La vie dans les marais

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Une première journée passa. Isyl n'avait plus de maison, loin de son clan, loin de tous ceux qu'elle avait déjà rencontrés. Une pensée douloureuse pour la marchande étrange qu'était la demi-drow de nom de Lukà. Elle avait encore l'espoir de la voir arrivée sur un cheval en pleine santé, mais ce n'était qu'un songe. Elfa - petit nom donné par l'ondine à la naine qui accepta d'avoir un nom raccourci - avait beaucoup aidé Isyl à se remettre de ses blessures physiques. Mais le mental était une plaie qu'on ne recousait pas ou qu'on ne bandait pas d'un bandage avec un onguent magique.

L'ondine écouta les histoires des ancêtres d'Elfa pendant sa séance de soins, avec enthousiasme et rêverie. Elle lui proposa de chanter une mélodie en leurs honneurs faisant briller de joie, les yeux gris de la naine.

Mais les histoires enchanteurs de la naine n'étaient pas infinies, et les souvenirs néfastes des derniers jours et semaines rappelait à l'ondine, l'enfer qu'elle avait vécus. Elfa lui offrit un verre d'eau sucrée qui lui embauma le cœur et l'esprit le temps de boire la boisson chaude.

La première nuit, Isyl cauchemarda jusqu'à se réveiller en hurlant d'horreur en revoyant les mains l'agrippant et la douleur de son bas-ventre s'éveillai. Elfa qui avait laissé son lit pour l'ondine, se lever de son matelas fait de fougères pour s'asseoir sur le bord du matelas, et une lueur d'un violet-rose illumina le visage soucieux de la naine, et fiévreux de l'ondine endormie. Elfa fit rouler la pierre lumineuse dans ses deux mains, avant de la glisser sur l'oreiller de paille.

La naine veilla et, peu à peu, l'ondine s'apaisa. Elfa prit un linge humidifié et rafraîchit le visage et corps de la jeune ondine qui soupira avec la sensation aqueuse sur sa peau. Quand le visage endormie n'était plus grimacé par la souffrance, que la chasseuse retourna se coucher.

C'est ainsi que les jours se succédèrent, où Isyl apprit à mieux connaître Elfa et la culture des nains où plutôt celle de l'exilée, qu'était ce petit bout de femme au caractère guilleret et bienveillant. Isyl passait ses journées à se reposer pour regagner sa magie qui était encore à sec, en compagnie de doudou, l'alligator paresseux, mais protecteur. Les prédateurs du marais étaient souvent attirés par la viande ramenés par la chasseuse qui sécher au soleil, et le reptile était un précieux rempart pour l'ondine qui se lia à l'animal. Même si elle gardait toujours une distance de sécurité quand Elfa disparaît dans le marais.

C'est ainsi que le dixième jour, où Elfa disparu pour une enième journée de chasse, salua l'ondine et son familier qui garda un œil sur la silhouette de sa maîtresse qui fut dévorer par les arbres.

Cela faisait bien une heure que la naine avait quitté sa maison, fusil en main. Isyl avait trouvé une activité dans le taillage de pierres que lui avait appris la naine, même si cette dernière s'était bien moqués en la voyant casser les pierres ou se blesser ses doigts délicats avec l'outil de taillage. Assise sur un tabouret de bois, avec doudou, bronzant sur la rive de sa mare, Isyl se tendit quand des bruits de sabots s'approchant atteignit ses oreilles. Comme à chaque fois, doudou glissa vers sa mare et se tapit sous l'eau verdâtre, prêt à sortir d'un bond rapide et emmener par le fond, le danger loin.

Déposant ses outils, Isyl se leva quand elle découvrit des hommes avec des armures bleutés avec un emblème qui lui fit froid dans le dos, celui d'une coupe avec une goutte prêt à tomber dans le récipient. Un grognement de douleur fit écarquiller les yeux de surprise, de joie et de compassion.

Une silhouette à la chevelure argentée et des yeux gris aux éclats rosés lui renvoya un espoir et une bonheur qui fit remuer le cœur de l'ondine. Ce fut une voix acide d'un elfe, qui semblait ne pas être un guerrier car il portait une tunique et non une armure, et il n'avait aucune arme de guerre, mais un spectre qu'il pointa vers l'ondine, qui lui envoya un regard fier.

- Femme de l'eau, l'église de l'eau te donne l'ordre de lui donner l'hébergement et le repas pour cette nuit !

Isyl n'hésita point et répondit d'une voix claire, en ne quittant pas les yeux de l'homme de foi.

- Bien, mon seigneur.

Un bruit de chaîne lui fit tourner le regard vers le demi-drow, qui fut tirer vers un arbre non loin de la maisonnette et fut attaché.

Un effet de déjà-vu envahit Isyl, mais les hommes de l'église de l'eau la fit ramener à la sombre réalité.

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