Le chantage

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Bertrand raconte :

Le scandale arriva au moment où j’ai dû raconter que je ne pouvais pas m’occuper de la délivrance d’Olivia, car j’avais une affaire autrement plus importante à traiter. Qu’il en allait du devenir de nos vies et de nos libertés. Bien que j’avais exposé l’histoire de DECOMP, et de ses dangers, la famille me regardait comme si j’étais un extra-terrestre. Même Bruno qui me semblait être le plus raisonnable de la bande hochait la tête en signe de désaccord.

Comment leur expliquer tout ce que nous avait raconté Perkins en présence de Flora.

Quand je tentai de prendre cette dernière à témoin, elle me rétorquait que tout cela ne la concernait pas : elle ne voyait que sa fille qui risquait de mourir carbonisée, et rien d’autre ne l’intéressait.

Amandine me signifia que j’étais comme elle l’avait toujours su, un homme lâche et immature. Elle regretta de m’avoir parlé de son bébé qu’elle ne confierait jamais à une lavette. De toutes les façons, elle et son bébé seraient toujours en première ligne des actions destinées à sauver sa sœur, et qu’elle s’offrirait à l’échange. Elle termina en disant qu’elle était déçue par mon comportement, et que maintenant, je pouvais partir et que cela n’avait plus d’importance.

Tous ces braves gens catastrophés, avaient, semble-t-il cru que j’étais capable d’un exploit, de sauver Olivia en claquant des doigts. Ce n’était pas dans mes compétences. Et, même si j’avais semblé diriger les opérations lorsqu’il avait fallu récupérer les prostituées lâchées dans la nature, et combattre Rolando, j’étais ici totalement dépassé par les événements.

J’aimais Amandine comme je n’avais jamais aimé. Et son gosse aussi. Mon accident de voiture n’avait jamais eu lieu. Je ne me sentais plus responsable de la mort de mes parents, et de ma femme enceinte. Tout cela était loin de moi, dans un passé éteint.

La vie que j’avais choisie commençait maintenant, devant moi. J’allais tuer un homme avec son assentiment pour une noble cause. Je risquai la mort, la prison. Aucune chance de recevoir une médaille pour cela.

Mais c’était mon choix.

Ensuite, s’il était encore temps, je tenterais d’aider la famille à sauver Olivia.

Ernesto m’apporta à mon domicile un bijou de fusil à lunette doté d’un silencieux. Nous allâmes l’essayer dans les collines en visant des pignes de pin. Avec un support pour se stabiliser, il était impossible de manquer une cible.

Il me confirma ce dont je me doutais depuis le début :

– C’est toi qui vas tirer

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