L’agression d’Olivia

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Amandine raconte :

J’étais tranquillement sur mon lit, revivant la soirée et la nuit passée avec Guillaume, quand mon portable entonna la petite mélodie m’informant d’une communication.

C’était ma mère, elle semblait totalement affolée :

— C’est maman. Amandine, il est survenu un terrible accident à Olivia. Elle et son ami ont été agressés dans leur voiture. Roro est mort et elle est dans un état grave. Elle se trouve actuellement en réanimation au grand hôpital d’Avignon. Tu vas t’y rendre pour la protéger. Tes frères te rejoindront dès que possible.

Tiens-moi au courant et protège-toi.

— As-tu prévenu Maguy ?

— Non, fais-le pour moi, et tiens-la informée.

J’appelais immédiatement Bertrand :

— Bertrand, c’est Amandine, j’ai un gros problème. Olivia a été agressée à Avignon, elle est à l’hôpital, et il faut que tu m’y conduises.

— Je croyais que tout été finit entre nous ? Et pourquoi ton Guillaume ne t’accompagne pas ? Il n’a pas de voiture ?

— Bertrand, s’il te plaît, j’ai besoin de toi. Il est déjà parti au tribunal, et je ne tiens pas à le mêler à nos affaires. Je m’arrangerai avec lui à mon retour. Je n’ai pas le temps de discuter.

– Ça va, bébé donne ton adresse, je passe te prendre.

Bertrand n’avait pas hésité un instant : il allait se retrouver à nouveau avec moi, et cela semblait lui suffire. Il espérait peut-être pouvoir en profiter, et je suis certaine qu’il cherchera toutes les occasions de me tester. Et si je succombe, Guillaume n’en saura rien.

Guillaume ou Bertrand, Bertrand ou Guillaume ? La raison ou le cœur, le cœur ou la raison ?

Je ne lui avais pas dit qui avait agressé ma sœur, et que Roro était mort, car je n’avais pas l’intention de l’inquiéter, le courage n’étant pas sa principale qualité, à ma connaissance.

Sur la route qui conduisait à Avignon, Bertrand ne cessa de me dire qu’il tenait à moi. Il tenta même de laisser sa main me caresser le genou, et je dus le remettre en place. Avec ma sœur entre la vie et la mort, je lui signifiai que je n’avais pas le cœur au libertinage, et il se le tient pour dit. Il bouda pendant tout le reste du parcours.

Il n’ouvrit la bouche que pour m’annoncer une mauvaise nouvelle :

Il avait reçu un appel de Léa : dans l’affaire de l’agression commise par Rolando, les juges avaient noté qu’il avait payé les dégâts commis dans la maison. Ils avaient tenu compte du fait qu’il n’avait blessé personne et s’étaient laissé arrêter sans résistance par la police. Aussi, ils n’ont pas fait jouer l’annulation du sursis qui lui pendait au nez. Il allait donc bientôt être libéré.

L’hôpital

Le trajet fut bref, car il y avait peu de circulation. À l’accueil de l’hôpital, on m’indiqua le numéro de la chambre d’Olivia, et nous montâmes les marches de l’escalier quatre à quatre.

Un policier était en faction devant la porte de la chambre. Il refusa tout net de me laisser pénétrer, et il releva nos pièces d’identité sur un imprimé.

Un officier entra et se présenta. Nous fîmes de même.

Il me demanda de le suivre dans une chambre inoccupée. Bertrand dut patienter dans le couloir.

– Votre sœur et son ami ont été violemment attaqués dans leur voiture. L’homme est mort de deux balles dans la tête. Il a été formellement identifié. Il manquait une balle dans son arme, et nous avons trouvé du sang sur la chaussée qui ne lui appartenait pas. Votre sœur a été battue sauvagement. Peut-être voulaient-ils l’emmener. Elle est couverte d’hématomes. Elle a été frappée à la tête. Elle est sous perfusion médicamenteuse, et nous attendons pour l’interroger. Il y a un garde à sa porte, car si elle connaît ses agresseurs, sa vie est menacée. Vous ne pourrez pas la voir.

L’officier poursuivit :

– Je vais vous montrer les répertoires de leurs téléphones, et vous me direz si vous connaissez ceux qui sont sur la liste.

J’examinais les noms et les numéros inscrits sur celui d’Olivia.

– celui-ci, c’est ma mère, mon frère, moi, connais pas, Rolando l’ami de ma mère qui est en prison, Roro qui est Robert, l’ami de ma sœur. Les autres, je ne les connais pas.

Je ne connaissais aucune des personnes figurant dans le téléphone de Roro.

L’officier m’indiqua que je pouvais m’en aller, me demandant néanmoins de demeurer joignable, et je retrouvai Bertrand dans le couloir.

J’avais décidé de louer une fois de plus une chambre en collocation, et j’en avais trouvé une tout de suite, car j’avais accepté de payer cher pour une courte période.

Ma chambre se situait tout près de l’hôpital. La coloc était sympa. J’avais même la possibilité d’y héberger un de mes frères dans un grand lit à deux places.

J’avais finalement demandé à Bertrand de rentrer à Marseille, car le risque de voir arriver Guillaume était trop important. Je n’avais pas pu le joindre, mais j’avais laissé un SMS pour tout lui expliquer. Sylvain venait de me rejoindre.

Tous les matins je me rendais à l’hôpital pour y recueillir des nouvelles de ma sœur. Sylvain m’accompagnait, ce qui lui évitait de passer toute sa journée sur sa console de jeu portable.

Le troisième jour le policier de garde devant la porte de sa chambre nous laissa entrer.

Je pris Olivia dans mes bras et nous nous miment à pleurer. Il semblait qu’elle voulait parler, se vider des pensées qui avaient longtemps séjourné dans sa tête. Et puis, elle avait peur maintenant. Roro qui était sa seule protection était mort, ce qui ajoutait à son angoisse.

Elle raconta :

– J’étais dans la voiture avec Roro, ils étaient deux en scooter, et une camionnette nous suivait. Ils sont arrivés au niveau de la portière du conducteur, et ils ont tiré sur Roro à bout portant. Il n’a eu aucune chance de se défendre, même s’il a pu sortir son arme et tirer.

Notre voiture en a percuté une autre en stationnement. J’avais mis la sécurité, mais ils ont cassé la vitre de mon côté pour ouvrir la porte. Ils étaient cagoulés. C’est la ceinture de sécurité qui m’a sauvée, car je m’agrippais au volant et j’empêchais qu’ils la détachent. Ils me tiraient et me frappaient pour que je lâche le volant, mais ils ne pouvaient pas entrer à plusieurs dans l’habitacle de la voiture. Des passants s’approchaient, et ils ont sûrement appelé la police qui est intervenue rapidement. Mais ceux qui m’avaient agressé avaient fui depuis longtemps. J’avais lu la plaque minéralogique du scooter, malheureusement les policiers m’ont indiqué que les numéros étaient faux, ou bien je me suis trompée.

Le docteur m’a dit qu’il me gardait encore quelques jours pour traiter mon anxiété, mais que par contre, physiquement j’étais intacte. Les hématomes vont se résorber. La seule contrainte, c’est que je devrais me faire suivre pendant quelque temps par un psy, quand j’aurais réintégré notre domicile.

Je lui confirmais le soulagement que nous ressentions tous, de la voir si vite récupérer, mais je lui rappelai que, même en prison, c’était Rolando qui était derrière l’agression, et que nous ne serions jamais en sécurité tant qu’il serait vivant. Il était enragé, et il devenait capable de tuer pour nous avoir physiquement à sa merci. Plusieurs de ses séjours en prison étaient dus à des actes de violence. À ma connaissance, il avait plusieurs adjoints, dont deux fidèles que nous connaissions tous, à savoir Mattéo et Bartho, qui étaient capables de tuer s’ils en avaient reçu l’ordre.

Et il devait être libéré bientôt.

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