L’enquête

3 minutes de lecture

Bertrand raconte :

Quelques heures plus tard, les services de police commencèrent à nous interroger, et ils en fient de même quand Harris se présenta enfin. Harris, de nationalité britannique ne parlait que quelques mots de français, aussi, Amandine fut réquisitionnée pour les traductions. À la question de savoir si nous avions constaté des événements inhabituels dans les jours précédents, il répondit :

— Nous avions trouvé un rat mort, égorgé devant notre porte d’entrée, il y a une quinzaine de jours, puis deux également la semaine dernière. Je n’y ai pas attaché d’importance. J’ai pensé que des chats qui chassaient les avaient tués.

Flora nous indiqua que sa fille lui avait relaté ces incidents, et qu’elle avait considéré cela comme étant de mauvais présages, sans plus.

Je complétais les informations des participants en leur indiquant qu’à côté du corps, gisaient trois cadavres de rats décapités. Les policiers étant présents, je ne mentionnai pas celui trouvé devant la maison de Maguy et les deux dans celle de Martha.

Je fus pris à parti par un policier qui m’indiqua qu’une information était ouverte contre moi pour coups et blessures sur personne consentante. C’était l’affaire de la soumise Daisy que j’avais molesté. Un courrier avait été expédié à mon domicile, et je ne m’étais pas rendu à la convocation. Je m’excusais, arguant que je vivais actuellement chez une amie et que je n’avais pas relevé mon courrier.

Je lui expliquais mon cas, et cela le fit rire :

– Vous vous attendiez à avoir toutes les polices de France à vos trousses ? À devenir l’ennemi numéro un ? Non, votre affaire est une affaire bénigne, et vous risquez tout au plus une amende, une peine d’intérêt général, et au maximum, une peine de prison avec sursis. Maintenant, rendez-vous dans le poste de police qui vous a expédié la convocation, pour en obtenir une nouvelle.

Je respirais mieux. J’avais dépensé beaucoup d’énergie pour échapper à une menace qui n’existait pas.

Le lendemain, Léa qui avait relancé ses amies lesbiennes nous indiqua que selon les renseignements obtenus, l’ADN du tueur avait parlé. C’était le même que celui qui avait tué et dépecé trois prostituées dans les dix dernières années. On en savait un peu plus sur lui. Il était doué d’une force colossale qui lui avait permis de défoncer la porte de la chambre, d’un coup et sans outil. Il devait mesurer plus de deux mètres de haut, car dans l’obscurité il avait heurté de la tête le chambranle de la porte et s’était blessé, certainement au front. Des traces de son sang y étaient visibles.

Mais, ce qui avait le plus choqué, c’est que la tête de Maguy n’avait pas été sectionnée, comme on aurait pu le penser, mais littéralement arrachée.

Les autorités ne connaissaient pas les mobiles de ce tueur qui semblait s’en prendre essentiellement aux prostituées.

Un point très important qui n’avait pas été remarqué dès le début, mais qui prenait une grande importance, c’est que la porte d’entrée de la maison avait été ouverte de l’intérieur. Les verrous ayant été ouverts par un individu qui se trouvait déjà en place.

C’était certainement lui qui avait subtilisé le pistolet, objet dont nous ne pouvions pas parler à la police.

Une fois le corps enlevé, Harris fut autorisé à entrer dans la chambre pour vérifier si des objets avaient été volés ou déplacés. Il signala que tous les tiroirs de la maison avaient été fouillés. Maguy était une maniaque qui disposait habituellement les vêtements avec soin, et ils avaient tous été déplacés.

Les journaux de lendemain qui relataient l’affaire mentionnaient que Maguy, la victime, évoluait dans le milieu du proxénétisme, sans précisions supplémentaires. Les détails du meurtre n’avaient pas été révélés à la presse et n’avaient pas fuité.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Harimax ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0