Prologue

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Ris se réveille d’un sommeil sans rêve. Même en ouvrant les yeux, il ne voit que le noir. L'air est frais et humide. C'est bizarre : la dernière fois qu’il se souvient, il était dehors, sous le soleil, dans la forêt. Il commence à paniquer. Soudain, une voix d'enfant hurle :

  • Qui est là ?!

Il reconnaît la voix. C'est son petit frère, Fendri. En l’entendant, il se demande depuis combien de temps il n’a pas bu pour avoir une voix aussi sèche, mais ce n’est pas le plus important : le plus important, c’est qu’ils se retrouvent.

  • Fendri ?! Oh ! Tu es là !
  • Ris !

Le garçon saute dans les bras de son grand frère. Fendri se sent en sécurité auprès de lui. La chaleur de son corps le protège du froid du monde obscur. La tête contre son torse, il entend le cœur de Ris battre à pleine allure. Lui-aussi, il a peur. Cela ne le rassure pas du tout car d’habitude, son grand frère est connu au village pour sa témérité.

  • Qu'est-ce qu’il se passe ? demande Fendri, la voix tremblante. Ne devrions-nous pas être au village?
  • Je ne sais pas. Je me pose la même question.

Sa réponse empire les craintes du jeune garçon.

  • On va mourir ?
  • Arrête de poser des questions bêtes : je viens de te dire que je ne sais pas !
  • Et te souviens-tu de la dernière fois avant qu’on se retrouve ici sans raison ?
  • Je me souviens que tu n’as pas osé tirer une flèche sur le lapin. Après ça, juste le noir.

Fendri pousse un soupir d’agacement. Ris se souvient en effet du lapin qu’il a épargné. Sa flèche était rivée sur sa proie mais il avait pitié du pauvre animal. Alors, il a tiré la flèche vers un buisson, en faisant fuir le lapin. Par conséquent, son grand frère l’a engueulé.

  • En tout cas, dit Fendri, je ne me souviens pas être venu... Ici... Qui nous a amenés ici ?
  • Je ne sais pas, répond Ris à voix basse.

Ils se retournent et à leur plus grand soulagement, ils voient une lumière au loin. Cette lumière astrale, douce et bienveillante, leur accueille à bras ouverts, comme si elle chuchotait à leurs oreilles de venir vers elle, car elle est source de chaleur et de tendresse. Là-bas, ils seront en sécurité contrairement à ici, où il fait froid, sombre et inhospitalier.

Ayant regagné de l’espoir, ils se lèvent mais non sans tomber, car leurs jambes tremblent. Ris se demande alors depuis combien de temps ils ont dormi. Ils se dirigent lentement vers la lumière. Ils laissent les ténèbres derrière eux en suivant le chemin droit menant vers la lumière, sans vraiment savoir ce qu’il y a derrière celle-ci. Vu l’intensité de la lumière, ils concluent qu’il fait nuit, ce qui est déjà ça car ils préfèrent vivre dans la pénombre plutôt que dans l’obscurité totale. Plus ils s’approchent de la lumière, plus ils voient les stalactites et des stalagmites autour d’eux. Ils concluent alors qu’ils ont dormi dans une grotte.

Quand ils arrivent dehors, ils deviennent bouche bée. Devant eux, ils voient un monde très étrange, si grand qu’ils ne voient pas l’extrémité de celui-ci. En effet, le ciel est un grand plafond de terre, parsemé de stalactites. Aucun oiseau ne vole en hauteur. La lumière astrale qui illumine le monde sombre et souterrain est une étoile qui se situe à l’horizon. Le plus étonnant est la présence des plantes sans la présence du soleil naturel. Elles sont de couleur bleu saphir, ce qui laisse des doutes sur leur origine non naturelle. Les grandes maisons noires et rouges sont aussi bizarres que ce monde ; elles sont construites en pierre et non en bois. Leurs toits sont faits en tuiles et leurs extrémités courbées.

Les garçons posent leur regard sur le sol : ils sont en haut d’une colline, qui descend jusqu’à la vallée. Leurs yeux diurnes ne permettent pas de voir clair mais ils peuvent apercevoir des créatures à six pattes et aux yeux globuleux rôder dans les hautes herbes. Fendri, qui a des dons de magie, invoque une boule de lumière avec sa main et les créatures nocturnes s’éloignent rapidement de la lumière.

Des morceaux de pierres et de minerais sont éparpillés un peu partout, Des dizaines de pelles et de pioches sont laissés à l’abandon sur le sol. Trois fonderies éteintes depuis longtemps sont alignés à vingt pas d’eux. À côté, une dizaine de chariots remplis de lingots sont garés. Personne, vivante ou morte, est là.

Fendri dégage la mèche qui lui barre la vue... Il remarque une petite bosse sur son front. Il pose son regard sur son frère et remarque qu’il a lui-aussi une petite pierre rouge entre les deux sourcils.

  • Ris, quelqu’un a collé quelque chose sur nos fronts.

Son grand frère touche son front et remarque qu’en effet, il a une bille collée sur sa peau. Il essaie de la tirer mais pas moyen de l’enlever à moins de déchirer sa propre chair. Il râle. Pendant ce temps, Fendri regarde alentour et remarque un oiseau noir dont les yeux rouges brillent d’une aura malveillante. Bien qu’il sache qu’il a été découvert, le corbeau ne bouge pas d’une plume et reste perché sur la branche d’un arbre en gardant l’œil sur les deux nouveaux-venus.

Soudain, une question s’éveille dans son esprit : comment vont-ils remonter à la surface ?

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