La proposition

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Bertrand raconte :

Je fus stupéfait par ce que je venais d’entendre. Elle avait pénétré dans ma chambre ! Elle avait inspecté mon ordinateur. Bon, il n’y avait aucun contenu illicite sur son disque dur. Mais, que cherchait-elle réellement ? Son histoire de prostitué ne tenait pas la route, et je commençais à m’énerver :

— Je n’ai pas voulu vous poser la question au moment du repas, mais maintenant, elle me brûle les lèvres : quels sont vos objectifs en venant ici ? Me faire chanter ? En quoi puis-je faire partie de votre solution ?

De plus, je ne connais pas la raison pour laquelle vous avez apporté ces deux valises ni quelles sont vos intentions ?

— J’ai beaucoup réfléchi avant de vous rejoindre. Je cherche un asile pour me protéger contre les assiduités et les menaces provenant de l’ami de ma mère. Je vous ai regardé quand vous avez fait un peu de bronzette sur la plage. Vous êtes un bel homme, bien outillé. Les photos que j’ai visualisées dans votre chambre montrent que vous vous intéressez à moi plus que de raison. Et le début de roman, dans lequel l’héroïne me ressemble beaucoup, et dont le titre correspond à mon prénom, m’a énormément troublée.

Je voudrai vivre les épreuves qu’elle a subies, tenant compte de votre affirmation que la femme était là pour votre plaisir, mais que vous ne lui feriez jamais de mal. Je pense que c’est une solution qui devrait vous plaire.

— Compte tenu du milieu dont vous provenez, vous ne devriez pas avoir de difficultés pour trouver des personnes aptes à vous permettre d’éprouver ce que vous souhaitez ? L’ami de votre mère serait certainement prêt à se sacrifier pour cela.

— Ne plaisantez pas avec ça. Vous ne savez pas ce que ma mère a dû subir pendant toutes ces années. Ce monde est un monde de brutes avec les femmes. Certains ne peuvent jouir que quand ils l’ont attachée et fouettée jusqu’au sang. Et c’est le proxénète qui encaisse le bénéfice de cette prestation qui est chèrement facturée au client.

Dans votre livre, vous vous montrez à la fois un fin connaisseur de vos besoins, mais aussi de ceux de votre partenaire. C’est la raison pour laquelle je souhaite participer à ce jeu avec vous. Nous en tirerons profit tous les deux. C’est bizarre, car tout dans mon histoire me conduit à me méfier des hommes comme de la peste, alors que vous, j’ai décidé de vous faire confiance. Et puis, j’ai besoin d’une cache.

— Cet homme dangereux dont vous prétendez qu’il vous harcèle, n’aurait-il pas pu vous suivre quand vous êtes venue ici ? Moi, je ne veux pas d’ennuis. Toutes mes partenaires sont des femmes sans histoires.

— Non, comment aurait-il fait ?

Je me demandais quand même si je ne devais pas prendre sa menace au sérieux, car il en allait de ma sécurité personnelle. Elle semblait sure d’elle, mais sans parvenir à me convaincre totalement :

— Pourquoi ne prévenez-vous pas la police ?

— Parce qu’il s’attaquerait à ma mère, à mes sœurs ou à mes frères. Je suis coincée.

Elle avait réponse à tout.

— Et vos valises ?

— L’une contient des vêtements de rechange, l’autre, ce sont des accessoires pour agrémenter les soirées : un fouet qui claque, mais qui ne fait pas mal, des menottes, des sous-vêtements divers. Je suis supposée ne pas utiliser les mêmes si je dois être menottée, ou fessée. C’est un cadeau que m’avait fait l’ami de ma mère pour me convaincre de me joindre à lui. Mais ce ne sont pas ces jouets qui sont réellement utilisés avec les clients.

Vous êtes prêt pour un essai ?

Vous êtes prêt pour un essai ? Je ne vous fais plus aucun effet quand je suis devant vous ? Vous avez des problèmes en face à face avec une femme ? Maintenant, vous pouvez toucher.

Si cela peut vous rassurer, je ne suis plus une petite oie blanche depuis longtemps.

Il fallait que je me décide, j’en avais envie, et cette envie se manifestait douloureusement. La petite oie n’était peut-être plus blanche, ce qui était bien sûr souhaitable, mais elle était très désirable.

En contrepartie, son dangereux parent à ses trousses, s’il existait réellement, m’inquiétait aussi.

Avec son histoire, elle avait réussi à me faire peur.

Je me décidais brusquement :

— OK, déshabillez-vous.

Et je la conduisis dans la chambre.

Dans cette pièce trônait un grand lit en fer forgé, recouvert de nombreux coussins.

Pendant qu’elle se dénudait, je sortis d’une commode deux jeux de menottes que m’avait offerts Léa. Une fois qu’elle fut nue, je lui en attachais une extrémité à chaque poignet et l’autre à la tête du lit. J’étais en train d’ôter mes vêtements, quand un grand bruit provenant du jardin nous surprit.

Un énorme quatre-quatre venait d’enfoncer le portail.

Nous l’avions vu au même moment par la fenêtre de la chambre qui donnait sur le jardin.

Amandine hurla :

— C’est Rolando, c’est mon beau-père, ils sont plusieurs, ils vont nous tuer.

Je n’eus que le temps d’enlever les menottes qui la retenaient attachée au lit.

Je la pris par la main et nous courûmes vers la cave.

À peine entré, j’ouvris un grand fenestron et plaçais dessous un tabouret pouvant laisser supposer que nous ayons pu fuir par là.

Je fis coulisser un pan du mur de la cave, que je refermais après notre passage.

Nous étions dans une pièce très exiguë qu’un de mes aïeuls avait construite de nombreuses années auparavant. Cette cache avait permis, à l’époque, de dissimuler des juifs et des résistants à la police allemande. J’y avais joué dedans pendant mon enfance. Un lit métallique était le seul mobilier qui avait résisté au temps, mais le matelas avait perdu sa toile, ne laissant apparaître que les ressorts. Un lit pour les fakirs, assurément.

Je pris le parti de m’asseoir sur les ressorts, tenant Amandine sur mes genoux. Le slip dont j’étais vêtu protégeait mal mes fesses. Les envahisseurs avaient, comme je l’avais prévu, cru que nous avions fui par le fenestron, et pour se venger, ils s’étaient attaqués à mon mobilier.

De toute évidence, Amandine avait peur. Elle me serrait dans ses bras, et je sentais son cœur qui battait la chamade. On aurait dit qu’il allait sortir de sa poitrine. Et pour tout dire, je n’étais pas rassuré non plus.

Petit à petit, les bruits à l’intérieur de la maison perdirent en intensité, et le petit cœur qui battait contre le mien suivit le même tempo.

Amandine commençait à bouger, ce qui ne m’arrangeait pas, vu que j’étais toujours assis sur mes ressorts. J’entendis le rythme de sa respiration s’accentuer, et je sentis son souffle se rapprocher de mes lèvres. Son palpitant bâtit de plus en plus fort, mais ce n’était plus de peur. Elle me serra entre ses bras. Sa langue me pénétra, ce que j’accompagnais. Tout s’accéléra. Elle haletait. Je laissais descendre ma main le long de sa cuisse, puis mon doigt s’introduisit en elle. Elle était chaude à point, et la pression commençait à monter sérieusement.

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