénétrons à l'intérieur en attendant l'invitée principale qui ne tarde pas à faire son apparition. 

Lorsque Swanne apparaît, vêtue de sa robe bleue, mon cœur palpite à toute vitesse dans ma poitrine. Ma filleule est d'une beauté à couper le souffle, ses longs cheveux bruns cascadent sur ses épaules et ses yeux bleus m'envoutent, je tombe sous son charme. Ma princesse est magnifique. Elle s'approche de chacun d'entre nous, pour nous remercier et moi comme un con, je jalouse chaque homme présent qui la prend dans ses bras. Swanne arrive enfin à ma hauteur et se blottie contre moi, je resserre mon étreinte sur son corps aux courbes divines et mon désir pour elle s'accentue. Je voudrais la marquer, la posséder pour montrer aux hommes de la terre entière que cette jeune femme m'appartient. Néanmoins cela est impossible, elle ne doit pas développer les mêmes sentiments que moi. Je me fustige mentalement et me contraint à relâcher ma princesse qui fait vibrer chaque parcelle de mon corps.

Blanche, nous invite à nous installer à table une fois que nous sommes tous présents. 
Le repas est succulent, Cameron a vraiment de la chance d'être tombé sur cette femme en or, malgré les épreuves qu'elle a dû affronter elle a su se relever et être celle qu'elle est aujourd'hui, une battante.

Je suis sortie de cette constatation en sentant la jambe de Swanne gigoter, je pose ma main sur sa cuisse pour calmer son agitation, quand un courant électrique me traverse le corps. Merde, c'est bien la première fois que ça m'arrive avec Swanne je dois me reprendre avant que mon désir soit visible. Je sors ma main et remercie Blanche intérieurement,lorsqu'elle dépose le gâteau sur la table devant Swanne qui sourit aux convives. Cependant, ce n'est que de courte durée quand la femme de Cameron  annonce que ma princesse retourne en France, dans à peine quinze jours. C'est  furieux que je quitte la table, sous les regards médusés de mes amis. Je ressens un besoin urgent de m'oxygéner et très vite avant de faire exploser ma colère.

Installé sur un des bancs autour de la fontaine à l'arrière de la maison, je me sens mal, Swanne veut nous quitter,  je vais la perdre.  En France elle trouvera un mec de son âge et je pourrais définitivement lui dire adieu.  Rien que d'y songer ça me rend malade, je dois évacuer cette souffrance et pour ça rien de mieux qu'une partie de jambes à l'air pour tout oublier. Je me saisis de mon portable, envoie des sms à mes contacts féminins et attends une réponse de l'une d'elle, impatient. 

Des bruits de pas ainsi que l'odeur d'un parfum vanillé que je reconnaîtrais entre mille s'approchent de moi. Swanne s'installe sur le banc à mes côtés, au début silencieuse, observant l'eau jaillir de la fontaine, avant qu'elle ne soupire et se tourne vers moi pour entamer la conversation. 

— Désolée de ne pas te l'avoir dit en premier, mais, je veux que tu comprennes que je dois m'éloigner. Je ne sais plus où se situe ma place, m'annonce t-elle en attendant une réaction de ma part. 

J'ai envie de lui hurler que sa place est à mes côtés, mais mon instinct protecteur veut en savoir plus.

— Swanne, qu'est ce qui a changé entre nous, pour que tu sois incapable de te confier à moi comme tu le faisais avant? demandé-je en admirant les contours parfaits de son visage.

— J'ai grandi, tout le monde change, non? répond-elle en entortillant ses doigts. 

— Oui et tu es devenue une magnifique jeune femme, tu sais. Mais je veux que tu me fasses une promesse, c'est de m'appeler si tu as des ennuis à Bordeaux. Tu n'as qu'un coup de téléphone à passer et je viens délivrer ma princesse.

— Ok, prononce t-elle en souriant.

— Allez viens là, dis-je en écartant mes bras. 

Après quelques minutes à la maintenir contre moi, c'est à contre cœur que je décide de rompre notre lien, l'invitant à rejoindre ses invités. Je dépose un baiser sur le haut de son crâne avant que mes pensées ne s'échappent de mes lèvres. 
De retour à l'intérieur, la soirée suit son cours. Je quitte les lieux parmi les premiers, remettant en mains propres le cadeau de Swanne. Je dépose un ultime baiser sur sa joue puis d'un signe de la main salue les autres. 

Je rejoins mon domicile ou une belle blonde platine m'attend accolé à son véhicule dans une tenue affriolante. Suzie est un super coup et j'ai besoin de ça pour oublier le départ de Swanne. Je m'avance vers elle et embrasse avec fougue cette poupée siliconée, avant de l'invité à entrer et de nous rendre dans ma chambre. Lorsqu'elle investit mon antre, ses yeux remplis de désir mettent à rude épreuve mon service trois pièces,  nous nous déshabillons en vitesse et nous nous jettons l'un sur l'autre. Je relève une de ses cuisses et la pénètre sans aucun ménagement. Cependant le visage de Swanne vient s'immiscer entre nous et c'est elle que je désire et imagine dans cette position. Je l'entends gémir d'extase à chaque coups de reins donner, j'en veux plus  alors j'accélère mes vas et viens jusqu'à ce que mon prénom sorte de sa bouche. Néanmoins la réalité me percute de plein fouet ce n'est pas ma filleule qui se trouve collé à moi, mais Suzie. Je me retire de ma partenaire, jette le préservatif à la poubelle avant de me vêtir et de raccompagner ma partenaire d'un soir, vers la sortie. Suzie est surprise par mon comportement, mais elle se garde bien de me le dire. La porte fermée, je me vautre sur mon canapé et réfléchis aux événements de cette soirée.
Je n'arrive pas à comprendre cette obsession que j'ai pour Swanne. Je dois absolument me la sortir de la tête. Jamais une fille de son âge, pourra développer des sentiments pour un homme proche de la quarantaine et je ne dois pas oublier les jugements qu'auront les habitants de cette ville.

C'est frustré, fatigué, honteux que je m'allonge en tenue d'adam. J'ai besoin de faire le point, pour réfléchir à ce que je désire réellement et pour cela rien de mieux que de finalement m'évader en effectuant un voyage en Europe.

Fin de ce chapitre.

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