Une voiture s’arrêta sur le bord de la route qui mène au petit village de Peypin. Deux hommes en descendirent, traînant un corps qu’ils dissimulèrent dans un fourré.

Quelques heures plus tard, en pleine nuit, un automobiliste recueillit une femme qui titubait sur la chaussée, et qu’il avait failli écraser. Il la conduisit aux urgences de l’hôpital d’Aubagne. Elle n’avait cessé de vomir durant tout le trajet.

Son état n’avait pas été considéré comme alarmant, mais elle avait été placée en soins intensifs. Pour les médecins, ce n’était qu’une n-ème tentative de suicide par absorption de médicaments qu’ils rencontraient.

La patiente ne disposant pas de papiers d’identité ni de carte vitale, la police fut avertie. Cette dernière ne tarda pas à mettre un nom sur l’inconnue qui n’était pas encore en état de parler.

Il y eut des cris de joie dans la famille d’Olivia quand elle fut informée de la bonne nouvelle.

Le lendemain, la malade fut transportée dans un établissement hospitalier proche du domicile de sa mère.

Comme lors de sa première agression, Olivia eut droit à une protection policière. Et comme la première fois, les membres de sa famille furent interdits de visite.

Un officier expliqua que la patiente était encore choquée, et qu’il ne convenait pas que sa déposition puisse se trouver influencée par ses proches.

Olivia annonça que Rolando était décédé. C’étaient ses ravisseurs qui le lui avaient confirmé. Ils n’en avaient aucune certitude, mais seulement la conviction. Elle donna énormément de renseignements au sujet de ses divers lieux de détention.

Cette libération constituait pour nous, la preuve de la mort de Rolando. À l’heure actuelle, ses lieutenants devaient se partager son héritage.

Amandine était aux anges, elle se relayait avec ses frères pour que sa sœur ne soit jamais laissée seule. L’enlèvement d’Olivia à sa sortie de l’hôpital les avait marqués.

Personne ne pouvait imaginer le soulagement éprouvé. La famille se sentait plus unie que jamais.

La vie allait reprendre un rythme paisible, inconnu depuis la mort du père. La menace portée par Rolando ayant toujours été constamment présente. Ne plus se retourner dans la rue pour vérifier que l’on n’était pas suivi. Ne plus se coucher sous la voiture pour s’assurer qu’aucun mouchard n’avait pas été installé.

Olivia allait récupérer et sûrement se trouver un nouvel ami. Roro s’était ingénié à créer le vide autour d’elle, mais les prétendants n’avaient jamais manqué. Amandine retournait à la fac, et elle pouvait maintenant y aller en toute décontraction et se focaliser sur ses études. Flora avait d’ailleurs indiqué à Maguy que le danger étant passé, elle serait heureuse de la voir s’installer dans les environs. Il n’y avaient que les frérots qui ne percevaient aucun changement dans leurs existences qu’ils considéraient comme un jeu depuis leur plus jeune âge. Ils n’avaient pas de petites amies, et donc personne à protéger. Eux demeuraient toujours disponibles pour de nouvelles aventures.

Restait à s’occuper de l’intendance. Qui pour remplacer Rolando ? Celui-ci versait tous les mois une indemnité à Flora pour la location des prostituées qui selon les règles du milieu, lui appartenaient.

Et il convenait d’agir vite, car on ne pouvait laisser ce cheptel se fondre dans la nature. Les lieutenants de Rolando, et d’autres souteneurs devaient déjà chercher le moyen de se les approprier.

Flora avait demandé à Guillaume et à Bertrand de s’en occuper en attendant de recevoir une offre de location d’un mafieux. Elle espérait secrètement que Harris, le petit ami anglais de Maguy qui était dans ce business, pourrait prendre la suite.

Martha avait promis de la tenir informée.