Chapitre 166 : dimanche 5, jeudi 9 et lundi 13 février 2006

4 minutes de lecture

Dimanche 5 février

Mickaël et Maureen se promenaient main dans la main. Elle avait enfilé de chaudes bottes fourrées et ils s'étaient emmitouflés dans leurs manteaux d'hiver. Il avait neigé sur la capitale écossaise et la ville était blanche et belle. Le ciel était d'un bleu profond et quand Mickaël regardait Maureen, il voyait ce ciel se refléter dans ses yeux. Ils allèrent jusqu'au château. Ils firent le tour des remparts et admirèrent la ville, toute blanche.

L'air était frais, mais le soleil rendait la promenade agréable. Après le château, ils parcoururent les allées d'Holyrood Park. Par endroit, personne n'était encore passé. Un instant, Maureen s'arrêta, lâcha la main de Mickaël. Elle fit quelques pas vers une pelouse immaculée, revint en arrière, semblant chercher quelque chose. Il la regardait faire, amusé, ne dit rien. Elle trouva enfin un bâton, revint vers la pelouse. Et commença à tracer quelques mots.

Mickaël, je t'aime.

Quand elle se redressa et le regarda, il eut ce petit sourire plein de charme et ses yeux verts pétillèrent. Sans un mot, il lui prit le bâton des mains et traça à son tour d'autres mots.

Maureen, je t'aime.

Puis il l'enlaça, la serra contre lui et lui murmura à l'oreille :

- On rentre à notre chambre ? J'ai envie de te faire l'amour...

Jeudi 9 février

Tara l'avait appelée ce soir. Pour la rassurer. Elles avaient parlé un bon moment, s'étaient réconfortées et encouragées. Quand Maureen raccrocha, pourtant, les larmes n'étaient pas loin.

"Pourquoi suis-je si émotive ? Tara a encaissé le coup... Kenneth prend les choses en main, Philip aussi... Je ne pense pas que maman se fâche définitivement avec Tara, même si elle va avoir du mal à admettre certaines choses..."

Maureen se trouvait chez Mickaël ce soir-là, car il voulait profiter de sa matinée du lendemain, vendredi, pour mettre un peu d'ordre chez lui. Avec les deux derniers week-ends à l'extérieur, plus le voyage en France, il n'avait pas fait grand-chose. Maureen se prépara pour la nuit, avec un thé Soyeux, et se blottit dans le lit. Ses pensées retournaient encore et toujours vers Dublin. Lawra était de service de nuit, depuis mercredi, elle ne pouvait pas l'appeler le soir. Soudain, elle réalisa quelque chose et se dit qu'il fallait qu'elle en ait le cœur net.

Lundi 13 février

Je t'attends chez moi. Viens quand tu seras réveillé.

Mickaël fronça légèrement les sourcils, très étonné de ce message de Maureen. S'il l'avait entendue se lever un peu plus tôt, il ne pensait pas qu'elle était sortie. "Pourquoi ne revient-elle pas ici ?"

Maureen reposa lentement le téléphone sur sa commode. A côté d'un courrier qu'elle venait de recevoir. Il fallait que Mickaël vienne. Elle était incapable de faire le chemin jusque chez lui.

**

Maureen était debout devant la fenêtre de sa chambre qui donnait sur la rue. Il neigeait. Les petits flocons délicats voilaient le ciel. Tout était blanc. Le ciel était blanc. La neige était blanche. La rue était blanche. Les voitures étaient blanches. Les gens, les trottoirs, les toits des immeubles en face...

Sauf un regard vert qui la fixait, là, dans son dos.

- Qu'est-ce qu'il y a, ma douce ? demanda-t-il en s'approchant d'elle.

Elle ne répondit pas tout de suite, resta encore quelques longues secondes à fixer la rue, à suivre des yeux la lente descente des flocons blancs. Puis elle se retourna aussi lentement que tombait la neige. Elle avait un regard comme elle ne l'avait encore jamais eu, un regard dans lequel le bleu et le gris se mêlaient si étroitement qu'il était incapable d'en définir la couleur.

Elle fit un pas vers lui, posa la main sur son torse, puis dit simplement :

- J'attends ton enfant.

Il la regarda un long moment, sans rien dire, sans sourire. Son regard s'était fait si sombre qu'elle se demanda si le vert, dans la nature, pouvait avoir une telle profondeur. Il la regardait avec tant d'intensité qu'elle se sentit emportée, loin, plus fort encore que quand ils faisaient l'amour. Puis, doucement, il se laissa glisser au sol, sans la quitter des yeux, s'agenouilla devant elle. Il posa ses deux mains sur son ventre qui abritait désormais un petit être en devenir. Elle sentit la caresse chaude de ses mains à travers ses vêtements. Puis il appuya sa tête sur son ventre, frotta sa joue contre son chemisier, fermant les yeux, la serrant fort contre lui. Le bonheur le submergeait, un bonheur rare, une joie intense. Enfin, il s'écarta légèrement, releva la tête vers elle. Elle le fixa et glissa doucement ses mains dans ses cheveux, sur sa joue.

- Depuis quand... Quand l'avons-nous fait ? Le sais-tu ? demanda-t-il d'une voix qu'elle ne lui connaissait pas.

- Je crois... Non, je suis certaine. Chez Mummy. Dans les Highlands. Ce sera un enfant des Highlands, de l'Ecosse et de la liberté... et...

- Et de l'amour, termina-t-il avant de l'entraîner vers le lit.

FIN DE LA PREMIERE PARTIE

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Pom&pomme ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0