La fessée

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Bertrand raconte :

Amandine était tout contre moi. Elle était soulagée par sa libération, et elle me confia :

— Avant cet épisode, j’étais une petite dinde bien éduquée, persuadée que je pouvais choisir le sexe que je voulais pratiquer. Ton bouquin a été pour moi une source de découvertes. Et puis, tout a basculé, et je me suis trouvée précipitée dans le milieu qui m’a nourri. J’ai immédiatement retrouvé les réflexes de ma famille, dans laquelle le sexe est aussi une arme qui tue, qui sauve, et qui manipule. Je me sentais bien dans ma peau quand j’en jouais pour recouvrer ma liberté. Et maintenant, je suis bien dans tes bras.

Je lui demandais :

— Et si tu te libérais enfin de tes sordides histoires de familles, comment voudrais-tu vivre ?

— Je choisirais de me marier, et de tout oublier. Vivre une vie normale. Un rêve, quoi.

— Et Guillaume ?

— Quand je l’ai averti de l’accident survenu à ma sœur, il s’est informé, et il a appris dans quel milieu j’évoluais. Je n’ai plus pu le contacter. C’est son père qui m’a appelé. Il m’a dit qu’il était désolé, que j’étais peut-être quelqu’un de bien, mais qu’il ne pouvait pas accepter que le nom de son cabinet d’avocats soit mêlé à ceux des mafieux du proxénétisme. Il m’a indiqué que toutes mes affaires étaient à ma disposition, mais que je ne devais plus retourner chez Guillaume, et ne plus chercher à le rencontrer.

Il m’a dit : on vous a choisi un logement meublé, loué à votre nom pour un an. Le loyer a été payé en espèces, et vous trouverez une somme d’argent dans un des tiroirs du secrétaire. La clef de l’appartement rue Breteuil à Marseille et le code du portail d’entrée de la résidence sont à votre disposition à l’accueil de notre cabinet. Nous ne voulons plus jamais avoir de contact avec vous.

— Tu y habites ?

— Pas eu le temps.

— Tu tiens à lui ?

Elle marqua un instant d’hésitation :

— Ça a été un bon moment.

— Tu le regrettes ?

Elle semblait embarrassée pour répondre :

— Un peu.

— Tu l’oublieras ?

— Il le faudra bien, et toi ?

— Moi, je continue.

— Tu as besoin d’un nouveau petit cul chaque semaine ? Tu comptes durer comme cela longtemps ?

J’hésitais à mon tour :

— Il le faudra bien, moi aussi.

— Tu ne penses pas à te ranger ?

Je mis du temps pour répondre :

— Je ne sais pas.

— Tu es venu avec mes deux frères pour me sauver au risque de ta vie. Si je ne suis rien pour toi, pourquoi as-tu fait ça ? Pour mon cul ?

— Non, sûrement pas que pour ça.

Je vis dans son regard un éclair malicieux :

— Tu as fini d’écrire ton livre ?

— Pas encore.

Elle se blottit contre moi.

— Tu sais que tu ne m’as pas fait tout ce qui est déjà écrit dedans ?

— Je le sais. Et je devine à quoi tu penses.

— La fessée.

— Je l’avais deviné, et toi tu ne perds rien pour attendre.

Je la fis basculer sur mes genoux et remontais le bas de sa robe. Je tirais sur sa culotte qui glissa vers ses chaussettes. Son petit cul était toujours aussi attendrissant, et je comptais bien l’attendrir encore un peu plus. Je laissais poser ma main dessus, car je n’arrivais pas à me décider à la fesser. Dans un livre, tout est facile à écrire, mais face à une partie de cette femme que j’avais surtout envie de caresser, j’hésitais. Elle se retourna avec un sourire qui avait l’air de dire « alors, ça vient ? ».

Je m’appliquai alors à tapoter en cadence les deux fesses pour ne pas faire de jalouse, mais Amandine se retourna à nouveau pour m’intimer l’ordre de lui donner une vraie fessée, comme dans le livre.

C’était demandé si gentiment que je ne pus m’y soustraire, et je m’appliquai donc à faire rougir son postérieur, ce qui eut aussi pour effet de me sentir soudain très à l’étroit dans mon pantalon. Et Amandine qui était allongée dessus ne pouvait que s’en rendre compte.

C’est elle qui demanda la cessation des hostilités.

Je m’aperçus qu’un nouveau phénomène se dégageait en moi. J’avais réellement envie de procurer du plaisir à cette femme-là. Et ce besoin me submergeait. Cela ne m’était jamais arrivé.

J’attirais de nombreuses conquêtes parce que j’étais beau, et elles me le disaient, parce que j’étais bien monté et que je faisais bien l’amour, ce qu’elles disaient aussi. Mais je me moquais totalement de ce qu’elles pouvaient éprouver puisque cela ne pouvait être que bon pour elles par définition.

Avec Amandine, c’était différent. J’avais besoin qu’elle soit contente d’être avec moi. Je me demandai si cela avait toujours été le cas depuis que je la connaissais.

Je n’eus pas l’opportunité de réfléchir plus longtemps, car Amandine s’attaquait à ma braguette et entreprit de libérer mon engin de son carcan. En d’autres temps, j’aurais peut-être pensé « pendant qu’elle a ça dans la bouche, au moins je ne l’entends pas », mais ce genre de dialogue intérieur sarcastique avait maintenant disparu en sa présence.

Je voulais lui apporter un plus dans sa vie, mais en même temps, je ne souhaitais pas que ça se voie, car je n’avais pas l’habitude de me comporter comme cela.

Et je savais que je n’aurais pas la force de le lui avouer.

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