La visite

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Anis et Sylvain se baignaient avec leur mère tandis qu’Amandine et Olivia pouffaient de rire en se remémorant les scènes vécues l’après-midi. Maguy s’était éloignée d’elles pour lire tranquillement les romans sentimentaux qu’elle avait apportés.

— Amandine, tu exagères avec tes postures lubriques, notre voyeur avec son appareil photo a dû se vider quand tu as ramassé la balle par terre, en montrant tes fesses, jambes écartées, et quand tu as imité les statues, avec des positions figées, plus que suggestives.

Et aussi, qu’est-ce que j’ai ri quand les mecs se sont invités pour jouer au volley avec nous. Tu leur as disputé la balle au corps à corps, et tu les as tellement émoustillés qu’ils ont dû fuir, honteux, la quéquette en l’air. Tu m’as bien fait marrer, mais s’accrocher à la taille d’un partenaire, ce n’est pas du volley, ça. Sur une plage naturiste, tout cela ne se fait pas.

— Sur une plage naturiste, il y a des choses qui se voient plus que d’autres. Maintenant, ça m’excite de faire bander un mec ; j’aime plaire, ça me stimule, et si j’ai l’occasion de le faire sans risques, je fonce.

— Moi, je ne peux pas. Se laisser zieuter me révulse, et ce monsieur voyeur, j’ai surtout envie de lui couper les couilles, même si, quand on le voit sortir de sa tente, ce serait dommage.

— Moi, il me fait rêver. Je pense à lui le soir, et s’il n’y avait pas maman et les frérots, il y a belle lurette que je lui aurais fait un coucou devant sa tente. Et si ça se trouve, je le surprendrais dans un état intéressant qu’il aurait du mal à me cacher. Le pied.

— Amandine, tu me dégoûtes. Si tu fais ça, je te dénonce.

Amandine qui se régalait à choquer ses sœurs n’était pas à court d’idées :

— On pourrait aller regarder dans sa chambre si on trouve les photos qu’il a prises. Quand il s’absentera, on attendra que sa voiture quitte le parking, et il suffira de récupérer ses clefs qui sont accrochées au tableau derrière le bureau de l’accueil.

— Chiche ?

— Demain, on s’occupera de lui.

Amandine changea de conversation, son sourire avait disparu :

— Je m’inquiète, car Rolando souhaite nous faire travailler pour lui à la rentrée. Toi, tu as ton petit ami Roro qui te protège, c’est un violent et Rolando le craint, mais moi, je n’ai personne.

— Rolando, je m’en fous.

— Olivia, tu ne peux pas demander à Roro de me protéger aussi ?

Olivia secoua la tête négativement :

— Amandine, je le voudrais bien, mais cela ne semble pas possible. Si je lui demande ça, il va considérer qu’il protège deux femmes, et comme tu es physiquement plutôt mignonne, il risque de vouloir en profiter. Et il lui viendra alors à l’idée qu’il peut aussi nous faire travailler pour lui, et aucune d’entre nous n’en bénéficiera. Pour moi, tant qu’il m’appellera mon chouchou et ma gonzesse, tout ira bien. Mais, si je peux t’aider, je le ferai. On en a déjà parlé, et je répète, ce n’est pas possible.

— Je le sais, mais j’essaie quand même.

Le lendemain, les nuages envahissaient le ciel ; il semblait inenvisageable d’aller se baigner.

Les deux sœurs attendaient devant la fenêtre de leur chambre pour surveiller le véhicule du voyeur qui ne semblait pas pressé de s’absenter.

Olivia s’impatientait :

— Il vient de partir, on y va ?

Maguy secoua la tête en signe de désapprobation :

— Ce mec est un tordu, laissez tomber, moi je n’y vais pas.

Olivia ne partageait pas cet avis et elle éprouvait une envie folle de s’amuser :

— Je récupère les clefs de sa chambre, attends moi ici.

Quelques instants plus tard, Olivia ouvrit la chambre du dénommé voyeur :

— Oh ! Quel bordel, il y a des bouquins partout. Des vêtements partout. Il ne sait pas ranger, ce type ?

— Regarde l’ordinateur, je m’occupe de l’appareil photo. Un matos de pro, cet appareil.

Olivia démarra le PC portable posé sur une table.

— L’ordi, il n’y a même pas un mot de passe. Je cherche.

Sur le bureau du PC, j’ai trouvé un dossier nommé Amandine, plein de photos, de vidéos, et un fichier PDF.

— Fais voir les photos.

— Oh ! La vache, ce sont les photos de cet après-midi. Regarde celle où tu es penchée en avant. Le mec, il t’a mitraillé. Regarde, sacré matériel, on voit ton trou du cul tout net, et vu la définition, il peut en faire une affiche en l’agrandissant.

Elle se mit à rire.

— Je crois que ce n’est pas la photo qu’il aimerait agrandir.

— Regarde celle-là, et celle-là.

— le fichier PDF, on dirait un roman. Va vite chercher une clef USB, et on en fera une copie.

Olivia revint quelques minutes plus tard et elle réalisa une copie du fameux fichier qui portait le nom d’Amandine.

Elle farfouillait de partout dans la chambre, regardant les titres d’une pile de livres en équilibre sur une chaise. Elle s’exclama :

— Amandine, il a oublié son portefeuille.

— Ouvre-le.

— Bertrand Mangin. Note son adresse, ça peut servir.

— Attention, il entre dans le parking, vite, filons.

Amandine arriva juste à temps pour remettre la clef de la chambre à sa place, avant le retour du voyeur qui s’appelait dorénavant Bertrand.

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