Léa raconte :

Son téléphone sonnait. Alexandra l’avait mis à recharger, et elle dut se déplacer. Léa et son numéro s’affichaient sur l’écran.

Elle décrocha :

— Léa ?

— Oui, j’ai besoin de te parler.

— C’est grave ?

— Non, mais j’aimerais en parler vite.

— Au téléphone ?

— Non, passe chez moi.

— J’arrive.

Les deux sœurs n’habitaient pas très loin l’une de l’autre, aussi l’attente de Léa ne dura pas.

Alexandra s’installa sur le canapé, prit sa sœur dans ses bras, et attendit.

— Je t’ai raconté les histoires survenues l’autre soir pendant la pendaison de la crémaillère chez Maguy, entre Guillaume, Bertrand, et Amandine ?

— Oui, mais tout ce que j’ai retenu, c’est que tu l’aimais toujours, et que tu n’étais pas placée du tout dans la course au Bertrand. Tu l’aimes peut-être, mais tu es larguée. Et puis, il y a la menace Rolando.

— Je sais, mais pour le protéger, j’ai rencontré Rolando, et je l’ai fait chanter pour qu’il épargne Bertrand.

— Parole de truand, tu sais ce que ça vaut.

— Oui, mais j’ai du lourd dans mon dossier, et il le sait.

— Tu ne crois pas que, puisque ta famille poulaga le recherche, sa meilleure protection serait la prison. Et là, tu peux les aider à le retrouver.

— Je ne le trahirai jamais.

— Pense à toi, et à sa sécurité. Il n’y a qu’Amandine entre toi et lui. Guillaume et elle se retrouveraient ensemble. Ça ne serait pas beau, ça… Tu ne dis rien ?

Et même, puisque tu connais déjà Rolando, tu pourrais lui fournir quelques informations lui permettant de mettre la main facilement sur Amandine. Ni vu ni connu. On ne parlera plus d’elle. Alors, qu’est-ce que tu en penses ?

Si Rolando était tué ou emprisonné, ça serait la catastrophe pour toi. Si Rolando est tué par Bertrand, ça le sera aussi.

Léa n’en pouvait plus :

— Arrête, Alexandra, tu vas trop vite. Je ne peux pas te suivre.

— Reste dans mes bras, comme ça. Voilà. Installe-toi bien. Tout va s’éclaircir.