Le Fléau et l'Arbalète - PARTIE 2

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Girondin avait vu son fidèle bourreau périr en bas. La rage lui tordait le ventre, il aurait voulu descendre et les égorger un par un, mais d’abord, il avait sa mission à accomplir. Se débarrasser du dragon était une priorité absolue. La bête morte, il pourrait enfin montrer ce qu’il avait dans le ventre ! Il fit appeler deux de ses gardes.

— Vous me ramènerez une coupe de vin, et toi là, exigea l’Empepeur en montrant le deuxième garde, tu me mets la flèche sur la machine. Plus vite que ça !

Il espérait de tout son coeur de pierre que l’arbalète géante marcherait. Il n’avait que cette solution pour mener à bien sa mission. Si cela échouait, il n’y aurait aucun salut pour personne. Ce serait la fin du royaume. Sans ce dragon, tout serait déjà fini depuis longtemps, ses ennemis n’avaient pas eu le temps de constituer leur armée, et heureusement car lui n’en n’avait pas non plus ! Il était certes le plus riche de son royaume, mais pas assez pour posséder des soldats dignes de ce nom. Aucun royaume alentour n’avait voulu traiter avec lui. (mdr)

— Hum hum… fit une voix à la porte derrière lui. Votre vin vot’Majesté.

Le garde lui amena sa coupe de vin tandis que l’autre s’échinait encore sur la machine en pestant dans sa moustache. C’est que la machine était compliquée, faites d’engrenages de bois, de cordes, d’encoches… Et la flèche de fer était lourde, de la taille de deux hommes, aussi épaisse qu’un tronc de bouleau. Girondin regardait l’opération en se délectant de sa dernière coupe de vin avant sa victoire. Il n’avait aucun doute sur l’issue de cette petite crise existentielle du peuple. Il déplorait encore les trahisons mais saurait y faire face, il ne se laisserait plus berner par personne, il serait encore plus exigeant à l’avenir.

— Voilà m’sieur, j’crois bien que c’est prêt ! Manque plus qu’à viser et à tirer en vous mettant bien sur le marchepied devant la flèche, là ! montra le garde à Girondin avec un mouvement blasé du bras vers la petite plate forme derrière la machine.

— Bien… Fort bien… Disposez maintenant, je veux être seul pour le coup fatal, le coup final, pour ma victoire et pour pour leur défaite. Je veux savourer ma joie seul après ça. Je veux savourer mon héroisme et ma supériorité comme il se doit.

Le discours fit sourciller les deux gardes mais ils sortirent sans broncher, comme d’habitude. L’Empepeur retourna à la fenêtre. Et il fut bien inspiré car une ombre dans le ciel attira son attention. Il frémit tout entier, pris de peur, mais se ressaisit aussitôt, ce n’était pas le moment de chier dans son froc ! pensa t-il.

Il attendit un peu, observant la bête qui déployait ses deux ailes, les battait dans les cieux en poussant des cris gutturaux, profonds. Le dragon semblait savoir où il devait aller, c’en était effrayant. Ses ailes noires et vertes montaient, descendaient, il volait à une vitesse rapide. Girondin sursauta quand il vit des flammes jaillir de la gueule du reptile dans le vide, puis il courut se placer derrière sa machine.

A l’extérieur, Ash priait pour que Banyshion réussisse à tout brûler ; les portes, l’homme qui se prétendait Empereur, les traîtres… Elle regardait et retranscrivait la danse aérienne de son dragon tandis que les Résistancionnaires reculaient encore plus pour ne pas être dans le champ de feu quand Banyshion attaquerait. Lenna aidait Blue à se remettre en lui racontant des blagues de Thierry ce qui eut l’effet inverse parce que c’était pas marrant.

Girondin avait tendu la flèche au maximum, et il s’était posté sur le marchepied et attendait le moment opportun pour tirer. La flèche d'acier était pointée vers l’extérieur, menaçante, glaciale, mortelle. Le dragon continuait sa danse, crachant par moment dans un râle un jet de feu. Les paysans terrés chez eux ne manquaient pas une miette de ce spectacle magnifique et effrayant à la fois. Ash souriait en voyant son dragon, elle se souvenait de toute sa vie, de l’éclosion de l’oeuf jusqu’à ce jour final. Elle en était fière, comme une mère.

Banyshion arrivait près du château, y posant une ombre immense. Les nobles se cachaient dans les tourelles, terrorisés comme les freluquets qu’ils étaient. Girondin arma, puis, une fois le dragon dans sa ligne de tir, lâcha la corde de la machine. Et ce fut la fin… La flèche, au lieu de filer tout droit sur Banyshion partit en arrière à toute allure. Girondin fut éjecté à une vitesse folle contre le mur de pierre de la pièce avec le tronc d’acier en plein sur le torse. Il y eut un craquement affreux puis une explosion de sang dans toute la pièce. Le visage pourpre, douloureux, l’Empepeur expira une dernière fois avec une grande difficulté puis sa tête s’affaissa, et ses membres cessèrent de trembler. La flèche tomba lourdement, et le corps de Girondin se retrouva par terre, dans une mare de sang.

Les gardes accoururent, attirés par le bruit et ils découvrirent leur Empereur par terre, mort. Ils se regardèrent tous les deux puis coururent dans tous le château pour prévenir de la nouvelle. Un des nobles, Lukuku LeCouard, était entré dans la salle d’armes pour être sûr de ce qu’on racontait, malheureusement il glissa sur les intestins de Girondin et tomba, la tête la première sur un des côtés de la pointe de la flèche, raide mort. Certains dans le château étaient soulagés, d’autres eurent peur et décidèrent de prendre la fuite par les souterrains, ils ne voulaient pas être confrontés aux Résistancionnaires et encore moins à leur dragon. A l'extérieur, ils n'étaient pas encore au courant de ce qu’il venait de de pasar. Banyshion souffla de son feu sur les portes et enfin elle brûlèrent. Blue et Wow s’avancèrent avec le reste des Résistancionnaires, Raven tirant le brancard de Ted qu’il voulait confier tout de suite à l’apothicaire.

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