58. L’insupportable invitée surprise

9 minutes de lecture

Malcolm

Je regarde fébrilement du côté de la route et m’impatiente en voyant que Jade n’est toujours pas là. On s’est donné rendez-vous à sept heures trente, elle a maintenant quinze minutes de retard et je commence à m’inquiéter. Ce n’est pas dans son habitude de ne pas être ponctuelle. Peut-être qu’elle est malade à cause de la grossesse ? Elle n’en a pas parlé mais j’imagine que fabriquer un nouvel être vivant, ça doit être fatiguant… Ou alors, elle s’est fait arrêter ? Ce serait terrible. Je tourne en rond et attends encore cinq longues minutes avant d’enfin entendre les petits couinements d’un vélo. Par mesure de précaution, je me cache derrière un buisson mais suis bientôt rassuré de la voir arriver en pédalant. Mais… c’est quoi, cette histoire ? Elle n’est pas seule !

— Je suis là, les interpellé-je en leur faisant signe. Il y a un endroit où on peut cacher les vélos !

J’ai étudié les cartes topographiques de l’île à la bibliothèque et j’ai trouvé ce petit chemin qui devrait nous mener, si on ne se perd pas, jusqu’à un promontoire donnant sur le sud de l’île. Il a fallu que je regarde dans les archives car aucun des nouveaux guides de randonnées n’indique sa présence. J’ai vraiment l’impression que toute mention du sud de l’île a été effacée par le Conseil, ce qui ne fait que renforcer ma conviction que Mathilde disait vrai et qu’il y a vraiment un port là-bas.

— Salut, Beau Petit Cul ! glousse Liz une fois descendue de son vélo. Ça ne te dérange pas que je me tape l’incruste ? J’ai envie de vous aider. Qui sait, je serai peut-être la marraine si je vous viens en aide !

— Bonjour Liz, dis-je avec beaucoup moins d’enthousiasme. Coucou Chérie, ajouté-je avec plus de chaleur. C’est ton idée ou la sienne qu’elle se joigne à nous ?

— A ton avis ? J’essaie de la convaincre de rester à la maison depuis le réveil, soupire Jade en m’enlaçant.

Je profite de la retrouver enfin pour l’embrasser, avec une urgence et une envie qui feraient pâlir d’envie n’importe quel acteur de cinéma. Ce sont d’ailleurs les applaudissements de Liz qui nous interrompent et je me tourne vers elle en souriant.

— Je te préviens, si tu es venue juste pour mater et nous empêcher de profiter l’un de l’autre, je te perds dans la forêt et tu y mourras de faim et de soif avant qu’on ne te retrouve !

— Essaie de me perdre, je ne vous lâche pas d’une semelle, et je compte bien m’assurer que tu n’épuises pas la future Maman en la faisant galvauder n’importe où, mon lapin !

— Je n’ai nulle envie de la déshonorer, mais si j’étais toi, je ne me joindrais pas à nous. On se fait prendre, avec une femme enceinte en plus, c’est le recyclage direct. Tu es consciente des risques que tu prends ?

— Je vis avec une femme enceinte, Malcolm. C’est moi qui lui ai massé le dos hier soir, je te signale. alors niveau risques…

— Pas la peine d’essayer, à moins que tu ne la bâillonnes et l’attaches à un arbre, tu n’y arriveras pas, Chéri.

Je soupire et vole un baiser à mon amoureuse avant de lancer l’expédition à travers la forêt. Le chemin est assez difficile à trouver car il n’a pas été emprunté depuis de nombreuses années, mais j’arrive, avec l’expérience que j’ai des randonnées en forêt, à trouver les marques qui subsistent encore à certains endroits. Et pour le reste, j’utilise mon sens de l’orientation, ce qui a le mérite de surprendre les deux femmes.

— Tu veux vraiment me perdre ? demande Liz, inquiète alors que je passe entre deux arbres sur ma gauche. Tu sais qu’il y a ta Chérie qui nous suit aussi ?

— Arrête de râler, Liz et fais-moi confiance. J’ai le plan qui est là, il suffit de le suivre. Et quand la végétation nous empêche de progresser, il faut bien faire un petit détour ! Mais on est dans la bonne direction, tu n’as pas à t’inquiéter. Dis-lui, Jade, que toi, tu me fais confiance ! m’agacé-je un peu.

— Je n’ai jamais fait confiance aux hommes, tu sais, le poète ? bougonne Liz. Tous des fourbes et des pervers. Jade est aveuglée par l’amour et les hormones.

— Liz, arrête tes conneries ou c’est moi qui t’attache à un arbre, rit Jade. J’ai déjà randonné avec Malcolm, on ne s’est presque pas perdus.

— Presque ? s’égosille la blonde.

— On n’avait pas de carte, respire et détends-toi, tu me stresses.

— C’est pas bien de stresser une femme enceinte, la réprimandé-je en m’arrêtant pour que Jade me rejoigne. Il faut que je la calme, maintenant, merci ! dis-je faussement énervé avant d’enlacer ma chérie et de l’embrasser.

— Évite de l’étouffer avec ta langue, quand même, je crois qu’elle en bave déjà assez avec ton labyrinthe à la con, marmonne Liz.

— Vous comptez vous piocher le nez tout le long ? C’est moi qui vais finir par faire demi-tour et rentrer.

— Ah non, surtout pas ! Promis, j’arrête de l’embêter si elle aussi y met du sien, dis-je en tendant la main à Liz.

— Vas-y mollo alors, nous ne sommes que de pauvres femmes, tu sais, me provoque-t-elle en me serrant la main.

— Promis, je suis déjà en train d’y aller mollo. Tu ne te rends pas compte des efforts que je fais pour vous, là ! me moqué-je gentiment en reprenant la tête de notre petite marche pour dégager un peu le chemin. Tu vois, je récupère toutes les toiles d’araignées pour vous éviter ça. C’est pas un sacrifice presque inhumain, ça ?

— Quel homme généreux ! Et en plus, tu nous gratifies d’une vue à couper le souffle, glousse-t-elle en me mettant la main aux fesses. N’est-ce pas, Jade ?

— Liz, t’es insupportable ! Et pousse-toi, c’est moi qui reluque, t’as qu’à marcher en fermant les yeux, obsédée.

Ça promet, cette petite randonnée, avec ces deux obsédées. Parce que Jade a à peine repris sa place derrière moi que je sens sa main sur mon postérieur. Et tout de suite, plein d’ondes de chaleur qui parcourent tout mon corps. Je lui adresse un sourire auquel elle répond en rayonnant et nous reprenons notre lente progression dans cette forêt, nous enfonçant de plus en plus vers le sud.

Alors que le crépuscule approche, je fais le choix de dévier un peu du chemin prévu pour rejoindre une clairière où j’espère pouvoir passer la nuit. Lorsque nous y arrivons, nous prenons notre petite collation du soir autour d’un feu de bois et je me dis que si les circonstances étaient différentes, cette expédition pourrait être presque paradisiaque.

— Liz, tu as tout ce qu’il faut pour passer cette nuit à la belle étoile ? m’inquiété-je alors que Jade déplie son duvet et l’installe près du mien.

— Bien sûr ! Jade m’a dit qu’on dormait dehors, je ne suis pas folle. Mais si j’ai froid, vous me réchaufferez ?

— Si tu as froid, tu te rapproches du feu, c’est tout ! Il fallait ramener Mathilde si tu voulais te réchauffer, ris-je en lui faisant une bise sur la joue. Bonne nuit et surtout dors bien, demain, on se lève tôt pour pouvoir rentrer le soir même à la maison.

— Ben voyons. Donc, j’avoue à Mathilde que Jade est en cloque, se tape un mec, et que vous projetez de fuguer ? ricane-t-elle. T’as deux fils qui se touchent, des fois, non ?

Je lui tire la langue plutôt que de perdre mon temps à lui répondre et m’installe près de Jade qui nous observe en souriant. Je hausse les épaules à son intention pour lui signifier que je n’y suis pour rien dans ces échanges et ouvre mon duvet pour qu’on puisse se retrouver à deux sous nos couvertures, lovés l’un contre l’autre. Elle vient tout de suite dans mes bras et nous nous embrassons à nouveau, comme si nous ne l’avions pas fait juste quelques instants auparavant.

Je jette un œil vers l’endroit où s’est couchée Liz mais j’ai l’impression qu’elle s’est déjà assoupie. Elle ne bouge en tout cas plus et sa respiration se calme.

— Je crois qu’on l’a épuisée, chuchoté-je dans l’oreille de Jade. Je t’aime, Chérie et j’ai envie de toi.

— C’est toi qui l’as épuisée, tu veux dire… Vous avez passé votre journée à vous chercher, murmure-t-elle en glissant sa main fraîche sous mon tee-shirt.

— C’est pour mieux te manger, mon enfant ! dis-je en venant lui mordiller le cou gentiment.

— Tu comptes vraiment faire ça à côté d’elle ?

— Elle dort, murmuré-je en lui suçant le lobe de l’oreille. Et ça fait trop longtemps que je n’ai pas pu profiter de ça, ajouté-je en insérant ma main entre ses jambes. Il faudra juste ne pas la réveiller et rester silencieux… à moins que tu préfères rester sage ?

— Non, souffle-t-elle contre mes lèvres. J’ai envie de toi, moi aussi.

C’est le signal que j’attendais pour m’attaquer à son petit short que je déboutonne et lui enlève en essayant de faire le moins de bruit possible. Elle a profité de ce mouvement pour retirer son haut et la voilà nue dans mes bras. Quelle vision féérique ! Quelle beauté ! J’en ai le souffle coupé. Je me perds d’abord dans ses magnifiques yeux verts remplis d’amour et de désir. Mon regard se pose ensuite sur sa poitrine que je trouve splendide et ma bouche vient suçoter son téton qui pointe déjà. Mes mains ne sont pas en reste et explorent le reste de sa peau, allant de son dos à ses fesses sans oublier de venir titiller son clitoris. Sous mes caresses, elle commence à gémir et je la fais taire en délaissant son téton pour retrouver ses lèvres.

Un mouvement du côté de Liz nous stoppe tous les deux dans notre étreinte. Je me soulève un peu et essaie de voir ce qu’il en est, mais, a priori, elle s’est juste tournée dans son duvet. Même si elle nous fait désormais face, ses yeux sont fermés et sa respiration est toujours aussi calme. De toute façon, Jade n’a pas besoin d’être rassurée car elle a l’air aussi excitée que je le suis. Ses mains ont en effet profité de ce petit temps de répit pour sortir ma hampe à l’air libre et elle m’enserre et me caresse avant de m’attirer sur elle.

J’ai le plaisir de sentir ses mains sur mes fesses qui me font ressentir toute l’urgence de son désir, et c’est avec un sentiment de plénitude que je la pénètre en continuant d’étouffer nos gémissements par un baiser qui nous enflamme plus qu’il ne nous calme. A nouveau, nous ne faisons plus qu’un et c’est si intense que j’en jouirais presque immédiatement. Heureusement, je parviens à me maîtriser et adopte un rythme lent auquel elle répond en m’enserrant entre ses jambes. Je la sens qui me griffe le dos en m’étreignant et je ressens sur mon sexe toutes les contractions qu’elle parvient à appliquer alors que je vais et viens en elle, en accélérant peu à peu le rythme. Nos mouvements prennent de l’ampleur et les couvertures tombent à terre. Je me retrouve les fesses à l’air, pris entre la fraîcheur de l’air sur ma peau nue et la température brûlante du volcan qui m’accueille en son sein et qui me fait perdre totalement la tête. Jade ne parvient pas à retenir un petit cri lorsqu’elle jouit, ce qui m’entraîne à mon tour vers une extase dont je peine à maintenir la discrétion. C’est si bon, si intense, j’ai l’impression que les hormones de la grossesse la rende encore plus réceptive au plaisir car tout son corps tremble sous moi pendant que je me déverse en elle et je sens sa morsure alors qu’elle étouffe son orgasme.

Lorsque les ondes de plaisir sont enfin redescendues, je me désengage d’elle et, toujours nue, elle vient se lover dans mes bras. Je la couvre de baisers alors qu’elle m’enlace, ses mains sur mes fesses, comme si j’étais son doudou. Elle s’endort ainsi rapidement et je reste quelques instants à la contempler, totalement abandonnée dans son sommeil. Une merveille sans égale sur cette planète. Je l’aime tellement que j’en deviens fou. Je suis si amoureux que rien ne peut égaler ce bonheur d’être deux. Et lorsque je m’endors, je sais que c’est elle que je vais retrouver dans mes rêves et qu’elle m’accompagnera dans la voûte céleste de mes songes comme elle le fait dans mon quotidien.

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