Bertrand raconte :

Quand je revins devant le bâtiment dans lequel nous détenions Rolando, je fus étonné de constater qu’il n’y avait plus aucune voiture garée. Le rez-de-chaussée était vide, les putes avaient déguerpi. Au premier étage, personne. Je suis entré dans le bureau dans lequel nous avions surpris Rolando, personne. C’est alors que j’ai eu l’idée saugrenue d’ouvrir la porte des WC, pour y découvrir les deux frangins, assis sur la cuvette des cabinets, et attachés à la chasse d’eau, avec des menottes. Les gangsters les avaient sérieusement tabassés avant de les abandonner.

Détachés, ils étaient tous les deux encore groggy. Œil au beurre noir, lèvres tuméfiées, ils n’étaient franchement pas beaux à voir. Mais rien de très grave.

Ce qui était plus ennuyeux, c’est que nos projets tombaient à l’eau.

Je téléphonais à Léa pour la tenir au courant du déroulement de notre affaire. Je lui suggérais de tenter d’obtenir de ses supérieurs d’effectuer une perquisition surprise dans le club sadomaso. Avec beaucoup de chances, on pourrait peut-être y découvrir Olivia. Elle me dit qu’elle allait essayer, mais sans rien promettre.

Anis, le premier à avoir récupéré nous raconta :

— Une des prostituées est montée à l’étage, et voyant Rolando attaché, elle nous a demandé ce qu’elles devaient faire, avec qui elles devaient travailler. Sylvain qui avait son arme braquée sur elle l’a reposé sur la table et il m’a dit qu’il allait leur expliquer que nous n’étions pas des proxénètes, et qu’elles étaient libres. Et il est descendu au rez-de-chaussée. Là, il a dû se faire attaquer alors qu’il était désarmé, mais je n’ai rien entendu. Et moi qui m’attendais à le voir remonter, j’ai été surpris quand a surgir un mec avec un flingue sur le palier. Ils ont libéré nos prisonniers, et ils nous ont frappés.

Ils ne voulaient pas nous tuer, mais laisser des traces.

Tout est à refaire pour sauver Olivia, et il fallait retrouver Rolando à tout prix.