Bertrand raconte :

Je transmis l’adresse de la vidéo à Léa, Bruno et Harris, et leur téléphonai pour qu’ils consultent leur boîte mail.

Presque immédiatement, Léa répondit. Elle voulait absolument me voir en aparté.

Je me rendis chez elle sur-le-champ. Elle m’attendait, désemparée. Ce n’était plus la Léa sure d’elle que je connaissais, toujours habillée tip top, mais une femme aux cheveux défaits, avachie dans son fauteuil. Elle m’avoua qu’elle m’avait trahi, qu’elle avait été sur le point d’aider Rolando à s’emparer d’Amandine. Elle l’avait fait par amour pour moi. Mais maintenant, elle regrettait, et elle allait m’aider pour se racheter. La méthode employée par Rolando lui faisait horreur. Elle connaissait beaucoup de choses sur ses projets, et elle voulait me les confier.

Elle me raconta donc tout ce que lui avait raconté Rolando en se vantant.

Adams Perkins, l’associé de Rolando avait mis à sa disposition une partie de sa clinique qu’il avait isolée du reste du bâtiment. Les victimes endormies y étaient transférées. Elles y étaient déshabillées, mesurées, et d’autres tests étaient effectués, permettant d’effectuer des statistiques et d’évaluer scientifiquement les effets du produit DECOMP. Car la procédure statistique devait être validée par un comité scientifique qui ne se posait pas d’autres questions.

Le soir, un petit camion bâché les transférait dans un lieu qu’elle ne connaissait pas, pour y être tuées, puis traitées. Le chauffeur ramenait à la clinique les résultats des essais. Le traitement tel que lui avait raconté Rolando avait pour objectif de faire disparaître totalement le corps, mais certaines parties de celui-ci résistaient, et restaient visibles.

Pour Léa, Olivia avait dû suivre ce parcours, mais Rolando l’avait détournée à son profit.

Bertrand remercia Léa, lui rappelant qu’elle n’avait rien commis qui eut un résultat nuisible.

Personne dans la famille n’ayant eu vent de ce rendez-vous, Léa ne fut pas inquiétée.