Sauvés

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Bertrand raconte :

Soudain le pan de mur coulissa et la lumière de la cave nous éclaira. Je me redressai d’un bond, projetant Amandine sur le sol.

Léa se tenait devant nous, portant son uniforme de la police.

– Vous sortez, ou vous préférez terminer votre affaire ici.

Je l’embrassai, heureux de constater que le danger était passé.

Elle me regarda des pieds à la tête et me dit ironiquement :

– Quand tu es avec moi, ton slip est au moins à moitié plus rempli. Cette demoiselle a encore des progrès à faire. De plus, dès que j’ai tourné le dos, je constate que tu prêtes les menottes que je t’ai offertes. On ne peut vraiment pas te faire confiance.

Dans ma situation, je ne savais plus quoi dire :

– Je te présente Amandine. Et me tournant vers Amandine : je te présente Léa.

Amandine était restée bêtement assise, comme elle était tombée, les jambes écartées, songeuse. Quand elle vit qu’elle était observée, elle se releva.

J’étais certain qu’elle pensait à la même chose que moi :

– Tu ne m’avais pas affirmé que cet homme ne pouvait pas te retrouver chez moi ?

– Je le croyais, il a dû nous faire suivre. Il faut que j’avertisse mes sœurs.

Quelques instants plus tard, moi, l’homme dominateur, je me retrouvais sur sur mon lit, allongé sur le ventre, les fesses à l’air, entre les mains de deux femmes rigolardes qui s’amusaient à me badigeonner le postérieur de mercurochrome, et à me placer des pansements à des endroits qui les faisaient s’esclaffer.

Pendant ce temps, je relatais à Léa les péripéties de ma rencontre avec Amandine, et ce jusqu’à l’arrivée des agresseurs. Aussi, Léa m’interrogea :

– Et, tous les deux dans le cagibi de la cave, ça s’est bien passé ?

Elle n’obtint pas de réponse.

Puis elle nous conta la fin de l’histoire :

– J’ai passé ma journée à mettre des PV. Et le soir, comme l’estafette du service devait passer devant chez toi, j’ai demandé à ce qu’on me dépose ici. Au moment de sortir du véhicule, j’ai constaté que ton portail était explosé, qu’il y avait un gros quatre-quatre stationné dans ton jardin, et que toutes les lumières de ta maison étaient allumées.

J’ai demandé à mes collègues de m’accompagner, et ils sont intervenus. Il a fallu demander du renfort pour embarquer tout ce beau monde. C’est un proxo et sa bande qui ont fait le coup, mais d’après ce que tu m’as raconté, tout s’explique. Je m’occupe de toutes les déclarations, car tu es censé ne pas avoir été présent au moment de l’attaque. Tu n’auras plus qu’à signer.

Le proxo a proposé de payer les dégâts, cela n’arrêtera pas la justice pénale, car il y a un flagrant délit. Et comme il a des condamnations avec sursis sur son casier judiciaire, il devrait écoper ferme. Et Amandine sera tranquille pendant quelque temps.

L’avenir nous montra qu’elle se trompait.

Trois dans un

Pour passer la nuit, nous avions convenu d’héberger Amandine. Il n’y avait qu’un lit, mais j’avais suggéré que quand il y avait de la place pour deux, il y avait de la place pour trois, et imposé ma présence au milieu pour éviter les disputes entre filles. Pas de jalouse, car je sais me partager.

Je préparais le repas tandis que mes compagnes entamaient une causette leur permettant de faire connaissance.

Ce dernier fut avalé rapidement. Il était tard, et nous avions décidé de faire un gros dodo sagement.

Nous avons donc intégré nos places respectives dans le lit, et je m’ingéniais à ne toucher personne afin de ne pas créer d’incident. Les demoiselles étaient toutes nues, et j’avais gardé mon slip par précaution. La lune adoucissait la noirceur de la nuit, permettant de distinguer, si on le souhaitait, la croupe de ces dames. Heureusement, personne ne le souhaitait. Un bon sommeil constituerait le bénéfice de notre sagesse collective.

Les problèmes proviennent souvent des habitudes que les gens ont emmagasinées avec les années.

Si on veut dormir à trois dans un lit prévu pour deux personnes, il convient que chacun se couche droit. Et, garde cette position. Mes deux compagnes avaient la capacité de s’endormir rapidement, mais pas celle de rester en place dans un lit. Aussi, au bout de quelques instants j’eus la joie, ou le désagrément, selon ce que l’on cherche, de recevoir le petit cul d’amandine dans les parties, tandis que Léa se lovait à moi, tentant d’emprisonner une de mes jambes entre les siennes. Situation très délicate, d’autant plus qu’elle me mettait dans une situation d’excitation physique que j’avais le plus grand mal à maîtriser.

Je ne sais pas si ces attouchements interféraient avec leurs rêves, mais elles ne cessaient pas de bouger. Amandine s’était retournée, et elle cherchait à s’incruster de face dans ma hanche, semblant y trouver du plaisir, sa respiration n’étant pas celle d’une dormeuse apaisée. Léa qui tenait de plus en plus à étrangler ma jambe avec les siennes tentait de s’en faire pénétrer.

À la fin, n’y tenant plus, j’ai pris Amandine, la plus légère des deux, dans mes bras, et je l’ai fait basculer dans le coin de Léa.

J’ai enfilé une protection, car il fallait que j’en finisse. Je ne pouvais tenir comme ça toute la nuit. Mais un dilemme s’imposait à moi : avec laquelle ? Il n’y avait pas d’accord de partage établi avec elles. Laquelle vais-je enfiler ?

Mes deux poulettes s’étaient réveillées. Se retrouver dans les bras d’une femme ne convenait pas du tout à Amandine. Et elle le fit savoir.

Je remis à plus tard mon envie d’en prendre une des deux au hasard pour me soulager.

Il me fallait au plus vite régler ce problème. Je tenais à Amandine, et je tenais à conserver Léa.

Et si Amandine voulait réellement trouver un abri chez moi pendant la détention de l’ami de sa mère, il convenait qu’elle s’entende à tous les niveaux avec Léa.

J’ai donc saisi Amandine, je me suis allongé sur elle, je lui ai pris les mains que j’ai portées à la hauteur de ses épaules. Je lui ai dit :

– C’est Amandine et Léa, ou bien c’est Léa seule. Choisis.

J’ai continué à la tenir, et je me suis placé sur son côté, libérant ses jambes et son bas-ventre.

– Choisi maintenant.

Nous nous fixions du regard. Elle avait les pupilles de ses yeux contractées, ce qui était un signe d’hostilité, de désaccord. Je répétais la phrase avec plus d’insistance :

– Choisis maintenant, ou jamais.

Elle resta encore un moment silencieuse. Je ne voulais pas la brusquer. Je ne voulais pas la violer. Mais, si dans les dix minutes qui suivaient, elle n’avait pas répondu, je la relâchais et demain matin, elle prendrait ses cliques et ses claques et disparaîtrait de notre vue. Et quand je dis demain matin, je devrais dire ce matin, compte tenu de l’heure qu’il était.

Ses pupilles se décontractaient au fur et à mesure qu’elle réfléchissait. Elle finit par balbutier :

– Léa et moi.

Je respirais, car j’avais bien envie de la garder avec moi, et comme vous le saviez déjà, ce n’était pas que pour son visage.

Je la maintenais toujours dans la même position. Léa s’était installé la tête entre ses jambes.

Je continuais à observer ses yeux, sa respiration, les petits sauts presque imperceptibles de son corps quand Léa atteignait une zone sensible, sensible aux sens agréables du terme.

Je l’avais sentie se détendre, puis lentement se retendre quand l’excitation l’avait envahie tout entière. Ses pupilles étaient maintenant dilatées, et les petites secousses que j’avais discernées précédemment devenant de plus en plus fréquentes annonceraient si j’étais vulcanologue, une éruption prochaine.

Et l’éruption survint brusquement.

J’avais réellement vécu son orgasme, collé contre sa poitrine, observant toutes ses réactions, comme si j’en avais eu la maîtrise, et maintenant, je ressentais une furieuse envie d’elle.

Je la pénétrais donc sans ménagement, à mon seul profit, et tandis que je m’épanchais en elle, elle éprouva sa deuxième jouissance à la suite.

Quand je me suis retournée vers Léa, elle me fit signe qu’elle n’était pas affectée par le fait de ne pas avoir été choisie.

Le reste de la nuit se révéla plus calme.

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