Meurtre à la bibliothèque

4 minutes de lecture

Note: Il s'agit ici de mon premier récit dans le style policier, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, mais soyez indulgents. Merci et bonne lecture!

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Dans la petite ville de Luton, dans la campagne londonienne, il y avait une bibliothèque. Vous me direz qu'il y a des bibliothèques dans presque toutes les villes de tous les pays européens et nord-américains. Cette bibliothèque possédait tous les documents concernant les habitants de la ville, notamment les certificats de naissance, de mariage et de décès.

Un jour, la domestique du juge fut retrouvée morte dans cette grand pièce froide, attachée à un des livres contenant les certificats de mariage. Certains pensèrent qu'il y avait là quelque chose pour se divertir. D'autres voulurent comprendre pourquoi elle avait été tuée et par qui. Ils firent appel à un certain MacGliffin. Ce n'était pas un homme remarquable à première vue: il avait quelques kilos en trop, une petite barbe de quelques jours et des petits yeux noirs perçants. Cependant, ce qui faisait de lui un homme remarquable était son métier. Car MacGliffin était un détective célèbre.

Il entama son enquête sans tarder et commença par interroger l'employeur de la pauvre femme, le juge Hubert, ainsi que son fiancé, l'archéologue Bugsley. Tous deux se défendirent, parlant de leur amour pour cette pauvre fille, et s'accusèrent mutuellement. MacGliffin était prêt à les croire, mais quelque chose le travaillait. En effet, il n'y avait aucune preuve, ni à la maison, ni dans la bibliothèque pour les accuser ou pour les innocenter et il s'agissait là des deux personnes les plus proches de la défunte.

MacGliffin demanda alors à voir le vicaire. C'était un homme faible, lâche et qui sursautait au moindre bruit. Son presbytère était attenant à la bibliothèque et il aurait dû entendre le fracas du fusil qui avait tué la domestique. Mais rien. Pas un son cette nuit-là. Le vicaire avait dormi d'un sommeil de plomb après avoir couru toute la journée après ses oies qui s'étaient échappées dans la campagne.

MacGliffin s'intéressa au fait que le meurtre avait été commis avec un fusil. Tout le monde dans la ville savait que la seule personne qui possédait des armes à feu à la maison était le vieux soldat de première classe Klimb. Il nia toutes les accusations, prétextant qu'il était à la maison cette nuit-là et qu'il s'était endormi sur une chaise chez la veuve Josiann. Interrogée directement après le militaire, celle-ci confirma sa version des faits de cette terrible soirée.

Le lendemain, MacGliffin retourna à la bibliothèque et examina de plus près le livre qui avait été attaché à la défunte. Tout semblait en ordre, même si une douzaine de pages, parlant toutes des familles des suspects, avaient disparu. Un peu plus tard, Klimb vint trouver MacGliffin. Il venait de remarquer qu'un de ses précieux fusils de chasse manquait à l'appel, mais qu'avec la gueule de bois qu'il avait eue la veille, il n'avait pu remarquer l'absence de l'arme qui était conservée avec toutes les autres dans un coffre fermé à clé. Et la seule copie de cette fameuse clé était en sa possession et ne quittait jamais son cou.

MacGliffin commença à se retourner les méninges et à écouter ses petites cellules grises. Une jeune femme avait été tuée alors qu'elle s'apprêtait à épouser au-dessus de sa condition. Elle travaillait pour un homme honorable qui n'avait jamais pris épouse et n'avait jamais eu d'enfant. Le vicaire dormait paisiblement dans son lit, dans son presbytère et n'avait rien entendu. Le vieux soldat s'était endormi chez quelqu'un d'autre, ivre mort. Tout ceci cachait quelque chose, en plus de l'arme du crime qui n'avait pas été retrouvée, ni chez les suspects, ni dans les environs, ni dans la rivière toute proche. MacGliffin pris tous les documents trouvés dans la bibliothèque concernant les suspects et s'enferma dans la chambre qu'on lui avait prêtée le temps de l'enquête pour réfléchir.

Et... Et si l'arme se trouvait toujours dans la bibliothèque? MacGliffin retourna dans la grande pièce toujours aussi gelée et la retrouva, coincée à un endroit où personne n'aurait pensé à la chercher. Et où personne d'une taille normale aurait pu la trouver. Car celle-ci avait été cachée sur la plus haute étagère de la bibliothèque. Si haut que personne n'aurait pu l'atteindre sans utiliser l'échelle. Cependant, au moment du meurtre, celle-ci se trouvait chez le menuisier pour être réparée après avoir cédé sous le poids des années et de la domestique qui venait assez régulièrement à la bibliothèque depuis quelques semaines. Le meurtrier était donc quelqu'un de grand et de fort. Malheureusement, le vicaire était trop faible, l'archéologue trop petit, le soldat trop ivre et le juge trop gros pour jeter un fusil de cette envergure.

Il s'intéressa alors à la famille de la défunte, mais; malheureusement, elle n'en avait aucune. Elle venait de Londres, où sa mère l'avait abandonnée à la naissance. MacGliffin retourna à la capitale pour fouiller les dossiers de l'orphelinat où elle avait été laissée et éduquée. Et c'est là qu'il trouva le lien qui reliait la victime et le coupable, ainsi que le mobile du meurtre.

De retour en ville, MacGliffin rassembla les suspects et le démontra son raisonnement: dans les pages arrachées du livre, il y avait le mobile du meurtre. Un mariage secret, une grossesse non-désirée, une enfant abandonnée et des parents qui vivaient séparés et qui avaient refait leur vie dans la même petite ville de Luton, dans la campagne londonienne où rien de leur histoire n'avait été dévoilée jusqu'au jour où une fille de la ville un peu trop curieuse s'étonnait du ton paternaliste de son employeur.

Selon vous, qui sont les coupables? Qui a menti? Qui sont les deux époux qui ont abandonné leur fille unique? Qui a manipulé qui? L'archéologue Bugsley? Le juge Hubert? Le vicaire? Le vieux soldat Klimb? La veuve Josiann?

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