Arc 1: Moi, impératrice (p4)

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J’avais demandé à Sera de faire venir les nourrices à la fin de leurs services dans mes quartiers.

Je ne savais pas si je devais remercier un quelconque Dieu pour ma situation. Certes personne ne m’avait demandé mon avis. Et je me retrouvais coincé dans un roman ou les drapeaux de destructions semblaient flotter au loin. Mais au moins à par effrayer un peu mon futur bourreau, je n’avais pas encore armé ses mains. Malgré tout, je n’arrivais pas à savoir pour quelle raison il avait semblé terrorisé en ma présence. Qu’importe les vagues de souvenirs qui submergeaient mon esprit, je n’avais aucune idée de son état. Mais la corruption semblait fonctionner sur lui et Jonathan était trop jeune pour avoir un jugement. Le plus important dans un jeu se n’était pas d’avoir de bonnes cartes en main, mais de connaître la main de son adversaire. Pour l’instant, je devais juste m’assurer de la solidité de mes fondations, un arbre en bonne santé était un arbre qui a été nourri d’un bon terreau. Je m’assis à mon bureau, j’avais de nombreuses dépenses à gérer et faire le point sur la trésorerie. Rien que de regarder cette comptabilité chaotique me donnait envie de démissionner. Ah… Les privilèges des salariés me manquaient tellement. Avec mes revenus et le contexte actuel, je ne pouvais même pas me permettre du café. Depuis mon siège, je pouvais sentir l’air frais de l’extérieur et un parfum délicat inondait mes narines, un thé ne serait pas si mal aussi….

Un petit sourire fleurit mes lèvres quand je vis entrer Sera et les gouvernantes. Les nourrices des princes étaient toutes de jeunes mères. Il était peu recommandé a la haute noblesse d’allaiter personnellement son enfant. Il était ainsi d’usage de faire appelle à des femmes du peuple. Évidemment, elles devaient toutes passer des examens minutieux. Leurs vies étaient scruté afin de prévenir de tous espions. Ses femmes devaient être à peine plus âgé que l’impératrice. Elles portaient un uniforme, une longue robe bleue recouvert d’un tablier noir. Leurs cheveux étaient tiré en queue de cheval. Je pouvais voir dans leurs yeux beaucoup d’admiration et de dévotion. Amélia était une femme détestée, cela a toujours été décrit ainsi dans le roman. Pourtant, elle était une femme appréciée par les femmes nobles et ses suivantes. C’est la raison pour laquelle malgré mes faibles allocations, je n’avais jamais eu de mal à embaucher des assistantes, je leur fis un signe de tête pour montrer ma reconnaissance puis d’une main je voulu qu’elles s'approchent.

« Merci, très chères dames, merci pour votre travail, je peux voir que les garçons sont en bonne santé. »

Un sourire s'illumina sur leur visage à mes mots, je pouvais voir qu’elles se détendaient peu à peu

« Pouvez-vous m’en dire plus sur vos activités avec les princes ? En tant que mère je me dois de superviser leur éducation »

En tant que manager, j’avais appris les clés afin d’atteindre mes objectifs. D’abord mettre à l’aise mon interlocuteur, puis dans un moment de confiance lui poser des questions plus intrusives sans pour autant lui montrer mon animosité. Je voulais connaître leur emploi du temps, mais plus que tout, j’avais besoin d’en savoir plus sur les interactions des enfants afin de tuer dans l’œuf toute rébellion. Avoir un personnel dévoué est une bonne chose à condition que les fanatiques ne pourrissent pas le jardin. Je n’ai pas pu voir de marques de maltraitance sur les enfants, du a la chaleur de la fin de saison, les princes étaient bien couverts, et ne semblaient pas être mal nourris. Mais la violence des mots était des épines invisibles dans le plus beau des bouquets. Une aide un peu trop désireuse de me plaire pourrait mal interpréter mes pensées.

Après un rapide exposé, je pus comprendre un peu mieux la situation. je n’avais accès qu’a quelques souvenirs de la méchante et au récit qui n’aurait lieu que dans un moyen terme. Avant de venir dans ma cour, Oscar avait été laissé à sa mère pendant deux ans. mais Anne était bien trop occupée à prendre soin de son gagne-pain pour se soucier de son fils. C’était ses servantes qui ont fait son éducation. Il semblerait qu’elles avaient surtout pris en charge l’idée de lui rappeler ses origines ainsi que ses alliés. Moi Amélia, je ne faisais pas partie de ses partisans, peu après je tombais enceinte. Une main discrète caressa mon ventre, j’avais enfanté… Après cette grossesse difficile, je dûs récupérer. l’empereur décida que pour le bien des enfants, ils devaient être ensemble. Oscar avait à peine deux ans à ce moment-là. Je soupirais intérieurement, il semblerait que ma cour n’ait rien fait au héros.

« Je souhaite que vous poursuiviez votre travail, j’aimerais être informé si le moindre incident se produit. Dû à ma mauvaise santé j’ai négligé mes devoirs de mère, à partir de maintenant, je souhaite que les enfants prennent leurs repas à mes côtés. Prenez les dispositions pour cela. »

Je pouvais voir à leurs expressions tout l’étonnement qui se dégageait. soyez près de vos amis et encore plus de vos ennemis, cet adage était parfait dans cette situation. Mais avant tout cette mise en place permettrait d’alléger la cuisine et faire des économies de produits ce qui n’était pas du luxe au vu des finances. La souveraine Amélia, si elle avait autant d'admiratrices, ce n’était pas à cause de son physique, non pas qu’elle n’était pas attirante, une femme d’une taille moyenne probablement 1m65, des courbes harmonieuses cachées sous son corset et ses robes. Des doigts fins façonnés par les corvées d’épouses, l’apprentissage du piano, la broderie. Son visage de porcelaine qui ferait oublier sa moitié de la vingtaine, les yeux bleus de son père et la crinière indomptable de sa mère. Contrairement à moi qui pouvais me camoufler dans un jardin, j’étais aussi quelconque que les fleurs dans un champ de pâturage. L’antagoniste aurait sa place dans les jardins des plus beaux palais afin d’y être adoré. elle était belle pour les hommes malgré sa poitrine modeste, le vrai talent aux yeux de ses courtisans était sa chaleur et son écoute à leurs doléances. Mais comme toutes les roses, elle a fini par se fane et quitter la scène pour laisser place à un faux lotus blanc. Cela faisait bien longtemps que les banquets n’avaient pas eu l’honneur de la présence de la reine des roses. Si je voulais changer ma réputation, je devais attirer les papillons de nuit à ma flamme.

Les banquets étaient bien trop coûteux, je ne pouvais me permettre une nouvelle toilette ainsi que les frais qui y étaient couplés, mais des goûters pouvaient être un début. Faire ce genre d’activité pourrait me permettre de maîtriser mon enveloppe et m’ancrer dans ce monde. L’automne pointait le bout de son nez et réunir des femmes du haut panier rappellerait au monde mon existence. L’Empire était un royaume prospère et ceux grâce à la gouvernance de mon mari… Ainsi que de ses prédécesseurs, mais depuis la naissance des princes de nouvelles fractions avaient émergé. par leur lignée Amélia et Jonathan avaient le soutien des nobles, partisans de l’empereur. pourtant Anne, cette putain, par son ascension et les faveurs de son homme avaient su gagner les grâces de la nouvelle bourgeoisie. De nouveaux nobles fraîchement diplômés de leur titre voulaient voir Oscar comme héritier.

Dans le roman, un complot avait explosé, le feu avait pris à cause des querelles des deux factions, à ce moment l’Empereur était sur le champ de bataille à préserver les frontières avec les indigènes. Lorsqu’il découvrit ce qui se passait il était trop tard. Ce fut un coup d’État qui ferait rêver tout révolutionnaire, des pertes minimums pour le camp adverse. Alors que tous les cimetières existants seraient incapables d’accueillir les partisans de la famille impériale.

Je ne me rappellais pas de la fin du tyran ni celle de son chauffe-lit, juste Amélia…

Pour l’instant les sabots de la guerre étaient loin, j’avais une idée pour éviter ce désastre. Si je réussissais, tous les protagonistes auraient ce qu’ils veulent. La faim me rappela la réalité, mais il était trop tard pour le dîner et trop tôt pour le souper, je devais d’abord d'étudier les documents comptables, sauter un repas ne devrait pas me tuer.

Finalement même après la tombée de la nuit et l’usure de ma bougie, je n’avais pas réussi à déchiffrer tout se charabia. la comptabilité et la gestion du palais n’était pas archaïque, juste inexistant, rien ne correspondait. Je préférais commencer un nouveau tableau de gestion en commençant par nos stocks de vivres. Après avoir fini cela, les servantes m’informaient que les enfants devaient manger, l’heure était déjà bien avancée. Travailler m’avait fait oublier les soupirs de mon propre corps, cela m’avait ramené à mon chez-moi, celui où la productivité était le besoin de l’humanité.

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