Les deux prostituées roumaines

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Bertrand raconte :

Deux tapineuses roumaines de l’équipe de Flora avaient été retrouvées mortes dans leur chambre la veille. Elles avaient été frappées à mort.

Lee bruit de cette agression s’était propagé et de nombreuses prostituées étrangères horrifiées et apeurées avaient choisi de rentrer immédiatement dans leur pays au grand dam de leurs souteneurs.

Je regardais les chaînes d’information sur la TV. Les journalistes relataient le meurtre des deux prostituées à Marseille, et interrogeaient les voisins, qui comme de coutume n’avaient rien vu, rien entendu. Une guerre entre les différents gangs était évoquée, certains jouant sur l’intimidation pour gagner des parts de marché.

La sonnerie de l’interphone interrompit ma consultation et j’éteignis le poste.

C’était Natacha et ses trois copines russes qui souhaitaient monter. Je leur ouvris.

Le cérémonial de bisous fut raccourci au maximum. Natacha avait hâte de me parler, et elle conservait un visage sombre. Elle s’installa dans un fauteuil et ses amies s’assirent sur le canapé.

– Bertrand, je ne sais pas si nous allons rester à Marseille. Nous avons peur. Martha a été tuée chez elle, et hier, deux amies du groupe de Flora ont été assassinées, massacrées, dans leur chambre de bonne. Il semble qu’il s’agisse d’une tentative pour s’attaquer à toutes les prostituées de Flora. Et nous en faisons partie. Nous ne savons pas encore ce que nous allons décider. Mais, en tout cas, cette nuit, nous dormirons ici, et on verra ce que l’on fera demain.

Je ne pouvais qu’accepter :

– OK, déployez le canapé-lit, ça nous fera quatre places, et nous sommes cinq. Ça devrait passer.

Pendant ce temps, les trois autres Russes, qui avaient en quelques minutes visité l’appartement, ôtèrent leur robe qu’elles introduisirent dans le lave-linge, et elles se précipitèrent toutes nues, en riant et en se bousculant vers la salle de bain pour prendre une douche.

Natacha me fit remarquer :

– Cela fait des mois qu’elles ne prennent que des douches froides, quand il y a de l’eau, alors ici, c’est le paradis. J’en prendrai une après elles.

La sonnerie de l’interphone retentit une nouvelle fois. C’était Léa qui s’annonçait.

Elle avait appris la nouvelle de l’agression de la nuit précédente au commissariat et elle venait m’informer. J’avais déjà obtenu tous les renseignements de la bouche de Natacha, mais je m’abstiens de le lui dire, et la remerciai.

C’est à ce moment-là que les trois Russes revinrent de leur douche, toujours dans le plus simple appareil.

Natacha qui connaissait les préférences sexuelles de Léa, la présenta à ses copines, et lui demanda si elle souhaitait passer la nuit avec nous.

Léa venait à peine d’accepter cette invitation, que l’interphone nous informât que de nouveaux visiteurs souhaitaient être reçus.

Quelques instants plus tard, Amandine et sa sœur faisaient leur apparition.

Amandine choquée à la vue de toutes ces femmes nues en oublia les raisons de sa venue ;

– J’étais loin de me douter que tu organisais des parties dans l’appartement que je t’ai prêté, et dont l’adresse devait rester confidentielle. Cinq femmes pour toi tout seul ? J’espère que tu assumes.

– Amandine, toutes ces femmes ne sont pas venues pour ce que tu crois. Tout est en rapport avec les meurtres d’hier.

– Quatre nanas à poil. Tu veux me faire croire que c’est nécessaire pour te fournir des informations ?

Olivia se devait de donner son avis :

– Amandine vient, on s’en va. Quand je vois ce mec, j’ai envie de vomir. Tu ne vas pas continuer à lui courir après.

Natacha avait remis sa robe froissée et humide qui sortait juste de la machine à laver. Elle n’avait pas eu le temps d’utiliser le sèche-linge. Le tissu qui collait à son corps la rendait encore plus excitante. Elle s’adressa à Amandine.

– Amandine, la dernière fois que l’on s’est rencontrée, tu as viré Bertrand et tu t’es désignée comme la cheffe des filles de Flora. Moi je ne te veux pas comme cheffe, et mes copines non plus. Ici, la situation est devenue dangereuse pour des femmes comme nous, et nous ne te faisons pas confiance pour nous défendre. Demain, nous ne sortirons pas d’ici. Ça te laisse le temps pour discuter avec ta mère et pour nous donner sa réponse. Si c’est toi, on retournera en Russie.

Amandine demanda à sa sœur de l’attendre dans la cuisine, et elle me prit par le bras pour me conduire dans la salle de bain dont elle ferma la porte :

– Bertrand, je suis dans la merde, et d’une certaine façon, je m’y suis mise toute seule. Je me suis manipulé moi-même. Je ne peux pas laisser partir les quatre Russes. Le groupe que mon père gérait à l’époque a fondu, et a vieilli. Les deux qui ont été tuées faisaient partie des plus jeunes. Il y a la main de Rolando là-dessous. Il tente d’asphyxier financièrement ma mère. C’est ma mère qui me finance, et qui fait les fins de mois d’Olivia depuis la mort de Roro.

– C’était l’argument de Rolando quand il a demandé à toi et à tes sœurs de venir travailler sur le terrain.

– Bertrand, je suis sérieuse, tu as toujours tendance à plaisanter lorsque l’on traite de sujets graves. Je tiens à toi, même si je ne le montre pas comme tu le voudrais. Tu as pris goût à cette Russe qui me ressemble, et je sens bien que tu la préfères. Et si je la vire, je ruine ma mère.

– Moi aussi, c’est toi que je veux. Mais après les meurtres d’hier, elles sont très inquiètes, et il est probable que même avec moi comme chef, elles risquent de partir. Alors si en plus je raconte à Natacha qu’entre elle et moi, c’est définitivement terminé, je te laisse imaginer la suite.

Amandine me regardait. Elle hocha la tête :

– J’ai joué avec le feu.

– On a joué avec le feu.

– Bon, je vais m’en aller. Reste avec elle, et dis-lui que tu restes le chef. J’espère que nous deux, ça se recollera plus tard.

– OK, on fait comme ça.

Nous nous embrassâmes longuement et Amandine ouvrit la porte de la salle de bain, récupéra sa sœur, et s’en alla.

Nous nous préparâmes donc à passer la nuit à trois par lit. Natacha s’était naturellement installée à côté de moi, et Léa s’était disputée avec une des Russes pour obtenir le droit de se joindre à nous. Je n’avais encore jamais entendu Léa faire preuve d’autorité pour défendre ses droits. Elle m’avait toujours paru souple et accommodante.

Je prétextais un manque de préservatif pour me dispenser d’introduction, ce qui me permettait à la fois de répondre aux attentes d’Amandine, et de ne pas vexer mes deux partenaires. Je constatais que les deux menaient une bataille rangée pour s’occuper de mon plaisir. Plaisir que j’éprouvais totalement, mais que je culpabilisais par respect pour Amandine.

Ma nuit se déroulait sans encombre entre les bras de mes deux amantes qui avaient décidé chacune de leur côté de ne pas me lâcher. Je dormais profondément lorsque j’entendis une voix chuchoter dans une de mes oreilles.

Je t’aime disait la voix. Et je l’entendis me raconter qu’elle m’aimait depuis le jour où elle m’avait rencontré, etc, etc.

Je mimais toujours un profond sommeil, et l’obscurité de la chambre ne risquait pas de me démentir. Mais pour moi, c’était la cata. Je n’avais jamais géré plus d’une femme à la fois, et cette fois, j’en avais trois sur le dos.

Le lendemain matin, Léa et Natacha se réveillèrent d’excellente humeur. J’en déduisis que chacune estimait avoir gagné des points.

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