Chapitre 3

4 minutes de lecture

Avant toute chose, je devais regrouper tout ce que j’avais pu rassembler, avant que je ne me perde. Heureusement dans mon déménagement pour cet appartement j’avais emmené les boites qui contenaient tout, du moins ce que j’avais eu le temps de rassembler. Il faudrait sûrement que j’aille un jour de nouveau à la maison. L’idée ne m'enchantait guère, mais je devais y retourner et ne rien oublier, refouiller.

“Il ne faut pas que je m’éparpille” me dis-je pour me reconcentrer.

Le tableau que j’utilisais également à l’époque trouva sa place sur le mur qui faisait face à mon lit. S’était parfait j’aurais toute la place pour étaler le contenu des boîtes. Je commençais par la boîte où se trouvaient les documents qui devaient être sur le tableau. La première photo était bien sûr la sienne. Je m’attardais un long moment dessus. J’avais pris celle où son sourire était le plus beau, celui qui m’avait toujours donné de la force.

“Tu me manques tellement, tu ne peux pas savoir à quel point”. Sentant les larmes monter, j’inspirais un bon coup avant de relâcher la pression, ma tête bascula en arrière. Je pensais peut-être que les larmes arriveraient moins vite, allez savoir. Mes mains me claquèrent le visage, me ramenant à l’instant présent.

"Allez ma vieille ce n’est pas le moment de se dégonfler, si rien qu’avec sa photo tu es dans cet état tu n’arriveras à rien. Tu es toute seule dans cette histoire, alors arrête de baisser les bras.”

La photo trouva sa place au centre du tableau. D’autres photos trouvèrent place près d’elle bientôt. Dans le lot se trouvait celle d’Asael Morelli. Je ne pouvais pas l’ignorer, il pouvait très bien avoir un rôle dans tout ça. C’est une personne incroyable, généreuse et sur qui tout le monde peut compter. Cependant, dans toute cette histoire, j’ai appris que je ne pouvais me fier à personne. Tout le monde m’avait pris pour une folle, une hystérique qui ne pouvait pas affronter la réalité. Quel est le plus dur à affronter un suicide ou un meurtre? Apparemment le suicide était la réponse de la facilité pour certains. Même au détriment de la vérité, la facilité devait gagner, pourquoi perdre du temps sur une affaire qui peut-être classée en suicide. Personne ne semblait contre l’idée de facilité. La vérité semblait ne rien vouloir dire pour eux. Ils m’avaient tous dégoutés. Ils étaient tous retournés à leur vie comme si rien n’était arrivé, tandis qu’on m’assommait de médicaments.

Tout le monde sera suspecté tant que la vérité ne sera pas là, tant que je n’aurais pas trouvé le réel responsable de sa mort, j’en fait un point d’honneur.

Le tableau ne contenait pas grand chose à part des photos et beaucoup de points d’interrogations. Je ne savais aucunement ce qui aurait pu sceller sa vie, ce qui aurait pu donner l’envie à quelqu’un de lui ôter la vie.

Il ne restait que le plus long à faire, c’est à dire les papiers. Ayant tout retourné, la vue de la pile de papier que j’avais amassée me donnait le vertige. Il y avait de tout. Des analyses, des fichiers provenant de l’enquête, des enregistrements d’interrogatoires. Tout ça je le devais à l’un des policiers qui enquêtait dessus. Quand le dossier avait été clos, je n’avais pas accepté la conclusion. Je m’étais retrouvé en train de faire un scandale qui s’était terminé par une garde à vue. Bien entendu mes parents n’avaient pas accepté mon comportement. Je n’avais pas quitté ma chambre, mais tout ceci n’était que le commencement de mon isolement. Pourtant quelques jours après mon petit séjour en cellule, un policier vint et demanda à me voir. A vrai dire je ne me souviens plus tellement de son nom. Simplement qu’il était de mon avis et que la cause du décès bien que juste ne pouvait pas se résumer à un suicide. Il sentait également que quelque chose n’allait pas et qu’ils avaient manqué certaines choses. Qu’un policier sur l’affaire en vienne aux mêmes conclusions que moi m’avait réveillé de ma léthargie. Il m’avait alors proposé de me fournir les différents documents que composaient le dossier. Je n’avais évidemment pas refusé, comment ne pas accepter? J’avais un moyen de voir par moi-même ce qu’ils avaient trouvé ou pas.

Cependant, il manquait un élément crucial dans les preuves. Le message vocal que j’avais reçu n’était pas là. J’avais rappelé le policier pour l’en informer cependant il avait été mystérieusement abattu lors d’une arrestation. J’avais réussi à transférer le message sur une clé usb mais certaines choses semblaient beaucoup étranges pour passer à côté. Je reçois les documents et seulement quelques jours après il meurt? On voulait sûrement le faire taire et on avait réussi.

Oui beaucoup trop d’éléments dans toute cette histoire n’allaient pas et n’avaient fait que renforcer ma version. Une chose pourtant restait, qui voulait sa mort et pourquoi?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Pauline Shepherd ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0