L’échangiste

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Bertrand raconte :

Amandine avait enfin trouvé un travail dans une société qui œuvrait en sous-traitance dans les domaines de la mode. J’avais déjà collaboré avec elle dans le cadre de contrats de photographe d’art, et le gérant me connaissait. Ce qui avait certainement aidé à son embauche. Mon amie était chargée des petits travaux dont personne ne voulait s’occuper. Et ces tâches étaient nombreuses dans cette entreprise.

Quelques jours plus tard, le gérant me téléphona pour me demander si j’étais intéressé par des contrats pour photographier des modèles dans le monde de la couture et du sport.

Comme je l’étais, et qu’il le savait, il me convia à venir en parler. Et il m’invita à son domicile pour cela.

Il habitait une coquette villa bordée par de hauts murs, dans la banlieue marseillaise. Sa femme était présente, et elle nous servit le pastis. Nous nous sommes remémoré la période pendant laquelle j’avais travaillé pour lui, et il me confia qu’il ne tenait qu’à moi de reprendre du service. Sa femme nous approvisionnait en amandes et en biscuits apéritifs, pendant qu’il me resservait des tournées alcoolisées. Elle circulait autour de nous, et elle semblait nerveuse.

Il me laissa entendre qu’Amandine était très efficace dans son travail, et très sympathique, et que j’avais de la chance d’avoir une amie aussi belle. Je le remerciais pour son avis.

Puis il enchaîna sur les projets qu’il pensait pouvoir me confier, mais pour lesquels, me disait-il, il n’avait pas encore signé les contrats. Photographies de mannequins sur Marseille, et de stars féminines du tennis mondial pour un calendrier sélect, sur Paris.

Il me resservait chaque fois un verre de pastis, et sa femme renouvelait les glaçons dans le pot réservé à cet effet. Elle n’avait pas arrêté de faire les cent pas derrière nous.

Je commençais à être sérieusement imbibé par l’alcool, et je ne comprenais pas où il voulait en venir. Je savais qu’il avait toujours picolé et que je ne devais pas lâcher pour connaître ses intentions.

À la fin, d’une voix pâteuse, il me confia qu’il faisait partie d’une association d’échangistes, et qu’il souhaitait m’y faire participer, avec Amandine, ce qui allait sans dire. Ce qui allait de soi également, c’est que ses fameux contrats étaient liés à mon acceptation.

Je compris mieux à ce moment-là la nervosité de sa femme qu’il me proposait donc comme partenaire. Petite, brune, un peu maigre, elle était plus jeune que lui, et devait avoir passé la trentaine. Elle n’était pas spécialement appétissante, mais pas rebutante non plus.

Je lui expliquai que mon acceptation était liée à celle d’Amandine, et que cela ne lui donnerait pas de droits sur elle par la suite. Sa femme montra d’un hochement de tête son accord à cette dernière précision. Elle voulait bien faire plaisir à son mari, mais ne souhaitait pas se retrouver sur la touche.

Amandine se mit à rire quand je lui racontais l’entretien, et elle donna immédiatement son agrément.

Elle se chargea de fixer le rendez-vous avec le couple pendant sa journée de travail et son patron lui expliqua la manière dont devait se dérouler la soirée.

Le soir venu, nous nous retrouvâmes chez notre hôte. Il nous conduisit vers un grand bungalow situé derrière sa villa. La visite fut vite faite, une chambre spacieuse avec deux lits doubles, séparés par deux tables de nuit, une salle de bain avec douche, et des WC.

J’étais ici pour obtenir un contrat, aussi je devais donner satisfaction. Il ne fallait pas que la femme ait l’impression que seul son mari devait prendre son pied.

J’avais mis au point un code avec Amandine afin de pouvoir nous concerter pendant la partie. Nous devions demeurer synchros, car il ne convenait pas que le monsieur explose en vol tandis que j’en étais encore à réchauffer madame. Nous devions aussi tenir compte des tables de nuit qui bouchaient un peu notre visibilité.

Nous avions décidé enfin, de ne pas trop croiser nos regards, car je lui avais confié que je craignais d’éclater de rire, face à cette situation bizarre. Je n’avais encore jamais fait l’amour sur commande, et cela me semblait comique.

Nous sommes rencontrés tous les quatre dans la chambre, et j’ai entrepris de déshabiller la femme qui m’apprit qu’elle s’appelait Isabelle. Son mari pressé n’ayant pas pris le temps de faire les présentations.

C’était une fausse maigre, et je devais l’intimider, car une fois nue, elle se recroquevilla dans le lit.

J’ôtais rapidement mes vêtements ; un coup d’œil de côté m’indiqua que l’autre équipe prenait de l’avance.

Je ne pouvais quand même pas la tirer par les pieds pour qu’elle s’allonge sur les draps.

Amandine qui gérait sa situation entreprit de rétablir l’équilibre des temps, et pour s’éloigner des zones trop sensibles, elle décida de lécher les pieds de son partenaire. Ça devait sûrement figurer quelque part dans le Kamasutra. Sinon, il conviendra de l’ajouter.

Finalement Isabelle, après moult léchouilles et petits bisous, finit par se décontracter. Elle accepta enfin de s’allonger sur le lit. J’essayais de connaître son état de préparation, mais elle s’opposa à ce que mon doigt la pénètre.

J’entendis qu’à côté, la respiration du monsieur se faisait plus bruyante, et le coup d’œil que j’adressai à Amandine me révélait que la situation était désespérée. Elle ne maîtrisait plus rien, et il ne lui restait plus qu’à mimer un orgasme synchronisé, au bon moment.

C’est à cet instant que ma partenaire, entendant son mari s’exciter, se mit à réaliser la simulation d’orgasme la plus grotesque que j’ai pu connaître, car j’en ai connu, alors que je ne la touchais même pas.

Amandine qui avait tout compris en nous observant fut prise d’une crise de fou rire incontrôlable. Elle imita à son tour un orgasme qui aurait pu me tromper. Puis, je la vis cacher son visage sous l’oreiller pendant plusieurs minutes. Le monsieur qui n’avait pas fait attention ne s’en occupait pas. Il tentait de reprendre son souffle.

Quand Amandine dégagea sa tête de sous l’oreiller, elle avait retrouvé tout son calme, et elle le félicita pour sa prestation en des termes élogieux.

Ma partenaire quant à elle m’expliqua qu’elle avait vécu des moments de rêve entre mes bras, et que cela lui laisserait à jamais un souvenir impérissable. Elle me confia tout cela à l’oreille pour que son mari n’entende pas.

Ce fut un couple enchanté par nos prestations qui nous raccompagna jusqu’à ma voiture.

Je dus laisser le volant à Amandine pour le retour, car je pleurais de rire en me remémorant les diverses scènes

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