Dis maman, qu'est-il arrivé à la sirène ?

- La sirène était née sur les bords de l'île imaginaire. Lors de son arrivée, tout le monde se réjouit car elle était d'une si grande beauté qu'elle occultait toutes les autres. Il faut savoir que dans l'eau, les sirènes avaient une queue mais qu'une fois sur terre, elles étaient comme n'importe quel humain. Aussi, ses parents en étaient extrêmement fiers, même beaucoup trop au goût de certains. Ils la montraient de partout, montrant son visage si beau, ses cheveux couleur or.

La petite sirène grandit ainsi, choyée par tous et jalousée par les autres enfants. Il y eut deux clans à l'école : les adorateurs de Lya, car tel était son nom, et ceux qui la haïssaient du plus profond de leur cœur.

C'est ainsi que le drame arriva. Ses parents auraient du le voir venir. Ils avaient rendu leur fille tellement fière, égoïste, capricieuse que peu à peu de plus en plus de monde la rejetait.

Il était une tradition à la fin du premier cycle scolaire dans le pays des sirènes : elles devaient plonger d'un rocher en particulier et rapporter une magnifique perle qu'elles conservaient précieusement jusqu'à la fin de leur vie.

Lya, se croyant toujours supérieure aux autres, ce que tous lui répétaient sans cesse depuis sa naissance, décida de se lancer du plus haut rocher. Tous lui dirent que c'était de la folie, c'était bien trop haut pour une petite sirène. Même les adultes ne s'y risquaient pas.

Mais elle préféra passer outre leurs recommandations.

Elle s'amusa à prendre des poses, se moquant de ceux en bas. Pourtant elle avait quand même une grande appréhension. C'était vrai que la hauteur était impressionnante. Fermant les yeux, elle s'élança.

Et ce fut la fin pour elle. Elle manqua son coup, s'approchant beaucoup trop près des rochers. Elle heurta très violemment un des rochers qui était recouvert de coquillages aux rebords acérés.

Ses parents, fous d'inquiétude, plongèrent pour la remonter à la surface mais le mal était fait. Lorsqu'ils nettoyèrent tout le sang de son visage, ils virent les profondes marques que les coquillages avaient laissé.

Le peuple des sirènes était un peuple cruel. Ils décidèrent de la bannir. Elle ne pouvait rester avec eux, avec ce visage monstrueux.

Lya dut s'enfuir, en pleurs, loin de tous ceux qu'elle aimait.

Sur le chemin, elle heurta violemment un drôle de bonhomme de neige. Surprise, oubliant un instant son chagrin, elle se demanda ce qu'un bonhomme de neige pouvait bien faire sous le soleil de la forêt enchantée.

Il lui sourit alors, lui parlant comme jamais on ne lui avait parlé, avec gentillesse et compassion. Lui n'avait pas peur de son visage.

Il était perdu, aussi elle lui indiqua le chemin à prendre pour se rendre à destination.

"Je vous remercie bien jeune et jolie demoiselle."

" Jolie je ne suis point mais je vous remercie quand même du compliment."

"Vous apprendrez, jeune demoiselle, que la beauté ne se limite pas à l'allure extérieure. La beauté intérieure est la plus importante, croyez en mon expérience. Pour le moment vous êtes triste mais vous verrez par la suite que tout le monde est aimé à sa juste valeur. Il vous faut juste tomber sur les bonnes personnes. Continuez votre chemin, jeune demoiselle, votre destin vous attend."

Lya le regarda partir, encore toute étonnée. personne ne lui avait jamais parlé de la sorte.

Aussi elle continua son chemin et tu connais la suite.

- Pauvre petite sirène. Il ne faut pas être méchant avec les personnes qui ne sont pas comme nous. Il faut être gentil... surtout que le Père Noël nous voit là haut et il apportera pas de cadeau si on est pas sage. Hein maman ?

Mais dis maman, qu'est-il arrivé au bonhomme de neige pour se retrouver dans la forêt enchantée ? Dis maman ?