Bertrand raconte :

J’avais décidé de parcourir le bas de la Sainte-Baume pour découvrir les restes de la camionnette de Rolando qui avait chuté dans un ravin la veille.

Nous avions repéré le lieu où la carcasse avait rebondi plusieurs fois sur les rochers avant de se stabiliser. Il y avait eu un début d’incendie, mais elle n’avait pas brûlé. Elle était cachée par des arbustes qui la dissimulaient des regards.

Il nous fallut deux heures sous le soleil pour atteindre le véhicule. L’inventaire fut rapide. Tout ce qui n’était pas attaché avait été dispersé dans la nature. Le conducteur n’était presque plus reconnaissable. Amandine qui avait côtoyé la majorité des hommes de Rolando ne le connaissait pas.

Rolando avait disparu. Sa ceinture de sécurité était détachée, et la portière de son côté arrachée. Il était néanmoins certain qu’aucun humain ne pouvait survivre à une telle chute.

Nous fumes consternés en découvrant un siège enfant fixé à l’arriéré, avec un enfant mort toujours attaché.

Il était surprenant de constater que ce siège était le seul qui n’avait pas trop souffert de la dégringolade dans le ravin. Mais la stupéfaction fut plus grande encore, quand Amandine voulut relever la tête de bambin pour le photographier. L’enfant avait un visage de vieux. Peut-être cinquante ans, et des bras d’une longueur exceptionnelle pour sa taille. Amandine prit plusieurs clichés de ce phénomène.