PROLOGUE

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    Une libraire de vieux encyclopédies, assaillies par des pensées incompréhensibles, et ne demande à vivre que pour du pain miteux et du beurre fondu. Un asthénique qui ne semble pas percevoir les sentiments amoureux des autres. Un pédéraste trop fou pour continuer d'écrire des romans à l'eau de rose. Des enfants trop niais pour comprendre le sens critique d'une aristocratie contemporaine. Et d'autres personnages, vivants de leurs histoires, et mourants de leurs destins. Sous les rires des uns, et les pleurs des autres, une infime étoile au delà du temps dont émanait un éclat de pureté. 

    Ysée est une adolescente libérée de la société, mais enfermée dans sa propre personnalité. Quand les yeux d'Avram se perdent sur la jeune libraire, il retrouve le goût de l'espérance, sentiment perdu depuis son accident. Ce sont deux oiseaux hors de leurs cages qui se tournent et volent autour d'eux, sans jamais se toucher, jusqu'à ce qu'un simple contact change la donne.


    PREMIER LUNDI j u i l l e t

   La mère Argon, tranquillement assise sur son épais siège de velours, s'étendait la nuque sur le dossier, courbé vers l'arrière, et y reposait son visage angélique et blanc, dont les lèvres sensuelles et charnues recouvraient des pommettes qui s'étaient relevés en deux plaines galbées. Elle se reposait un long moment, peut-être vingt minutes puis se redressa sur ses deux coudes, les bras minces. Une lettre était étendue devant elle, déjà ouverte. Le coin interne, dont dépassait une écriture fine et italique avait était déchiré pendant l'ouverture. La lettre paraissait moins blanche, et une tâche de café devenue très claire s'était élargie sur l'ouverture. Cela faisait des mois que cette lettre gisait sur la vieille table en bois, vernie d'un bleu très azur, empilée sous un tas de feuilles. La mère Argon, une femme naturellement douce vivait pourtant dans une rosée d'amertume et de regrets. Et cette lettre lui rappelait sans cesse, chaque veille quand elle s'apprêtait à se poser et à dormir, pour malgré tout, subir volontairement tout ce mal intérieur et psychologique qu'elle voulait ressentir, la nuit puis la journée. C'était comme un goût âcre dans la gorge, un relent désagréable qui lui piquait les yeux, qui lui brisait instantanément les débris de chair dont se composait son cœur. Et cette lettre lui rappelait tout ça, reçu depuis déjà deux ans.

« Bonjour madame Argon, je vous envoie cette lettre depuis un petit village, là, ou plus jeune, j'ai étais recueillie par une boulangère qui vous connaissait particulièrement bien. Quelques années avant, il y a de ça cinq ans, elle m'a révélé avoir était adoptée et que ma mère m'avait abandonnée sans explications, ni sans détails précis. J'ai quelques affaires lui appartement dont son identité. Elle s'appelle Manna Argon. Il me semble que vous vous appelez ainsi, également. Je ne veux pas vous embêter, mais j'aimerais réellement vous rencontrer, voir si je trouve en vous quelque chose qui me serait familier... Bien sûr, si vous n'êtes pas ma mère, je vous laisserai tranquille. C'est une promesse, rassurez-vous.
                                                                                                                  Au plaisir de vous revoir, Ysée Argon. »

Elle était revenue, l'avait retrouvé.

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