Chapitre 2

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Le réveil sonne, encore une journée qui commence. Je reste sur le dos immobile pendant quelques minutes. Malgré les médicaments la nuit ne fut pas sans rêves. Je ne sais pas ce qui a pu les déclencher. Le mail de M.Morelli, me souvenir de la maison ou encore ce souvenir là? Peut-être l’ensemble. Je regarde le plafond comme s’il allait me donner les réponses à mes questions. Je me recroqueville alors dans mon lit. Je voudrais continuer ma nuit, pourtant impossible. Direction la cuisine et de nouvelles pilules. Je suis comme un robot qui est programmé pour faire quelque chose à la minute prêt. Cependant, vous remplacez le robot par le zombie et vous aurez une idée de ce à quoi je ressemble.

Un autre jour maussade et gris. Dehors il pleut et la neige se transforme en gadoue maronatre qui ne donne plus envie de jouer dans la poudreuse, tandis que les bonhommes de neige sont défigurés.

Avant de me mettre au travail je me connecte à ma boîte mail dans l’idée de répondre à Asael Morelli. Je ne lui envois qu’un “Je réfléchis à votre proposition de pause”. Il connaît la vraie raison de ce travail acharné. Pourquoi me demander une pause? Pourtant je ne peux m’empêcher de me renseigner concernant certaines choses au sujet de la maison. Voyant ce que je fais j’arrête et je me mets définitivement au travail. Une note après l’autre je construis.

Plus tard dans la journée, la sonnerie de mon téléphone me stoppa. Le numéro de ma mère s’affichait. Je ne voulais pas répondre, mais je savais qu’elle ne ferait que rappeler jusqu’à ce que je décroche.

  • Allô!
  • Allô, ma chérie! Comment vas-tu?

Je ne pouvais plus supporter sa voix tellement fausse. Si une personne devait prendre des médicaments c’était bien elle. Jamais elle ne s’en ai remise.

  • Je vais aussi bien que d’habitude.
  • Tu es sorti j’espère!
  • Non Maman combien de fois devrais-je te le dire. Si tu m’appelles pour ce genre de chose futile autant me laisser travailler.
  • Cléo voyons, ne fais pas la sotte. Je me fais du soucis pour toi.
  • Non maman! Nous savons pertinemment toute les deux que si tu m’appelles c’est pour t’assurer que je vais toujours plus mal que toi. Tout ce que tu fais ce n’est que pour toi, simplement te rassurer. Maintenant si tu permets je vais raccrocher. Et si tu continues je bloquerai tout simplement ton numéro.

Je raccrochais sans attendre sa réponse.

Pourquoi fallait-il qu’elle soit comme ça? Je me demande comment Papa peut l’aimer et la supporter. Et puis s’ils ne s’étaient pas aimé et marié, nous ne serions pas nées, il ne serait jamais arrivé ça et la situation ne serait pas telle quelle.

Je m’effondrais sur l’un des fauteuils, je n’en pouvais plus. A quoi bon se battre à rester en vie? Rien ne pouvait me maintenir en vie. Je m’étais faite une promesse mais puis-je encore la réaliser?

Je devenais de plus en plus folle. Je le sentais au fond de moi, cette adolescente perdue qui avait décidé de se retrancher et de juste faire ce qui semblait le plus simple pour ne pas affronter la réalité. Mais la réalité continue inlassablement de vouloir forcer cette barrière et de ramener à la vie la jeune fille qui s’est simplement endormie souhaitait se réveiller en ayant tout oublié. Si seulement oublier était si simple. A part être une peureuse qui refoule le moment de vérité je ne vois pas qui je peux être.

Malgré un temps gris et pluvieux j’ouvrais en grand la porte fenêtre menant au balcon, j’avais besoin d’air. Je restais sous la pluie glacé devenant brûlante tant l’air était froid. Chaud, froid, chaud , froid. Je ne pouvais plus distinguer si j’avais froid ou chaud. Mes larmes de rage se mêlèrent aux gouttes d’eau qui déferlaient. Mes mains enserrèrent la barre de métal du balcon jusqu’à ce que les jointures blanchissent. Je ne pouvais plus la lâcher. Mon souffle se bloquait, j’avais le sentiment qu’on me privait de celui-ci. Inspiration, expiration, inspiration, expiration. Il fallait que je me calme, je ne pouvais pas continuer comme ça. Je ne voyais qu’un moyen de pouvoir y arriver. Ma promesse. Lui faire justice, voilà ma promesse. Il est temps de m’y mettre et de montrer la seule vérité.

Je reprenais enfin mon souffle, lâchais cette barre de fer et rentrait. J’avais quelque chose à faire et personne ne pourrait m’en empêcher, pas comme cette fois-là, cette fois-ci on m’écoutera.

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