Chapitre 5 : Et de la sexualité on en parle ?

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Sexualité: La sexualité définit l'ensemble des comportements et mécanismes

physiologiques qui participent à la reproduction des espèces. Par extension, chez l'être

humain, ce terme regroupe les pratiques et inclinations qui concourent au plaisir

charnel.

La sexualité est un sujet un peu tabou en général, les gens n’osent pas trop en parler. Ce qui me fait bien rire surtout quand nous observons la société dans laquelle nous vivons. Tout est hyper sexualisé, surtout les publicités, mais aussi les réseaux sociaux. Si nous contemplons attentivement, même les jouets pour enfants aussi ont été pris pour cible. Ma nièce possède des poupées super maquillées ressemblant à des femmes et non à des petites filles. Ce qui m'a foi me semble absurde, car une petite fille devrait jouer avec des poupées qui font son âge et qui lui ressemblent. Après nous nous étonnons que certaines jeunes filles, adolescentes se maquillent et s’habillent de manière super sexualisée, ce sont des petites Lolitas en références à Lolita de Nabokov. L’innocence de l’enfance se perd. Malheureusement, la raison essentielle est que le sexe est vendeur. J’estime que le sexe devrait rester du domaine de l’intimité physique. J’en parle, car je trouve que c’est important de comprendre et voir pourquoi il est aussi vendeur. Il est devenu une marchandise. On sexualise n’importe quoi à présent. Dans les publicités par exemple, les femmes sont majoritairement plus sexualisées que les hommes, même si depuis quelques années les hommes le deviennent. Mais pourquoi donc le sexe fait vendre ? Je ne sais pas réellement, cela est peut-être dû au fait que cela suscite une forme de désir en nous, pourquoi à votre avis, après avoir vu une publicité, on a envie d’acheter le produit. C’était et ça l’est toujours, une stratégie commerciale pour encourager le consommateur à acheter le produit proposé.

L’INTIMITÉ DU COUPLE : LE SEXE EST SEULEMENT LA CERISE SUR LE GÂTEAU

Je considère que le sexe ne doit en aucun cas être ce qui constitue le couple jamais. Bien sûr, c’est important d’avoir des contacts physiques, ils permettent de garder la passion du couple, toutefois, il s’agit d’un petit plus comme la cerise sur le gâteau. C’est plus qu’une activité physique banale qui procure du plaisir. Il y a une connexion entre les deux corps, comme toute connexion, elle peut ne pas passer et avoir des interférences ou être de mauvaise qualité, pour une bonne connexion charnelle, il faut trouver le bon partenaire. Je ne critique pas ceux qui pratiquent la fornication Encore une fois, vous êtes libres de prendre vos propres décisions, mais étant donné qu’il s’agit d’un péché, je suis dans l’obligation en tant que chrétienne de vous avertir des conséquences. Le péché ne ramène rien de bon dans nos vies, bien au contraire, il nous rend esclaves et devient dépendant de lui, se sachant plus comment nous en sortir. C’est pour cette raison que la Bible nous encourage à l'abstinence avant le mariage. La seconde raison, c’est pour éviter de contracter des MST.

Dans un couple d’amoureux, le sexe se mélange à l’amour, mais ce n’est pas le cas dans un sexfriend par exemple ou dans une aventure d’un soir, où là, c’est purement physique. Lorsque le sexe s’entremêle à l’amour, je pense que l’on dépasse le stade de l’activité physique simple, car les deux corps ne font plus qu’un, ils sont en totale symbiose et de la génère une connexion qui n’est plus simplement physique mais spirituelle, car les deux partenaires s’abandonnent l’un à l’autre. Cela devient presque électrique entre les deux corps qui s’appellent et s’attirent mutuellement.

Je suis pour que les couples pimentent un peu leur relation, car quand la routine s’installe cela peut devenir barbant. Mais bien sûr, cela doit rester entre le mari et sa femme et être dans le respect de chacun. Je suis contre les rapports hors mariage, la polygamie, la sodomie et tout ce qui rentre en contradiction avec la Parole de Dieu. Je ne juge pas les personnes qui pratiquent cela bien sûr, car dire si c’est bien ou mal, ce n’est pas mon rôle. Je me réfère uniquement à ce que me dit la Bible.

Je ne crois pas qu’un homme ou une femme ait besoin de plusieurs partenaires pour être satisfait, mais tout le monde fait ce qu’il veut. Le sexe ne devrait pas être un sujet tabou dans les familles, car si nous n’en parlons pas, nous ne pouvons pas éclairer correctement les esprits sur les risques de rapports non protégés et sur les moyens contraceptifs. Il n’y a pas de mal à parler de sexe au contraire. C’est parce que nous nous cachons trop que les gens sont frustrés à ce sujet. Je ne vois pas en quoi cela est mauvais. Nous associons parfois le sexe à quelque chose d’impur ou de sale, peut-être est-ce à cause de la pornographie, je ne sais pas. Dieu a dit à Adam et Eve dans Genèse 1:28 « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre […]». C’est Dieu lui-même qui a instauré le sexe entre conjoints. Ce qui est impur, c’est ce qui va à l’encontre de la voie de Dieu. C’est dévier, pervertir ce qui est établi. Les relations conjugales doivent constamment être dans le respect des deux conjoints. Si l’un ne souhaite pas avoir de relations, il ne faut pas que l’autre le brusque ou l’oblige. La Bible, dit que l’homme doit respecter le corps de sa femme comme son propre corps : « C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église " (Ephésiens 5:28-29). N’est-il pas exquis ce verset ? Un mari qui attend que sa femme prenne soin de lui et cède à tous ses caprices doit d’abord prendre soin d’elle. Dans Matthieu 7:12, il est dit “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux [..]”. C’est le secret que je vous partage, si vous avez épousé une personne avec un coeur en or, qui vous donne sans même que vous ayez à demander quoi que ce soit, traitez-la avec respect et rendez-le-lui aux centuples, elle vous donnera encore plus. Dans le couple, il ne peut y avoir qu’un seul qui reçoit tout le temps et un autre qui ne fait que donner sans recevoir. Vous avez besoin d’attention, donnez d’abord de l’attention, vous avez besoin d’écoute, soyez d’abord à l’écoute, etc. C’est plutôt simple dit comme ça, mais croyez-moi, ça ne l’est pas, car il y a les sentiments à prendre en compte, et ces derniers ne sont pas toujours cohérents avec ce que nous voulons. Par exemple, après un désaccord virulent, nous avons envie de nous rabibocher, mais nos sentiments ont été heurtés alors nous ne faisons rien. Nous espérons que ce soit l’autre qui fasse le premier pas alors que nous sommes en tort. Il va des fois falloir ravaler notre fierté pour préserver notre relation.

LE PÉCHÉ SEXUEL

«La communauté d'Israël dit : "La manière d'agir du Seigneur n'est pas correcte." Est-ce que ce sont mes façons d'agir qui ne sont pas correctes, communauté d’Israël ? Ne seraient-ce pas plutôt vos façons d'agir qui ne sont pas correctes ? C'est pourquoi je vous jugerai chacun en fonction de sa conduite, communauté d'Israël, déclare le Seigneur, l'Eternel. Revenez à moi et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que vos fautes ne causent pas votre perte ! Débarrassez-vous de toutes les transgressions que vous avez commises ! Faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau ! Pourquoi devriez-vous mourir, communauté d'Israël ? ».

Ce verset est parfaitement clair, ce n’est pas Dieu qui est en tort ou injuste envers son peuple vu qu’il ne peut pas l’être. Mais c’est nous qui quelques fois agissons maladroitement. Nous sommes dans le péché et ne laissons pas Dieu nous montrer la voie. Notre coeur demeure fermé. Si nous commettons un péché sexuel en forniquant ou si l’on commet l’adultère, il faut demander pardon à Dieu parce que nous avons désobéi à son commandement, mais également à notre conjoint(e) car le voeu de fidélité a été brisé. Dieu nous pardonnera, car il pardonne toujours, mais notre conjoint (e) ne nous pardonnera peut-être pas cela dépendra de son coeur. Les tentations sont immenses et nombreuses, nous pouvons aisément tomber dans le péché, et le mariage ne nous met pas à l’abri du péché sexuel.

Je voulais aussi aborder un sujet délicat qui dans le milieu chrétien reste un sujet discordant. Il s’agit de l’homosexualité. Je vais vous citer ce verset peu connu, mais qui nous livre une première réponse sur la question d'est-ce que l’homosexualité est un péché ? Il se trouve dans Romain 1:24-28 “C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs coeurs; en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant hommes avec hommes des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé pour commettre des choses indignes [...] et bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font.”

Ce que j’essaie de vous expliquer à travers ce verset, c‘est qu’il n’y a pas de débat à avoir dans la communauté chrétienne sur l’homosexualité. Il s’agit d’un sujet qui ne concerne que Dieu et les concernés. En effet, c’est Dieu lui-même qui les a livrés à des passions infâmes parce que les hommes ont abandonné l’usage naturel de la femme et leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature, car ils se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres. Aussi, si une personne est homosexuelle cela ne regarde personne d’autre qu’elle, c’est son choix. Nous n’avons pas à les juger. Même s’il est dit que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort et seront jugés le jour du jugement de Dieu, ils seront jugés par Dieu seul et non par un être humain.

Nous ne devons pas nous prendre pour Dieu et condamner les personnes homosexuelles, au contraire nous devons leurs montrer de l’amour comme le Christ nous l’a enseigné. Laissons à Dieu ce qui est à Dieu et occupons-nous de le servir en appliquant ces commandements. Oui, notre devoir en tant qu’enfants et serviteurs de Dieu, nous avons la responsabilité de faire en sorte que le plus d’âmes soient sauvées.

Je pense qu’il n’en tient à chacun de faire ce qu’il lui semble judicieux pour sa propre vie. Mais il est de mon devoir de parler de la Parole de Dieu afin que quiconque ayant entendu l'Évangile puisse être sauvé. C’est le rôle du Saint-Esprit de convaincre, mon rôle s’arrête à l'évangélisation qui est ouvertement de parler de Jésus, d’abord autour de moi puis partout là où le Saint-Esprit me dirige. Nous sommes que des semeurs qui semons dans le coeur des gens la Parole de Dieu, mais c’est le Saint-Esprit qui vient arroser afin que la graine pousse.

Je vous cite un verset de 1 Thessaloniciens 4:3-7 : «Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification ; c'est que vous vous abstenez de l'impudicité ; c'est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l'honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu; c'est que personne n'use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous vous l'avons auparavant dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la sanctification. ».

Je cite ce verset pour vous démontrer que Dieu souhaite que nous soyons saint, c’est-à-dire que nous nous détournons du péché et que nous agissons de manière honnête et digne, car nous avons été rachetés à un prix inestimable et à présent, notre corps est le temple du Saint-Esprit. Je dis-nous en parlant des enfants de Dieu.

C’est pour cela que le sexe ne peut pas être pratiqué n’importe comment, avec n’importe qui voire même n’importe où. Notre corps demande beaucoup d’attention qu'il ne faut pas toujours y prêter. Si nous l’écoutons trop nous risquons de tomber dans le péché. Il faut durement traiter son corps pour ne pas succomber d’où développer le fruit de l’esprit extrêmement important mais assez négligé LA MAÎTRISE DE SOI. Ceux qui disent que leurs pulsions sont trop fortes pour les contrôler, je vous réponds qu'aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation, il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter». 1 Corinthien 10:13. Dieu a tout prévu donc n’utilisons pas systématiquement l’excuse de l’humain est faible par sa nature, qu’il n’est pas parfait et que c’est pour cela qu’il pêche. Oui, c’est vrai, mais nous pouvons surmonter ces tentations concernant le sexe et autres distractions charnelles, nous en sommes capables. Faisons appel au Saint-Esprit, car les fruits de l’Esprit sont en chacun de nous. Oui, c’est vrai, mais nous pouvons résister à ces tentations concernant le sexe et autres distractions charnelles, nous en sommes capables. La loi n’est certes pas contre de telles choses ! » (Galates 5.22-23). Toutes ces choses sont à notre disposition, l’esprit à semer ces graines pour que les fruits poussent en nous et prennent vie, certes cela prendra du temps, mais lors de la récolte, nous serons mûrs à accepter les bénédictions de Dieu. Donc persévérons et patientons dans notre marche de foi, ou tout, simplement, persévérons et patientons, car nous récoltons toujours ce que nous semons.

LES STÉRÉOTYPES DE GENRE

J’inclus ce sous-thème dans cette partie, car je voulais débattre à ce sujet sur ces stéréotypes de genre qui remettent en question beaucoup de choses dans notre société, mais tout particulièrement pour nos enfants.

J’estime que la lutte contre les stéréotypes est nécessaire, car il crée des problématiques sociales, culturelles et politiques. À mon avis, il y a un réel besoin d’être éduqués afin de comprendre l’origine de ces stéréotypes, comprendre la manière dont se forme ces stéréotypes chez les enfants, comprendre les raisons pour lesquelles ces stéréotypes sont encore véhiculés dans notre société et d’en voir les conséquences ou plutôt les effets que cela engendre, mais plus important encore comment lutter contre ces représentations pour tendre vers l’équilibre entre les sexes à tout point de vue.

Si nous regardons profondément, deux mouvements ont bouleversé la condition féminine, à savoir la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale. Un bouleversement du fait du travail des femmes dans les usines et dans les champs. Toutefois, des représentations restent et subsistent dans les manuels scolaires et albums de littérature de l’époque associant des activités domestiques et de dépenses comme des activités uniquement féminines et des activités salariales dans une entreprise comme des activités uniquement masculines.

Ainsi, ces positions sociales, véhiculées participent à la construction d’une identité dite sociale, car celles-ci ne s’intéressent pas à l’individu propre, c’est-à-dire à sa singularité, car dans ce cas, nous parlerions de construction identitaire. En effet, cette identité sociale se base sur des statuts sociaux qui ne reflètent pas nécessairement l’individu. Cette identité sociale ne prend en compte que l’identité sexuée de l’individu. Sur la carte d’identité par exemple, le sexe y est inscrit et non l’identité sexuelle, car la société a intégré l’identité sexuelle à l’identité sexuée. Par exemple, Simone de Beauvoir a dit : « on ne naît pas femme : on le devient ». La citation est juste et j’irai jusqu’à dire en m’appuyant sur la pensée de la psychologie développementale que l’on ne naît pas féminine : on le devient, afin de mieux décrire le processus inconscient d’élaboration psychique sur son propre sexe. Il s’agit d’un processus inconscient, car cela échappe à la conscience, l’individu ne s’en rend pas compte. Donc les questions sur le genre ne sont pas évidentes, car il faut prendre en compte toute cette dimension psychique au préalable. Ainsi, tous ces stéréotypes de genre attribuent aux hommes et aux femmes des comportements, des attitudes, des pensées ou des sentiments qui deviennent discriminants lorsqu’ils sortent du cadre établi.

Avant toute chose, il est crucial de faire la distinction entre le sexe et le genre afin de ne faire aucun amalgame. Le genre n’est pas le sexe, en effet, « le sexe se rapporte à des catégories biologiques de mâle et de femelle, tandis que le genre se rapporte à des catégories plus problématiques de masculin et féminin ». Donc, le sexe est déterminé à la naissance, mais les sexe-rôles de genre doivent être acquis. Pour employer d’autres termes que ceux de sexe et de genre, on parle alors d’identité sexuée qui correspond au sexe biologique et d’identité sexuelle qui renvoie à l’élaboration psychique que l’enfant fait à partir de son propre sexe anatomique. Les enfants apprennent très tôt ce que signifie être un garçon ou une fille dans notre société par une multitude d'activités, d'occasions, d'encouragements, de découragements, de suggestions, de comportements manifeste, de comportements secrets, et de diverses formes de conseils. Ils éprouvent le processus de socialisation de rôle de genre. Mais comment ces stéréotypes de genre sont-ils apparus ?

Pourquoi persistent-ils encore de nos jours ? Quels dangers représentent-ils ?

L’histoire de la construction des stéréotypes de genre est loin d’être récente. Elle daterait peu après la fin de la période Paléolithique et se remarquerait plus davantage durant la période Néolithique soit il y a environ 12 000 ans. « Avec la sédentarisation et l’expansion de l’agriculture, les populations moins libres dans leurs déplacements ont développé des rapports de force », retrace André Langaney, généticien à l’Université de Genève. La domination des hommes sur les femmes est alors en grande partie basée sur une inégalité dans la force physique. En clair, la différence de taille entre les hommes et les femmes ne serait pas due à des causes biologiques, mais à des constructions sociales. Cet état aurait déclenché l’apparition de stéréotypes de genre.

Mais qu’est-ce qu’un stéréotype ?

Un stéréotype renvoie à une image naïve, associée à une personne ou à une chose qui serait vue à travers le filtre déformant de qualités génériques et abstraites au lieu d’être considérée « en elle-même ». Il faut avant tout reconnaître que la catégorisation représente un mécanisme central et nécessaire de la cognition humaine. C’est une pure question d’économie de l’énergie mentale. En effet, les stéréotypes sont en soi innocent, car ils nous servent pour penser par exemple, si un enfant voyait un chêne, il dira « arbre » de même que s’il voyait un érable ou un bouleau. L’enfant distingue les caractéristiques des différents arbres et les range dans la même catégorie « arbre ». Ces représentations mentales sont appelées stéréotypes. Ils sont purement conceptuels. Cependant, dès lors qu’on y ajoute un sentiment, un jugement personnel cela devient un préjugé. Le dictionnaire de psychologie d’Henri Piéron ajoute que le stéréotype relève généralement du préjugé, il est caricatural et unificateur, les traits attribués étant isolés d’un complexe de traits, les différences et les nuances étant ignorées. Pour dire clairement, c’est une opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l'époque, l'éducation, ou due à la généralisation d'une expérience personnelle ou d'un cas particulier. Ces préjugés amènent majoritairement à la discrimination. La discrimination engendrée par tous les préjugés et clichée sur le genre est nommée discrimination sociale. La discrimination sociale est un processus lié au fait d'opérer une distinction concernant une personne ou une catégorie sociale en établissant des frontières dites « discriminantes », c'est-à-dire en produisant un rejet visant à l'exclusion sociale sur des critères tels que l'origine sociale ou ethnique, la religion, le genre, le niveau de son intelligence, l'état de santé, etc.

L’influence considérable sur le développement de rôle de genre semble se produire dans l'arrangement de famille, avec des parents passant, manifestement et, ou secrètement, à leurs enfants leur propre croyance au sujet du genre. L’incorporation de ces rôles de genre commence très tôt par différents agents de socialisation comme la littérature, la télévision, mais avant tout les attentes parentales. Ces attitudes et comportements sont généralement appris avant tout dans la maison et sont alors renforcés par les pairs de l'enfant, l'expérience de l’école, et le visionnement de la télévision entre autres.

À savoir que les parents ont des attentes différentes pour la fille et pour le garçon même si c’est parfois inconscient. Selon la psychanalyste Christiane Olivier, «chaque parent voit dans l’enfant de même sexe que lui, une possible réédition de lui-même en fonction de son propre passé, et dans celui de l’autre sexe une vie, une aventure qu’il ne connaît pas. ». Durant le développement de l’enfant, il intériorise les modèles de genre de ses parents (et cela est d’autant plus fort s’il souhaite s’identifier aux parents de même sexe.), il imite ces modèles de rôle pour montrer son admiration aux parents de même sexe et ces stéréotypes de genre deviennent fermement des croyances indélogeable.

Ainsi, les garçons se voient attribuer des corvées d'entretien autour de la maison, telle que la peinture ou tondre la pelouse, alors que les filles sont plus susceptibles d'avoir des corvées domestiques telles que faire la cuisine ou s’occuper du linge. Cette attribution des tâches par genre mène l’enfant à lier certains types de travail avec le genre.

Sommairement, les stéréotypes de genre sont tout d’abord véhiculés par la norme familiale qui prime quand l’enfant est inexpérimenté. Mais dès lors qu’il est confié à d’autres (crèche, école maternelle), la norme sociale intervient.

L’enfant est également influencé par les choix et les actes d’autres enfants. Des études ont montré que les filles entre elles, comme les garçons entre eux, privilégient l’usage de jouets déclarés conformes. Mais en présence de filles, le garçon va choisir autant d’objets féminins que masculins ; et cela dès l’âge de 2 ans.

Elles concluent que le choix d’objets masculins est imposé au garçon par les autres garçons et que le choix féminin serait plus spontané et moins lié à la représentation. En effet, on se rend compte que dès la maternelle certains garçons craignent de passer pour des « poules mouillées », alors ils détournent toutes formes de comportements efféminés ainsi que les jeux considérés comme féminin type poupée (ou seulement en cachette) ; à l’inverse, les filles peuvent éprouver de l’intérêt pour des jeux de type masculin et semblent éprouver très peu d’angoisse dans les activités de « garçon manqué ».

Il est appréciable de parler de l’effet de bande. Cet effet se retrouve chez le garçon âgé principalement entre huit et dix ans. L’appartenance à une bande semble développer et renforcer la culture masculine, le modèle de la virilité. Sorti du cadre familial et intégré au sein d’une bande, il n’est plus question pour le garçon de se conduire « comme une fille » qui deviendrait la risée et le souffre-douleur de ses camarades. Le garçon doit « apprendre à se battre, à ne pas pleurer, à s'adonner à des jeux de garçon, à faire du vélo, à grimper aux arbres, à participer à un monde de fraternité virile et de rivalité entre groupes ». Les filles sont bien entendu exclues de ces groupes, car elles sont qualifiées « de pipelettes, de peureuses, de pleureuses, qui ne font que des chichis et des histoires, et qui ne savent ni se battre ni jouer au football ».

La troisième cause est l’influence sociétale due à l’effet de la socialisation. «La socialisation est le processus au cours duquel un individu apprend à vivre en société, durant laquelle il intériorise les normes et les valeurs, et par lequel il construit son identité psychologique et sociale. ». D’après cette citation, la socialisation présente aux enfants des valeurs sociales, ainsi que des exemples de comportements et de rôles socialement acceptables en fonction de leur sexe. Cette socialisation favorise l’émergence de stéréotypes sur ce que doit être une fille/femme et ce que doit être un garçon/homme. C’est notamment à travers les médias,

Presse, télévision, radio, Internet, livres (littérature de jeunesse) mais surtout leurs contenus (les réseaux sociaux, les publicités, les films et séries télévisées, etc.) que les enfants sont influencés.

Ils apprennent par le biais de l'observation de leur culture et de leur société, comment s'adapter et maîtriser leur environnement. Des comportements considérés comme acceptables, sont récompensés avec l'éloge et l'encouragement et ceux considérés inadéquats ou inacceptables sont découragés par la société. Par l'influence de ces modèles de rôle, et l'imitation que l'enfant en fait, il est estimé que l'enfant acquiert les moyens de traiter le monde efficacement. Une expérience de J. Rubin, F. Provenzano, & Z. Luria rend compte du processus d'étiquetage de la part des parents. En effet, d’après l’étude, le père a tendance à davantage stéréotyper le bébé que la mère. Les chercheurs ont déclaré : « Une société qui "voit" des différences aidera à créer ces différences dans l'esprit des parents (...) les étiquettes ont toutes les chances d'agir comme des prophéties qui s’accomplissent d'elles-mêmes avec les enfants (...) l'étiquetage des parents influence les différences de sexe tout au moins dans la façon dont les parents perçoivent, et par ricochet, dans l'image propre des enfants (…)».

Ces stéréotypes nous aident à comprendre le monde qui nous entoure et sont par conséquent ancrés en nous. « Si le cerveau devait constamment analyser en détail chaque nouvelle personne rencontrée, il serait surchargé d’informations », explique Francisa Krings, professeure ordinaire en comportement organisationnel à la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne. «Nous sommes tous victimes de préjugés. Bien que nous ne partagions pas nécessairement certains stéréotypes, ils peuvent ressortir en situation de stress, par exemple », ajoute Marianne Schmid Mast, professeure de comportement organisationnel à l’Université de Lausanne. Aux Etats-Unis, des études ont ainsi révélé que des policiers, lorsqu’ils poursuivaient un agresseur dont ils ne savaient pas s’il transportait une arme, tiraient plus facilement sur des hommes de couleur. Quelle que soit la couleur de peau des policiers en question ! Mais plus encore, ils persistent, car la société ne désire pas changer. Ces stéréotypes représentent un avantage pour la société dans le sens où cela permet :

• Une caractérisation du type : tout l'un, tout l'autre soit masculin ou féminin, il n'y a pas de sexe intermédiaire ou neutre.

• L’établissement d'un ensemble de normes communément admis, réglant l'organisation de la vie et de

la paix sociale.

• La fourniture d'un modèle de comportement type pour un garçon et pour une fille qui soutient les

parents à naviguer dans les eaux troubles de l'éducation des enfants.

Ainsi, comment lutter contre ces clichés ? Selon les experts, il est indispensable d’augmenter la mixité et de privilégier l’égalité des sexes, mais aussi de dispenser une meilleure éducation relative aux biais sexistes et à leurs effets. « Lutter contre ces mécanismes naturels demande de la motivation, mais aussi de disposer de suffisamment de temps pour prendre des décisions de manière consciente et réfléchie », estime Marianne Schmid Mast.

Prenons-nous le temps d’y réfléchir concrètement ?

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