Journal de Clara

3 minutes de lecture

01/11/2015

Cher journal,

Hier, c’était Halloween et c’était la première fois que je le fêtais.

ACTE 2, SCENE 4

LA FILLE et LE GARÇON sont assis sur le canapé.

LE GARÇON (insiste) : Allez, Clara, c’est trop bien la chasse aux bonbons.

LA FILLE (soupire) : Mamy a déjà des bonbons et on n’a plus 6 ans.

LE GARÇON : Mais c’est pas Halloween si on ne se déguise pas et qu’on ne va pas chez les gens ! T’avais promis qu’on ferait Halloween pour de vrai !

LA FILLE : Si j’avais su…

LE GARÇON (se met à genoux et joins les mains) : Allez, s’il-te-plaît !

LA FILLE (roule des yeux) : Ok…

LA FILLE et LE GARÇON sortent de la pièce.

ACTE 2, SCENE 5

LA FILLE et LE GARÇON sont accroupis autour d’une caisse contenant des déguisements. MAMY les regarde.

LE GARÇON : Je vais être un corsaire !

LA FILLE : Tu sais même pas ce que ça veut dire.

LE GARÇON (lui tire la langue) : Toi, tu choisis quoi ?

LA FILLE (hausse les épaules) : Ça compte le chapeau de sorcière ?

LE GARÇON : Tu fais pas d’effort…

LA FILLE : Je fais ce que je veux.

MAMY : Voyons Clara, tiens regarde, tu peux prendre une cape avec. Et je vais te maquiller, ça fera un déguisement complet.

ACTE 2, SCENE 6

LA FILLE et LE GARÇON passent de porte en porte avec un panier en osier dans les bras.

LA FILLE : Les gens nous regardent comme si on avait 8 ans, ça m’énerve.

LE GARÇON : T’es pas tolérante.

LA FILLE : Et toi t’es beaucoup trop tolérant.

LE GARÇON : L’important, c’est qu’on a plein de bonbons.

LA FILLE : Et Mamy en a toujours à la maison.

LE GARÇON : Ma mère dit toujours que l’important n’est pas la destination mais le chemin.

LA FILLE : Le chemin qui passait par le canapé et toi qui jouait de la basse, il était bien aussi.

LE GARÇON : Eh ben, on le fera exister alors.

LA FILLE et LE GARÇON rentrent à la maison.

J’aime bien Théo parce qu’il ne juge jamais quand on dit des trucs, même s’il n’est pas d’accord. Il essaye toujours de comprendre. Et j’ai bien l’impression que c’est un des seuls comme ça. Parfois, il est un peu bête quand même mais je crois que c’est juste quand il ne sait pas ou quand il n’a pas réfléchi parce que, quand je lui expose ma vision, il s’arrête de parler, il fixe le vide, on dirait qu’il réfléchit très fort et je m’attends chaque fois à voir de la fumée sortir de ses oreilles, mais il finit par relever les yeux vers moi et me dire « c’est vrai, tu as raison, je n’y avais pas réfléchi ». Il dit toujours que j’ai raison. C’est parce que j’ai un temps d’avance.

ACTE 2, SCENE 7

LA FILLE et LE GARÇON sont allongés sur le canapé et discutent en mangeant des bonbons.

LA FILLE : Théo, arrête de gigoter, t’es chiant.

LE GARÇON tourne une fois de plus et sa tête se retrouve au niveau de celle de la fille, à l’envers d’elle.

LE GARÇON (avec un grand sourire) : Je bouge plus.

J’ai cru qu’il allait m’embrasser.

LA FILLE : C’est ce que tu dis à chaque fois.

LE GARÇON (tourne la tête vers le plafond) : Normal, il y a un délai d’expiration. Je dis trop de trucs pour que tout compte comme une règle.

LA FILLE : T’imagines si chaque fois que tu affirmais quelque chose ça devenait une règle que t’étais obligé de suivre ?

LE GARÇON : L’enfer. Tu parlerais encore moins.

LA FILLE : Mais ça voudrait dire que tu parlerais moins aussi, quel soulagement.

LE GARÇON : Hé ! Ta vie serait beaucoup plus ennuyante sans moi.

LA FILLE (songeuse) : Pas ennuyante mais triste.

LE GARÇON : Ta maman ?

LA FILLE : Pas que.

Ils se taisent quelques instants et regardent le plafond.

LE GARÇON (tourne la tête pour regarder la fille) : Je serai toujours là pour que ta vie ne devienne pas triste.

LA FILLE sourit faiblement.

LE GARÇON : Je sais ce que tu penses, tu te dis qu’on ne peut pas promettre ça. Mais je suis pas d’accord, pour une fois t’as pas raison, moi je serai toujours là si tu l’acceptes.

Ça fait du bien d’être entendue, même dans le silence.

LA FILLE : Elle est où la basse ?

LE GARÇON : Ah, preuve que c’est pas ma faute si je bouge tout le temps, c’est aussi la tienne. Je vais la chercher.

LE GARÇON se lève et LA FILLE relâche un soupir.

Je n’ai pas compris pourquoi mon cœur battait si fort.

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