Nils - course au palais 2

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Stieg était l’homme à tout faire du palais. Il avait toujours quelque chose à réparer, et on ne pouvait jamais savoir où il se trouvait. Nils se demanda où faire porter ses recherches, tout en réfléchissant à ce que Bernil pourrait bien lui apprendre. La compagnie des gardes royales était un ramassis de commères qui traînaient dans tous les coins du palais, et Nils était toujours informé des derniers ragots grâce à eux.

Il courut dans l’escalier en colimaçon, traversa la salle de garde, escalada les marches qui menaient à la partie haute du palais, courut dans le couloir de droite… Lars, en costume officiel, était de garde sous son képi à houppette. Nils l’interrogea. Stieg était parti vers les suites princières pour une réparation, semblait-il. Le jeune capitaine continua sa course. Et il arriva à son point de départ, la porte de la suite écarlate, au moment où Stieg, un gros homme d’une cinquantaine d’années au crâne dégarni, en sortait avec sa caisse à outils.

Surpris par la présence de Nils, l’ouvrier resta hébété. Mais il reprit vite ses esprits et chuchota :

- Prince, vous tombez bien ! J’ai quelque chose à vous dire…

- Oui, je t’écoute.

- Non, je ne peux pas vous en parler maintenant… Pouvez-vous descendre à la salle de garde avec moi ? C’est assez urgent…

- Eh bien. Je venais te chercher parce que Bernil veut que tu changes le joint d’étanchéité sur la citerne de la prison. Mais j’ai quelque chose de prévu… Je ne peux pas te suivre…

- Très bien. Je vous verrai plus tard, alors. Mais n’oubliez pas que j’ai besoin de vous parler en urgence. C’est très important…

La porte s’ouvrit derrière lui.

- Nils ! Vous êtes déjà là !…, s’exclama Antonella. Je me disais bien que c’était votre voix que j’entendais derrière la porte. Je suis prête, nous pouvons y aller !

Nils jeta un coup d’œil à Stieg qui s’éloignait déjà. L’ouvrier se retourna en faisant une sorte de grimace, puis il baissa les yeux en secouant la tête. Le jeune homme le suivit un instant du regard, puis reprit ses esprits et adressa un grand sourire à Antonella qui lui tendit la main pour qu’il y dépose ses lèvres. Elle lui fit une révérence très gracieuse.

Le garçon observa la tenue d’Antonella. Elle était vêtue d’un pantalon un peu bouffant, très coloré, et d’une petite veste de velours rouge, courte, attachée par une rangée de petits boutons argentés. A ses pieds, elle portait d’élégantes petites ballerines rouges qui donnaient l’impression qu’elle avait des pieds d’enfant. Elle était ravissante.

- Antonella, permettez-moi de vous faire visiter Valdemar. Cette ville peut paraître hostile, mais en réalité, elle recèle de vrais trésors qu’il vous faut absolument découvrir.

Antonella éclata de rire.

- Vous faites preuve d’un bel enthousiasme ! Vous allez peut-être réussir à me convaincre, qui sait ? Et si je ne voulais plus jamais partir ? Vous seriez bien ennuyé !

- Au contraire !, fit Nils, un peu intimidé.

La jeune fille détourna les yeux, probablement gênée autant que le garçon par cette remarque. Un silence s’installa entre eux, pendant qu’ils avançaient dans les couloirs du palais. Nils se plongea dans la contemplation des murs de pierre blanche qui encadraient leur progression. Avec soulagement, il entendit Antonella rompre le silence :

- Par quelle merveille de Valdemar pensiez-vous commencer cette visite guidée ?

- Que diriez-vous de la cathédrale de verre ?

- Oui, j’ai entendu dire que c’était l’un des plus beaux monuments de tous les Sept Duchés.

Nils tendit son bras droit et Antonella y posa sa main. Quelques courtisans les regardèrent passer, pleins d’admiration et d’amertume. Tous deux avancèrent jusqu’aux portes du palais. Mark et Mika, deux gardes que Nils ne connaissait pas très bien, les attendaient. Ils avaient été avertis et devaient leur servir d’escorte.

Les deux grands vantaux de la porte principale s’ouvrirent. Le ciel de Calabrun diffusait une lumière blafarde et le froid les frappa de plein fouet, mais les deux jeunes gens et leur garde rapprochée s’engouffrèrent sans hésitation entre les crocs mordants de l’atmosphère glaciale de Valdemar.

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