{Lucas} : Escapade dangereuse

13 minutes de lecture

C’était un jour merdique. Une énième embrouille avec mon père venait d’éclater. Les clés à la main. En quête d’évasion. Je me mis en tête d’aller chez ma dulcinée. À peine, je franchis le palier de la porte, que je la vis nez à nez avec son ravisseur. Ses yeux de biche brillaient de mille feux. Mon corps se figeait. J’eus beau crier sans discontinuer. Rien ne semblait être assez fort pour briser le sort, qui lui a été jeté par ce maudit sorcier.

L’inévitable se produisit, un baiser fut échangé entre la belle et le bourreau. Je fus absorbé dans un tourbillon de lumière, et sans en connaître la raison, je faisais mon apparition dans une fête où se mêlaient des visages familiers aux visages étrangers.

Cette aura de gaieté entourant chacune des personnes présentes me mettait mal à l’aise. Je suffoquais de jalousie à l’idée de les voir accéder à un bonheur, qui m'était refusé.

Je faussai compagnie à ses privilégiés, avec pour unique désir, celui de m’isoler du monde. Une bonne dizaine de minutes s’écoula avant que je puisse contempler la splendeur de ma dulcinée à travers la fenêtre de sa chambre. Elle portait une sublime robe de mariée, d’un blanc immaculé et orné de diamants. Aucune de celles qui l'accompagnaient ne pouvait rivaliser avec sa beauté.

Après avoir fini de s'apprêter, elle reçut une salve d'applaudissements, puis quitta sa chambre pour se diriger dans le salon. Alors, je m’accourus vers le lieu de toutes mes espérances. Elle s’aperçut de ma présence, et se précipita vers moi pour me prendre dans ses bras. En voyant son enthousiasme, je me blâmais de mon attitude exécrable d'avant.

Un regard d’elle a suffi à me transformer en un miroir magique ayant la faculté de dire la vérité en toute circonstance. Ses yeux doux ont susurré à mon oreille attentive, une ultime question.

  • Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ?

À cette question fort simple, je ne pus qu’apporter une réponse mélangeant un langage soutenu, et un humour plus que suspect.

  • Ô, ta beauté n’a pas d’égale dans ce bas monde, car ton scélérat de père a volé toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux !

À ses côtés, j’étais le plus heureux des hommes. Mon petit cœur s’emballait à chacun de ses sourires. J’aurais voulu immortaliser ce moment à tout jamais. Elle était l'élue de mon coeur. Cependant, quelle ne fut pas ma stupeur lorsque je la vis rejoindre un homme à l’opposé de moi ! De plus, celui-ci n’était autre que… son ravisseur !

Il avait tout pour lui. Il était beau, élégant et charismatique. Tout l’inverse de moi. C’était un rival d’une ligue supérieure. J’enrageais intérieurement de ne pas être à la hauteur. Un chevalier n’aurait-il pas sauvé sa princesse coûte que coûte ?

C’est à cet instant précis que deux dames me tinrent compagnie. Jalousie était celle qui gigotait à ma gauche, sa nature aguicheuse l’a rendait séduisante, même s’il faut avouer, qu’elle était un peu cinglée sur les bords. Empathie demeurait à ma droite, sa beauté naturelle me donnait envie de l’épouser, mais sa pudibonderie m’aurait fait mourir d’ennui. Elles avaient des avis diamétralement opposés sur la question. La première trouvait au marié tous les défauts du monde, pendant que la seconde était charmée par le bonheur de la jeune mariée.

Tu vois qu’il abuse d’elle, insinua Jalousie. Allez, mon garçon réduit cet imposteur en cendre, me conseilla-t-elle. Lors d’un excès de folie, je me mis à attraper un couteau sur la table, pour poignarder le coeur de cet avorton, devant l’indignation générale. Le résultat n’était pas celui escompté. L’amour qu’elle avait pour moi s’était mué en haine. La noirceur incommensurable de ses yeux s’apparentait à un cas de possession.

Empathie m'exhorta à la laisser seule, le temps qu’elle guérisse de son traumatisme. Nous revenions donc quelques années plus tard. Nous vîmes une femme au teint livide, ressemblant trait pour trait à la Reine-Sorcière. Elle prenait un malin plaisir à effrayer les pauvres enfants, qui eurent la malchance de croiser son chemin.

Nous la suivîmes jusqu’à une chambre d’un hôtel miteux en plein Paris. Un vieux croulant à l’haleine putride s’y trouvait déjà. Il lui glissa un petit billet. Elle ôta ses vêtements dans la plus grande indécence. Sans attendre, le vicieux baissa son pantalon, lui tira la couenne, et la tamponna sans ménagement. Cette bête moribonde aurait souhaité qu’elle souffre le martyre, dans le but de partager le mal, qui accablait sa carcasse… sauf que tout ceci amusait notre Reine-Sorcière.

Une partie de moi en eut la nausée, mais une autre enviait le vieux. Jalousie, cette petite vicieuse, l’avait bien comprise. Elle me glissa un gros billet pour que j’en profite ! Ce qu’Empathie désapprouva fortement, mais encore une fois, mon coeur se durcissait à sa voix pleine de sagesse.

Quand le vieux décampa de remords, je vins vers elle avec ce fameux billet, équivalent à une dizaine de passes. Ah, te voilà enfin, je commençais à m'impatienter… me riait-elle au nez. Avec ce que tu me donnes, tu auras le privilège d’être le dernier à profiter de mes faveurs, me chuchota-t-elle à l’oreille.

Je salivais à l’idée de profiter d’elle. Au début, elle me fit entrevoir les possibilités immenses de jouissance. Sauf que peu à peu, je pus constater le visage carnassier de ma dulcinée. Ce n’était plus une femme, mais une succube. Nos ébats devinrent de plus en plus frénétiques. Plus, je ressentais de la gêne, plus son plaisir se trouvait décuplé. J’eus bientôt envie d’arrêter, sauf qu’elle augmenta la cadence. Au moment final, je vomis de dégoût sur ses seins pour sa plus grande joie. Sa vengeance fut complète !

Le soir même, elle se rendit chez son dealer attitré pour s’acheter de la came… beaucoup de came ! Elle prit tout d’un bloc, et fut retrouvée morte dans son lit d’une overdose par son père tout décontenancé.

Ne pouvant supporter ma culpabilité, j’émis une dernière supplication à ma fidèle amie Empathie. Celle de pouvoir réparer mes fautes... Elle accepta à condition que je n’en discute pas l’issue. Nous revînmes au mariage, mais sans Jalousie. J’étais heureux de la voir en vie, même si je ressentais toujours une certaine amertume à ne pas être le sujet de son bonheur.

Une lumière intense m’aveugla à nouveau. J’entendis ma bien-aimée, criait mon prénom avec assistance. Un enfant courut vers elle, et lui donna la main. Ils gambadèrent ensemble de longues minutes dans cette plaine fertile. De ma vie, c’est peut-être la première fois que je la vis aussi épanouie.

Malgré son bonheur, il m’était impossible de m’en contenter. J’étais trop égoïste pour ça ! Je la voulais exclusivement dévouée à ma petite personne. Mon amitié aurait pu s’en contenter, pas mon petit moi ! Empathie, voyant mon désarroi, hâta mon réveil.

Je me mis à sursauter du lit, comme si on venait de sonner l’alarme. Un brouillard cérébral carabiné fit disparaître tout indice, qui m’aurait permis d’analyser la situation. L’agitation dans le plumard ne dérangea pas Capucine, qui dormait paisiblement. Un relent de lucidité s’immisça dans mon esprit. Je pus me remémorer du rêve avec quelques trous, dont j’étais bien incapable de combler.

Sa nature m’était inconnue. On aurait dit un message encodé préalablement pour ne pas être déchiffré par des troupes ennemies. Était-ce un avertissement d’un danger potentiel en approche ou d’une mission à accomplir ? Il est fort probable que je connaissais la clé de chiffrement avant de me réveiller. Sans elle, toute interprétation est bancale.

La chose dont j’étais sûr, c’était que le message concernait moi et ma partenaire. L’usage excessif de points d’exclamation à toutes les phrases sonnait comme un avertissement. Était-elle menacée par un danger imminent ? Je n’en savais trop rien.

Un nom se retrouvait dans plusieurs paragraphes… le mien. À chaque fois, qu’il fût cité, une question y était associée. Je pus en déduire que je devais avoir une discussion avec elle sur une chose qui nous liait l’un à autre. À en lire le troisième paragraphe, je devrais choisir l’un des deux chemins possibles. Dans le premier, je pourrais tout perdre, mais en cas de succès, une vie radieuse me serait offerte. Dans le second, je ne serais ni gagnant ni perdant, cependant je devrais vivre caché dans l’ombre des projecteurs.

Une autre chose dans le dernier paragraphe m'intriguait. Mon nom se trouvait affilié à Capucine en tant que fils de cette dernière ! Était-ce un abus de langage pour évoquer mon comportement de grand enfant ou une prémonition ? Enfin… Pourquoi appellerait-elle son enfant Lucas ? Cela n’a pas le moindre sens ! Cela serait même bizarre à y penser comme ça.

Au petit-déjeuner, je n’eus même pas la tête à profiter des churros maison de notre hôtesse. Ce qui inquiéta fortement ma très chère partenaire de route. Je lui répliquai l’excuse du coup de fatigue pour éviter toute question dérangeante.

Après nous être préparés à la hâte, nous sommes partis à l’assaut de la vieille ville. Ses ruelles avaient de faux airs de chemin de traverse. C’est dans une de ses ruelles que nous nous sommes égarés. Seuls les piétons courageux pouvaient s’y aventurer.

Le tonnerre se mit à gronder, la pluie n’a pas attendu bien longtemps avant d’arriver. Nous devions nous abriter. C’est à ce moment-là que nous vîmes une boutique à l’architecture gothique. Son nom étrange (Solve & Coagula) visible dans un petit écriteau, ainsi que son insigne composé d’un compas et d’une équerre, m’a fait penser à première vue à un repaire de matheux, un peu barjot sur les bords.

En rentrant, j’eus la drôle d’impression de découvrir un monde parallèle avec des personnes sorties tout droit d’un film fantastique. Ce qui ne sembla pas effrayer Capucine, qui alla demander notre direction au gérant de la boutique.

On dit souvent que la curiosité est un vilain défaut. La mienne m’a amené à vouloir absolument regarder les livres rangés sur les étagères. J’en pris un premier, que je reposai aussitôt, mais je voulus en prendre un second pour vérifier que je n’avais pas halluciné, et je le remis plus vite que le premier. L’envie insatiable me donna l’envie d’en prendre un troisième, je le fis et je le laissai tomber par terre.

Je fus subitement pris de vertiges. Pourquoi une librairie de matheux posséderait-elle en son sein des livres sur la magie ? On pouvait y découvrir les règles élémentaires pour la manier ou encore nous instruire sur les rituels de magie… et dans le plus grand secret, on pouvait s’initier aux arcanes de la magie noire, de quoi donner la chair de poule aux âmes sensibles.

Nous voilà, en présence de fanas d’Harry Potter ayant poussé le délire un peu trop loin, me disais-je dans mon for intérieur. Un de ses pierrots n’arrêtait pas de me fixer du regard jusqu’à provoquer chez moi un profond embarras. Il n’avait pas peur du ridicule, c’est le moins qu’on puisse dire ! Son accoutrement était d’un ridicule sans nom… Il portait un costume noir, des gants blancs, ainsi qu’un tablier de la même couleur avec le motif de l’équerre et du compas.

On aurait pu croire à un imitateur de Jack l’Éventreur, mais son air empoté compromettait toute entreprise de la sorte. Il chuchota à l’oreille son acolyte au regard vif. Je compris que ce que je pensais être une blague pouvait être la réalité. Je voulus fuir, mais le troisième acolyte me saisit le bras avant que j'aie pu entreprendre la moindre action. C’était le maître de la petite bande.

Ils me proposèrent de devenir l’un des leurs, un frère d’érudition. Ils allaient m’initier, faire de moi un chercheur de la pierre philosophale. Il me baragouinait un charabia incompréhensible. Ils essayèrent tant bien que mal de m’expliquer comment transformer du plomb en or, par des procédés alchimiques, mais je n’y ai rien pigé.

Je coupai court la conversation en leur faisant de multiples promesses sur ma possible conversion à leur secte de narvals. Puis, je partis retrouver Capucine. J’espérais qu’il ne lui était rien arrivé de grave.

Elle papotait tranquillement avec le tenancier sans se rendre compte un seul instant dans quel guêpier nous venions de mettre les pieds. Une foldingue en sarouel s’interposa entre moi et ma tendre amie. Elle me beugla dans la précipitation, un monologue sur la fin du monde approchant et la ruine de notre civilisation.

Mon garçon, l’heure du Kali-Yuga a sonné, la fin est proche !

Les puissants se vautrent dans le sang des sans-dents, devant les applaudissements d’une foule abrutie par des années de divertissements !

Les jeunes filles adulent les vauriens, et méprisent les saints au grand dam de leur père

Les jeunes hommes vendent leur virilité au rabais à des gourgandines des grands chemins, et humilient les prudes au grand dam de leur mère, morte de chagrin

La faiblesse est devenue la sixième grande merveille du monde et les personnes chétives sont laissées aux prises des prédateurs !

Nous prêtons plus d’importance à nos désirs serviles, plutôt qu’à notre dignité.

Les voyous sont les nouvelles idoles du temple de la décadence, tandis que les honnêtes gens sont raillés, méprisés, voire assassinés.

Ainsi Caïn tua Abel, le temps mit fin à l’espace, la quantité inonda la qualité, la substance domina l’essence et la matière s’émancipa de l’esprit.

Mais un jour… un jour, mon petit… le phoenix renaîtra de ses cendres et l'âge d’or reviendra !

Détachant ses mains de mon col, je pus m’échapper de son emprise. Je courus vers Capucine, la pris par le bras, et la traîna en direction de la sortie. Nous devions absolument nous enfuir de ce repère de malades mentaux. Je n’ose imaginer ce qui nous serait arrivé si nous étions restés un peu plus longtemps.

Un crime odieux venait d’être commis. Le monde d’avant s’était effacé sans laisser de traces.Le seul indice à ma disposition était cette puissante odeur de soufre, qui pénétrait dans mes poumons. Le signe qu’un criminel de haut rang rôdait peut-être encore dans les parages.

Lors de notre passage, des regards suspicieux s’échangeaient entre plusieurs citoyens. Dans ce Nouveau Monde, nous étions des étrangers mis sous surveillance. Peu à peu, des rires éclatèrent, faisant de nous des bêtes de foire, tout juste bon à divertir une foule abêtie.

Cette même foule s’agglutinait devant un petit être venu d’un monde souterrain. Il se raillait lui-même aux yeux de tous, tout en n’épargnant pas les puissants. Il acceptait sans rechigner de se soumettre à l’opprobre des autres dans l’unique but de les distraire. Quel bouffon ce nain ! Se mit à injurier un jeune de garçon de dix ans, avant de lui jeter une tomate pourrie à la figure.

L’humiliation publique pour seul salaire. Comment peut-on se résigner à une telle existence ? Un de ses congénères, aiguisant la lame de son couteau, eut la sagesse de m’éclairer à ce sujet. Par faiblesse psychologique, celle qui nous donne envie de nous fuir nous-mêmes, et qui est le stigmate de notre impuissance à assumer nos travers et nos peurs, disait-il avant de tailler son chemin..

Ce drôle de bonhomme, boiteux, au visage difforme, était revêtu d’une armure en fer forgé. Certains soutenaient la théorie que celui-ci maîtrisait les arcanes des arts occultes, d’autres proféraient juste des jurons à son encontre parce qu’il était un nain.

Je trouvais tout cela farfelu, mais des scènes étranges se produisaient aux quatre coins de la ville.

De petites créatures douées de malices faisaient de menus larcins, volant la bourse des honnêtes gens ou arnaquant les crédules. Leur capacité à se fondre dans la masse les rendait invisibles pour le commun des mortels, alors que tels des rapaces, ils s’attaquaient à leurs proies sans leur donner la moindre chance de leur échapper.

Des humanoïdes à la carrure imposante et aux mœurs barbares mettaient la ville à feu et à sang pour de simples broutilles. Tout le monde faisait profil bas pour ne pas attiser les foudres de ses brutes épaisses.

Au loin, deux géants de plus de trente-trois pieds combattaient pour le contrôle de la montagne. Beaucoup de leurs prédécesseurs tombèrent à cause d’une flèche nichée à l’extrémité du pied droit. Ce qui eut pour conséquence non pas de calmer les ardeurs, mais d’engendrer un flot de vengeance, demandant réparation pour l’être tant aimé et tombé en déchéance.

Puis, au milieu de cet épicentre de désordre ambiant, se trouvait une peuplade d’un autre genre. Son zèle surnaturel pour sa bien-aimée forêt, faisait naître chez les plus méchants l’envie de bafouer ce peuple trop bien pour ce monde. Quant à moi, la vue de tant de grâces déployait par leurs femmes dans des mouvements si banals comme la marche, m’émerveillait au plus haut point. Elles me faisaient penser à ma chère Capucine.

D’ailleurs, quand il me fut impossible de savoir où elle était partie, une violente panique me secoua dans tous les sens. L’espoir ne me donna plus signe de vie. La désolation s’invita chez moi. Je voulus renoncer à cette vie de chagrin…

Celle-ci, me réapparut, toujours en train de discuter avec un homme. Ce dernier, m'apparaissait sous les traits d’un ange, même s’il n’était doté que d’un chapeau troué et d’un bateau de la même taille que lui. Sa barbe grisonnante et imposante détonnait avec l'âge que je lui aurais donné.

S’approchant près de moi, il me tendit la main et s’adressa à moi de la façon suivante : je vois que vous êtes égaré, permettez-moi de vous remettre dans le droit chemin ?

Quelques secondes plus tard, je reprenais mes esprits, comme si cette phrase se révélait être une formule de guérison. En tout cas, ce qui était certain, c’est que nous n'étions plus seuls pour naviguer dans ce territoire hostile des Asturies.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Charlie ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0