Chapitre 2 - Puits - Partie 5

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 Prudemment, Josh et Zack avançaient le long d’un espace pas plus grand que le passage d’un homme. Le dos collé à la paroi, le plus jeune était en tête. Son grand frère assurait la progression en surveillant la ligne de vie et en plaçant dans la paroi des fixations. Les deux frères cheminaient lentement. Ils n’étaient absolument pas initiés à l’escalade et autres activités de montagne. D’ailleurs Parelas-d n’offrait aucun défi de taille à des alpinistes chevronnés. Les rares monts ne dépassaient pas quelques centaines de mètres. En revanche, les puits paréliens pouvaient donner lieu à de véritables expéditions. Cependant, les lois en vigueur sur l’astre interdisaient toute activité humaine. Une seule était permise : rejoindre Parelia.

 En effet, les mourants et ceux atteints de maladies incurables avaient le droit d’emprunter un « Chemin des ombres ». Le rituel n’avait pas changé depuis des siècles, depuis les premiers colons humains de cette planète. Trois puits paréliens étaient dédiés à cette pratique. Sans surprise, le plus utilisé se trouvait à proximité de Vard.

 Devant eux, l’Homme-ombre n’était presque plus discernable parmi les algues noires. Elles aussi semblaient absorber le peu de lumière projetée par les équipements des deux frères.

 « Bon bah, je crois que c’est foutu. Il va rentrer dans les algues, annonça Josh.

 — Ouais. Avance quand même. Je veux les voir de plus près.

 — Moi, je pense qu’on devrait remonter. J’ai peur, Zack.

 — Ne t’inquiète pas. Tu sais bien qu’elles sont inoffensives. On peut les traverser sans problème. J’en suis sûr.

 — Mais, on n’y verra rien.

 — On a nos lumières, répliqua Zack en tapotant celles qu’il avait sur les épaules.

 — Non. Moi, je reste là.

 — Josh. On avance juste sur quelques mètres. Si ça devient trop compliqué, on remonte.

 — Non. Je veux pas.

 — OK. Mais moi. J’y vais. Colle-toi à la paroi. Je vais passer devant », termina Zack en commençant à le dépasser.

 Dans le puits parélien, quatre faisceaux lumineux fendaient les ténèbres en se mouvant au rythme des deux frères. Le cercle sombre presque parfait ressemblait, depuis les cieux, à la gueule béante d’un animal endormi.

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