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"Tiens, voici notre ami qui revient de sa promenade", vous accueille gentiment la femme aubergiste, avant de s'écrier, vous voyant tout sanguinolent :"Mais vous saignez, Elbrelax ! Et puis vous arrivez à deux, avec la dame du ruisseau ! Ce n'est quand même pas elle qui...", hésite-t-elle. -Non, ce n'est quand même pas moi qui, comme vous dites, fait la mendiante. Il n'y a pas de médecin à Halte-lès-Palais, le seul vrai médecin alentour ne s'occupe que de la famille royale. Mais, Madame, je fête (si c'est possible) mes soixante-cinq ans aujourd'hui... J'aurais tant aimé un gâteau d’anniversaire ; coûte-t-il cher ?
-Vous voulez dire :"un repas d'anniversaire ?" (tandis que les yeux éteints de la mendiante aveugle se mettent à briller). Consultez le panneau... dix ducats par personne. Mais je vois que votre accompagnateur est blessé, ainsi je vous fais 2 repas pour dix ducats. Vous êtes d'accord ? Ah, bravo Benjamin, je vois que tu nous as apporté du coton. "Chéri ?" appelle-t-elle son mari. "Fais-lui un pansement décent ; après tout, le seul médecin alentour, c'est toi."
Le mari s'applique, toutes affaires cessantes, à vous soigner du mieux qu'il peut. Benjamin fait remarquer à son père qu'il faut autant d'eau que de coton et de pansements pour soigner ces blessures-là. Toute l'auberge vous regarde avec pitié et vous pose maintes questions, jusqu'à ce que la mendiante aveugle leur dise qu'elle aurait bien aimé un peu de discrétion pour son anniversaire. Vous entendez toute la famille (sauf Benjamin et son père) affairée dans la cuisine, tandis que la mendiante reste à vos côtés, folle d'inquiétude pour vous. Puis, pansé, ne saignant plus (vous regagnez deux points d'endurance), vous remerciez tous ces braves gens, et vous allez vous attabler avec l'aveugle, pour choisir ce repas de fête que vous allez bientôt partager avec elle. Mais... vous vous rappelez tout d'un coup que Trafalgue vous a volé votre bourse. Comment faire ?
-Madame, je ne peux pas vous payer. Ils m'ont volé tout mon argent.
-Ah, désolé. Je ne peux pas vous accueillir.
-Mais où dormirai-je, cette nuit ? Je n'ai même pas de quoi m'acquitter d'une chambre.
-Moi, je peux vous aider, dit soudain la mendiante. J'ai trois ducats d'argent, ma recette de mendiante d'aujourd'hui. Je dormirai à la belle étoile, j'ai l'habitude.
Tous les clients, vous en premier, sont peinés de l'attitude de l'aubergiste, et bien sûr, touchés de la générosité de votre mendiante. C'est grâce à elle que vous dormirez bien au chaud cette nuit... C'est le monde à l'envers !
-Ah, pour deux ducats, vous aurez une chambre. Et avec le troisième ducat, le repas d'anniversaire... Ah non, je m'y perds...
- Ça suffit, Henriette ! Intervient brusquement un homme vêtu de noir, avec un col blanc. Que l'aveugle garde sa recette ! Je vous règle deux fois dix ducats, tenez ! J'ose espérer que notre ami blessé dormira dans une chambre ce soir.
L'homme compte 20 ducats de sa poche... Puis il s'en va discrètement. Tous les clients, l'aveugle en particulier, gênés de la situation, attendent patiemment l'heure du repas... Rendez-vous au 148.

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