Chapitre 3 : Vendredi, jour des amis.

7 minutes de lecture

J'ai très peu dormi de la nuit. A peine rentrée chez moi, Sullivan m'avait déjà envoyé un message et on a passé la moitié de la nuit à papoter par SMS et ensuite j'arrivais pas à m'endormir, me remettant pas de mes émotions. Une vraie adolescente je vous jure. C'est donc fatiguée que je suis arrivée en cours à 10h.

-Eh bien, j'en connais une qui a du se coucher bien tard hier soir ! s'extasia Clara.

-Si tu savais, baillais-je.

-Ah oui en effet. Bah raconte !

Je lui racontai tout en détail. Cette dernière était toute souriante au fur et à mesure que je racontais mon histoire.

-Ca y est t'es déjà accro toi, rigola ma meilleure amie.

-A peine, souriais-je, pensive.

Le professeur entra dans l'amphithéâtre et s'installa. J'aime pas ce professeur, il est stressant et sévère. On n'a le droit ni au portable, ni à l'ordinateur. Et il interroge au hasard des élèves tout au long de l'heure. Pourtant j'adore son cours. C'est de la traduction. C'est pas si facile que ça peut paraître, même avec un bon niveau en anglais, mais c'est tellement ludique je trouve. Cependant, aujourd'hui, j'ai pas du tout la tête à travailler. Seul Sullivan occupe mes pensées, et être privée de mon portable pendant une heure me paraît insurmontable car c'est également me priver de Sullivan pendant une heure. Merde, Clara a raison, je suis déjà accro... Mais qui ne le serait pas à ma place après une si bonne soirée, bien que trop courte à mon goût ?

-Mademoiselle Béthunès, pouvez-vous me traduire la 3ème phrase s'il vous plaît ?

La voix du professeur interrompit mes pensées.

-C'est Béthunes Monsieur, répondis-je, un peu soûlée que tout le monde écorche mon nom de famille.

Mais je regrettai vite ma réflexion lorsque le regard noir du professeur était posé sur moi. Je me raclai la gorge et commença à traduire la phrase en question. Heureusement, c'était exactement la réponse qu'attendait le professeur alors son visage s'est peu à peu radouci. S'est enchaîné ensuite ses explications sur la phrase que je venais de traduire. Je soupirai de soulagement. J'aime pas participer à l'oral mais en entrant dans cette licence, je savais à quoi m'attendre. Cependant, ce cours est mon cours préféré car j'aimerais devenir traductrice littéraire. Depuis petite, j'adore écrire des histoires. J'écrivais des petites BD. Pendant longtemps, je voulais en faire mon métier, les BD. Mais je n'ai pas été prise en école de Beaux-Arts, et ne voulant pas abandonner mes deux passions que sont le dessin et l'écriture, je suis allée en fac de lettres. Au final, je n'ai pas eu ma première année de licence, et je me suis rendue compte que ça ne me correspondait pas du tout alors je me suis redirigée vers la LLCER anglais, puisque j'adore cette langue. Et dès les premiers cours de traduction, j'ai su que je voulais faire ça : traductrice littéraire. L'heure de cours fut si longue mais 11h vint enfin alors je rangeai mes affaires et sortit de l'amphithéâtre, Clara à mes côtés. La première chose que je fis fut de sortir mon portable et quelle déception... Je n'ai pas de messages de Sullivan. Il doit encore dormir. Après tout, on a parlé jusqu'à 4h du matin par SMS donc ce ne serait pas illogique.

-J'ai un message de la bande, on doit les rejoindre à la cafèt', m'annonça Clara, les yeux rivés sur son téléphone.

-Super !

Le vendredi c'est le seul jour où tous nos horaires sont synchros, donc on peut manger tous ensemble. La bande est constitué de Mylène, en couple avec Timothée ; Sophie ; Paola et Bastien. Ce sont les seuls amis qu'il me reste du lycée, mais ce sont des vrais amis. Mylène et Paola sont en fac de droit, Timothée est en fac de médecine, Bastien est en STAPS et Sophie est en master MEEF.

-Bon... Je te vois fixer ton portable depuis la minute où le cours s'est fini. Des nouvelles de ton Roméo ? me demanda ma meilleure amie.

-Non, je pense qu'il doit toujours dormir, répondis-je un peu triste.

-Vous avez parlé si longtemps que ça hier ?

-Baaaaah... Jusqu'à 4h.

Clara écarquilla les yeux, visiblement choquée.

-Ah oui quand même ! Tu m'étonnes que t'étais fatiguée ce matin, rigola-t-elle.

-N'empêche que même fatiguée, j'ai parfaitement traduit la phrase sur laquelle j'ai été interrogé, renchéris-je fière de moi.

-C'est vrai. Bravo Mademoiselle Béthunès, répondit-elle imitant la voix du professeur.

-Arrête, ça me soûle, il fait ça à chaque cours ! C'est pourtant pas compliqué, il n'y a pas de fucking accent, bordel !

-Laisse-tomber, je pense qu'il y arrivera jamais.

On arriva à la cafétéria et tout le monde était déjà là sauf Bastien. On fit la bise à tout le monde et on s'installa à une table sur la terrasse, profitant du beau temps. Bastien finit par arriver 5 minutes plus tard.

-Ah bah quand même, on a failli t'attendre. Sinon la ponctualité tu connais ou pas ? demanda Clara.

-Désolé, fallait que je sculpte ce corps de Dieu, répondit-il bombant le torse.

Clara roula des yeux.

-Pardon, Monsieur est si beau que nous devrions déjà être honorés de sa présence, soupira-t-elle.

Alors que Bastien allait répondre, Timothée le coupa.

-Bon stop les chamailleries vous deux ! Ca va mon pote ?

-Ouais tranquille.

La bande parlait de tout et de rien et moi j'étais fixée sur mon portable, attendant désespérément un message de Sullivan. Bordel, mais je suis pas une ado... Il m'en enverra un quand il le pourra. Après tout, moi aussi je pourrais lui envoyer un message et pourtant je l'ai pas fait.

-Au fait les guys, Elisa a une grande nouvelle à vous annoncer ! s'écria soudainement Clara, me sortant de ma torpeur.

-Hein ?

Elle me fit un clin d'œil et je compris qu'elle parlait de Sullivan.

-Oh... Eh bien...

-Elle a enfin trouvé l'amour ! s'exclama-t-elle.

-Mais c'est génial ! Dis-nous tout, demanda Mylène.

Alors que j'allais leur raconter cette fameuse soirée, je sursautai, surprise par les vibrations de mon portable. C'est Sullivan qui m'appelle.

-Désolé, je dois vraiment prendre cet appel, m'excusais-je.

-C'est son Roméo, chuchota Clara.

*APPEL TELEPHONIQUE*

-Allô ?

-Hey Elisa ! Comment tu vas ? Dit, je suis devant ta fac là, tu me rejoins, on mange ensemble ?

-Oh, eh bien...

-Oui, je sais tu m'as dit que tu mangeais avec tes amis aujourd'hui et que c'était le seul jour où vous pouvez tous manger ensemble mais la vérité c'est que tu me manques trop.

-C'est d'accord. J'arrive, tu es où exactement ?

-Super ! Je suis devant l'arrêt du tram.

-Okay, à tout de suite !

-A tout de suite baby !

*FIN APPEL TELEPHONIQUE*

Mon cœur fond... Cet homme va causer ma mort. Je suis retournée à la table et ait commencé à rassembler mes affaires.

-Je suis vraiment désolée, je dois y aller, m'excusais-je.

-Quoi ? Meuf, t'es sérieuse ?! Le vendredi c'est le seul jour où on mange tous ensemble... répondit Clara.

-Oui je sais, je suis vraiment désolée mais... C'était Sullivan. Il a proposé qu'on mange ensemble.

-Je veux bien que tu sois accro à ton Roméo mais meuf, nous laisse pas tomber non plus... me supplia-t-elle.

-Promis ! C'est exceptionnel, vendredi prochain je mange avec vous.

Je fis un gros bisou sur la joue de ma meilleure amie et fit un signe de main à mes amis. Ça me gène de leur faire faux bond comme ça mais j'ai tellement besoin de retrouver Sullivan. Lorsque j'arrivai vers lui, je vis son visage s'illuminer d'un sourire et rien que ça me comble de joie. Il prit mon visage en coupe et m'embrassa.

-Ca fait du bien de retrouver tes lèvres, m'avoua-t-il.

-Eh bien, tu es déjà accro, rigolais-je.

En vérité, c'est moi qui suis déjà accro. Mais la première règle en amour si on ne veut pas perdre c'est de ne pas être le premier à montrer ses faiblesses.

-Peut-être, mais ose me dire que tu n'es pas accro à moi, toi aussi, me défia-t-il.

-Non, pas du tout, ce serait revenu exactement au même si on ne s'était pas vu, mentis-je.

-Bien sûr, c'est pour ça que tu m'as fait passé avant tes amis alors que tu peux manger avec eux que le vendredi, rigola-t-il.

-Ok, tu marques un point... Mais je suis pas accro. Disons juste que j'apprécie ta compagnie, capitulais-je.

-Plus que celle de tes amis alors.

-Quoi ? Non, c'est pas ce que j'ai dit.

-Non, mais tu l'as insinué.

Il me fit un clin d'œil et je me contentai de sourire. En même temps, les amis et le petit-ami, c'est pas comparable. On a donc mangé ensemble dans un petit resto peu cher spécial pour étudiants. Il voulait me payer le resto mais j'ai insisté pour payer ma part. Je suis une princesse moderne moi je vous rappelle, il est hors de question que je me fasse entretenir par mon prince. L'après-midi, quand je suis retournée en cours, Clara était un peu de mauvaise humeur. Je crois qu'elle a pas trop apprécié ce qu'il s'est passé ce midi. Mais c'est ma meilleure amie, elle va forcément comprendre...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Eimelaya ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0