Je revois ma mère me courir après alors qu'on joue à touche-touche. Je rigole aux éclats. J'aimais bien jouer avec ma mère et mon père quand j'étais plus jeune.

Ma mère se rapproche de plus en plus de moi en criant mon nom de plus en plus fort. Quelque chose dans sa voix me dit qu'elle n'a plus envie de jouer, mais qu'il se passe quelque chose de grave.

Je sens que quelqu'un me secouer de plus en plus fort sans arrêter de répéter mon prénom.

J'ouvre immédiatement les yeux et ce n'est que lorsque je vois les yeux inquiets de Vincent que je reprends pied avec la dure réalité dans laquelle nous sommes.

- Dépêche-toi Max. Nous devons partir tout de suite. Ils sont là.

Je ramasse mon sac et je les suis. Vince prend ma main dans la sienne et nous sortons par l'arrière de la boutique.

Une fois à l'extérieur, j'entends des bruits horribles, une odeur nauséabonde de pisse ; de sang et de chair, me pique le nez.

- Reste bien sur tes gardes Max.

- Ou...oui

J'avance avec eux, la peur au ventre. Des cris et des claquements de dents retentissent derrière nous, mais je fais tout mon possible pour ne pas me retourner.

J'ai envie que tout ça se termine le plus vite possible. J'ai envie que ma mère me prenne dans ses bras et qu'elle me dise que tout ceci n'est pas réelle que ce n'est qu'un horrible cauchemar et que tout va bien, mais hélas, c'est belle et bien réelle.

Dans ma main, je tiens le cutter que j'ai pris au magasin en regardant tout autour de moi. Je ne voudrais être un fardeau pour personne, je veux me défendre moi-même, mais j'apprécie de les avoir tout de même avec moi, mais ça, je ne leur dirais jamais.

En marchant, mon téléphone glisse de ma poche. Je retire ma main de celle de Vince et me retourne pour voir ou se trouve mon portable.

Je m'abaisse pour le ramasser, mais lorsque je me relève, ma mère se tient devant moi. Je m'avance pour la prendre dans mes bras, mais je m'arrête net en sentant l'odeur qui se dégage d'elle.

Maman est recouverte de sang et elle sent la même odeur nauséabonde que j'ai senti un peu plus tôt en quittant la boutique.

- Maman ?

- Neeiiinnnn

- Éloigne-toi d'elle ! Me crie Vincent.

- C'est ma mère !

- Elle a été contaminée.

Je me retourne pour faire face à Vince, et ma mère en profite pour me sauter dessus. Je me retrouve plaquer violemment au sol avec ma mère sur mon dos. Une déflagration et puis plus rien, plus un bruit et je ne ressens plus de poids sur moi.

- Maman !!! Hurlai-je.

Je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras, mais deux bras fort encercle ma taille pour m'en empêcher.

- Lâcher-moi. Dis-je en me débattant. Meurtrier!!! Hurlais-je. Tu l'as tuée!!!

- Max, elle était contaminée. Je suis tellement désolé Max, mais je devais le faire. Écoute, nous devons partir tout de suite avant que d'autres viennent et que nous soyons encercler.

C'est le calme plat. Plus de bruit bizarre. Je me lève et je vois ma mère allongée par terre agonisant dans son propre sang.

Je regarde ma mère une dernière fois avant de me dégager des bras de Vince et de marcher aux côtés de James, Alex et Sam. Je ne veux pas rester près de Vince. Pas maintenant. Peut-être plus tard. Nous marchons durant ce qui me paraît durer des heures avant de nous arrêter devant un marchant d'arme.

Alex, James et Sam vont inspecter les lieux afin de s'assurer qu'il n'y a aucun danger pendant que Vince reste à mes côtés. Laissant une certaine distance entre nous.

Quelques instants plus tard, Alex ressort suivi de James et de Sam.

- Nous pouvons rentrer, il n'y a personne.

Vince me prend la main, mais je me dégage en passant devant lui. Je vais m'installer dans un coin. Je veux être seul. Je laisse mes larmes coulaient.

Je prends mon visage entre mes mains et je pleure toutes les larmes de mon corps. J'ai vu ma mère se faire tuer devant mes yeux. Putain ma mère ! Qu'est-ce que je vais faire tout seul maintenant.

Je garde mon visage entre mes mains tout en pleurant la perte de ma mère. Je sens quelqu'un s'installer à mes côtes et tout-à-coup, je me retrouve blottis contre un torse musclé. J'essaie de me dégager, mais les bras se resserrent plus fort autour de moi.

- Je suis désolé pour ta mère gamin, mais je devais le faire au risque qu'elle te contamine toi aussi.

- Je sais, je comprends, mais ça fait tellement mal. Je suis désolé de m'en être pris à toi alors, que tu n'as fait que me protéger.

- Je ne t'en veux pas Max et je ne t'abandonnerais pas.

- Merci. Murmurais-je.

Vince me tient dans ses bras et je mets mon visage dans son cou. J'aime sentir son odeur, ça me réconforte en quelque sorte. Ça sent l'homme mélanger avec une légère odeur de sueur.

- Tu as eu des nouvelles de ta femme ? Demandais-je.

- Je n'ai pas de femme et si j'aurais quelqu'un, ça serait plutôt un homme.

- Tu es homosexuelle ?

- Oui. Tu as un problème avec ça ?

- Non ! Bien sûr que non. Je suis gay moi aussi.

- Tu as un petit ami ?

- Non, mais j'aurais aimé en avoir un.

- Tu faisais qu'elle étude avant tout ça ?

- Littérature. Et toi pourquoi tu t'es engagé dans l'armée ?

- Je voulais défendre mon pays au cas où nous étions attaqués et remarque, ça m'a servi aujourd'hui.

- Oui, c'est vrai.

- Tu as faim ? Me demande-t-il ?

- Pas vraiment non.

- Tu dois manger quelque chose. Il te faut des forces pour combattre ce qu'il y a dehors. Tient prend ça.

Il me tend une barre de céréale et je la prends en le remerciant. Alex, James et Sam viennent nous rejoindre et nous veillons les uns sur les autres à tour de rôle.

Lorsque vient mon tour de garde, pendant que les autres se reposent. Je sors mon cahier et mon Bic que j'ai pris avant de partir de chez moi.

Tout a commencé hier et pourtant, j'ai l'impression que ça fait des mois que tout ça dure.

Alors que j'écris tous les évènements qui se sont déroulés depuis que j'ai quitté la maison de mon enfance, j'entends des bruits provenant de dehors.

Je referme mon cahier et je le remets dans mon sac. Je me lève le plus silencieusement possible et je me dirige en provenance du bruit.

Je regarde par la fenêtre, mais je ne vois strictement rien. Alors que j'allais me retourner, un projectile brise la fenêtre et un morceau de verre s'enfonce dans ma joue.

Vince, Max, James et Alex se lèvent d'un bond et viennent me rejoindre. Je saigne énormément, mais je ne m'en occupe pas.

- Il faut partir d'ici, tout de suite, prenait tout ce que vous trouvé et dans cinq minutes, je veux tout le monde dehors.

De ma main droite, je compresse la plaie afin d'arrêter le sang coulé.

Je regarde dans toutes les armoires et je finis par trouver une boite remplie de munitions. Juste à côté de celle-ci se trouve un revolver.

Je prends le tout et je fourre tout dans mon sac à dos. Je m'empresse de rejoindre Vince qui m'attend près du comptoir et nous sortons.

Dehors, le jour commence à se lever. Nous marchons en file indienne en faisant attention les uns les autres.

Au loin, il y a un Intermarché. Nous nous dirigeons vers celui-ci. Alex, James et Sam rentrent en premier et réapparaissent quelques minutes plus tard en nous informant qu'il y a aucun danger que nous pouvons entrer.

Vince et moi, nous suivons les autres et une fois à l'intérieur, je vais m'asseoir dans le fond du magasin.

Alexandre vient me rejoindre et s'installe à ma droite. Quant à Vince, il s'installe devant moi, James s'assois à ma gauche et Sam s'assois à côté de Vince.

- Il faut te soigner avant que tu attrapes de l'infection me dit Alex d'un ton sérieux.

- Oui, je vais le faire. Dis-je en ouvrant mon sac à dos.

Je sors les compresses et le désinfectant et les poses devant moi.

- Je vais le faire. Me dit Alex.

Je regarde Vince et celui-ci hoche la tête. Alex s'empare d'une compresse et du désinfectant. Il verse une dose de liquide sur la compresse et vient tamponner ma blessure.

Je sers le poing pour ne pas crier. Je ferme très fort les yeux et je sens que quelqu'un prend ma main dans la sienne. J'ouvre mon œil gauche et je vois que c'est Vince qui me tient la main.

Il me regarde en hochant la tête pour me demander si tout va bien et je lui réponds en hochant la tête de haut en bas. Il me fait un clin d'œil.

- Et voilà, c'est terminer. Ce n'était pas très profond donc tu n'as pas besoin de point de suture.

- Merci beaucoup

- Pas de quoi gamin.

- Il faut arrêter de m'appeler gamin les gars. Je ne suis pas un gamin.

- C'est un surnom affectueux. Me répond Vince.

Les autres hochent simplement la tête pour confirmer ce que Vince dit est vrai.

- Bon écouter tout. Nous allons rester ici autant de temps que nous le pouvons. Tout ce que vous trouvez de comestibles, vous prenez. Nous devons rester en petit groupe, nous devons en aucun cas nous séparer, c'est compris ?

- Oui. Répondons-nous en chœur.

- Max, tu restes avec moi. Max et moi, nous prendrons les deux rayons du fond quant à vous trois vous prenait les deux autres. On se rejoint dans la réserve dès que nous avons terminé. Rappelez-vous, nous prenons que le strict nécessaire.

Vince et moi, nous nous dirigeons vers les rayons qui nous est attribué quant aux autres, ils se dirigent vers les leurs.

Je prends des boites de conserve de ravioli, de petit-pois et carottes, deux boites de saucisses Swan et une bouteille de Vodka.

- Max, j'ai dit que le strict nécessaire.

- Ça pourrais nous permettre de nous détendre. S'il te plaît.

- Bon d'accord, mais une seule.

- Promis.

- Tu as tout ce qu'il faut ?

- Oui

- Allons-y alors.

Nous nous dirigeons vers l'arrière de la boutique et les autres nous attendent déjà.

- Bon ! Nous allons nous reposer un peu. Je prends le premier tour de garde. Dit Vince. Tu peux mettre ta tête sur ma jambe si tu veux.

- Merci

Vince s'assoit par terre et je pose ma tête sur sa jambe comme il me l'a proposé.